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L'Homme et ses Corps

Annie Besant
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LE CORPS PHYSIQUE

Sous la dénomination de « corps physique », il faut comprendre les deux principes inférieurs de l'Homme (en langage théosophique : Sthoûla Sharîra et Linga Sharîra). Nous les réunissons ensemble, parce que tous deux fonctionnent sur le plan physique, qu'ils sont composés de matière physique, sont rejetés par l'Homme à sa mort, et qu'ils se désagrègent enfin totalement dans le monde physique lorsque leur maître passe dans le monde astral.

      Une autre raison qui nous fait classer ces deux principes sous le nom de corps ou « véhicule » physique, c'est que, tant que nous sommes incapables de nous dégager du monde (ou du plan physique, selon l'appellation usuelle), nous utilisons constamment l'un et l'autre de ces deux revêtements physiques. Tous deux se rattachent au dernier plan de l'Univers par les matériaux qui les composent, et ils ne peuvent quitter ce plan. La conscience, tant qu'elle opère en eux, est esclave de leurs limitations physiques et sujette aux lois ordinaires de temps et d'espace. Quoique partiellement séparables, rarement ils sont séparés pendant la vie terrestre. Une telle séparation n'est d'ailleurs pas à conseiller et dénote toujours chez le sujet un état morbide, ou une constitution déséquilibrée.

      Les matériaux composant ces deux principes permettent de les distinguer en : corps grossier et double éthérique. Ce dernier est la reproduction exacte, particule à particule, du corps visible ; il est aussi l'intermédiaire par lequel entrent en jeu tous les courants électriques et vitaux d'où dépend l'activité du corps. Ce double éthérique a été désigné jusqu'ici sous le nom de Linga Sharîra, mais il semble bon d'abandonner l'usage de ce terme, et cela pour plusieurs raisons. D'abord, « Linga Sharîra » a été, de tout temps, employé en un autre sens par les livres Indous, et ce terme, arbitrairement détourné de son sens habituel, produit une grande confusion chez les étudiants, orientaux ou occidentaux, de la littérature orientale. A défaut d'autres raisons, celle-ci suffirait amplement pour nous faire renoncer à l'usage impropre du mot. Mais, d'autre part, il est préférable d'employer, pour les subdivisions de la constitution humaine, des noms qui soient compris de tous, épargnant ainsi au commençant cette terminologie sanscrite, qui est parfois pour lui une pierre d'achoppement. De plus, l'expression « double éthérique » exprime exactement la nature et la constitution de la partie la plus subtile du corps physique ; elle est donc à la fois significative et facile à retenir, conditions que tout nom devrait remplir. Cet élément est « éthérique » parce qu'il est formé d'éther, et « double » parce qu'il constitue un duplicata exact du corps physique, – son ombre, pour ainsi parler.

      Or, la matière physique forme sept subdivisions, qu'on peut distinguer les unes des autres, et dont chacune produit, entre ses propres limites, des combinaisons infiniment diverses. Ces subdivisions sont : le solide, le liquide, le gaz, puis l'éther sous quatre états aussi distincts les uns les autres que sont distincts entre eux le solide, le liquide et le gaz. Tels sont les sept états de la matière physique, et toute portion de cette matière est susceptible de passer par n'importe lequel de ces états. Cependant, dans les conditions dites « normales » de température et de pression, elle adopte l'un des sept états comme condition relativement permanente. Ainsi, généralement, l'or est solide, l'eau liquide, et le chlore gazeux. Le corps physique de l'Homme se compose de matière physique en ces sept états, – son corps grossier consistant en solides, liquides et gaz, et son double éthérique se composant des quatre subdivisions de l'éther, respectivement désignées par éther I, éther II, éther III et éther IV.

      Ceux à qui l'on expose les vérités plus hautes de la théosophie, se plaignent toujours d'être laissés dans le vague, surtout en ce qui concerne l'application pratique de ces théories. « Où donc commencer, demandent-ils, si nous voulons nous instruire par nous-mêmes, et trouver la preuve des assertions faites ? D'où nous faut-il partir pour cela ? Quelles sont les premières mesures à prendre ? Quel est, en un mot, l'alphabet de cette langue en laquelle discourent si couramment les théosophes ? Que devons-nous faire, nous autres, gens du monde, pour comprendre et vérifier les faits qui nous sont exposés, au lieu de les accepter, en confiance, de ceux qui se donnent comme les ayant vérifiés ? » Telle est la question à laquelle j'entreprendrai de répondre dans les pages suivantes, afin que ceux qui sont réellement sincères puissent se rendre clairement compte des premières mesures pratiques à prendre.

      Mais il est toujours sous-entendu que ces mesures doivent s'appliquer à une vie dont les régions morale, intellectuelle et spirituelle sont également soumises à une éducation systématique ; car il est évident qu'aucun entraînement du seul corps physique ne fera de l'Homme un voyant ou un saint. Il n'en subsiste pas moins, cependant, que le corps, en tant qu'instrument à nous imposé, doit nécessairement subir une certaine préparation, pour nous permettre d'orienter nos pas dans la direction du Sentier. Alors que jamais le soin exclusif du corps ne pourra nous conduire aux hauteurs où nous aspirons, la négligence de ce même corps nous mettra dans la totale impuissance de gravir jusqu'à ces hauteurs.

      Les véhicules dans lesquels l'Homme doit vivre et travailler sont ses instruments. Il faut donc avant tout comprendre que nous ne sommes pas faits pour notre corps, mais que notre corps est fait pour nous. Il nous est donné pour notre usage et nous ne sommes pas sa chose, à son service. Le corps est un outil, qui doit être épuré, amélioré, dressé ; qui doit être moulé selon la forme et constitué par les éléments les plus aptes à en faire, sur le plan physique, l'instrument des plus sublimes desseins de l'Homme. Tout ce qui tend vers ce but doit être encouragé et cultivé ; tout ce qui va à l'encontre est à éviter. Peu importent les désirs du corps et ses habitudes prises dans le passé. Le corps est nôtre, il est notre serviteur, pour être employé selon notre bon vouloir. Et dès qu'il prend les rênes en main et prétend guider l'Homme au lieu d'être guidé par lui, alors est inverti le but de la vie entière, et tout progrès devient absolument impossible. Voilà d'où doit partir tout homme sincère.

      D'ailleurs, la nature même du corps physique le rend facile à convertir en serviteur ou en instrument. Il possède certaines caractéristiques qui nous aident à le dresser et le rendent relativement facile à guider et à mouler selon notre désir. L'une de ces caractéristiques, c'est qu'une fois l'habitude formée de suivre une ligne d'activité particulière, le corps persistera très volontiers à la suivre de son plein gré, avec le même plaisir qu'il éprouvait jadis à suivre une autre ligne, toute différente. Une mauvaise habitude prise, le corps résistera fortement à toute velléité de changement. Mais, ce changement une fois imposé, et la résistance surmontée, le corps, après avoir été d'abord forcé d'agir selon la volonté de l'Homme, suivra bientôt spontanément la voie tracée par cette volonté. En un mot, le corps aura vite fait de reporter sur sa nouvelle habitude toute la complaisance avec laquelle il s'adonnait jadis à l'ancienne, que la raison, que l'Homme a cru devoir changer.

      Reportons-nous maintenant à la considération spéciale du corps grossier, qui peut être appelé, d'une façon générale, la partie visible du corps physique, bien que ses éléments gazeux soient déjà invisibles pour l'œil physique non entraîné. C'est ici le vêtement le plus extérieur de l'Homme, sa plus basse manifestation, l'expression la plus bornée et la plus imparfaite de l'Ego.




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