Nous nous sommes étendus assez longuement sur le corps physique de l'Homme et sur son corps astral. Le corps physique, tant visible qu'invisible, nous l'avons étudié dans ses rapports avec le plan physique ; nous l'avons suivi dans ses divers modes d'activité, nous avons analysé la nature de sa croissance ; enfin nous avons insisté sur sa purification graduelle. Puis, nous avons considéré d'une manière analogue le corps astral, observant également sa croissance et ses fonctions, traitant des phénomènes relatifs à sa manifestation sur le plan astral, ainsi que de sa purification. Par là nous sommes parvenus à comprendre plus ou moins quelles sont les fonctions de l'activité humaine sur deux des sept plans fondamentaux de notre Univers. Cela fait, nous pouvons passer au troisième de ces plans, au monde mental. Lorsque nous serons parvenus à nous en faire quelque idée, nous aurons sous les yeux une triple région, comprenant les mondes physique, astral et mental (c'est-à-dire notre globe et les deux sphères qui l'entourent), théâtre de l'activité humaine pendant les incarnations terrestres, demeure de l'Homme entre la mort qui clôt une vie et la naissance qui en ouvre une autre. Ces trois sphères concentriques forment l'école de l'Homme et son royaume : c'est en elles qu'il opère son développement, en elles qu'il accomplit le pèlerinage de son évolution. Il ne peut passer consciemment au-delà, jusqu'au moment où s'ouvrent devant lui les portes de l'Initiation ; car il n'est point d'autre chemin conduisant hors des trois mondes.
Le séjour heureux ou béni dont parlent certaines traductions, la demeure des Dieux, en d'autres termes, le Dévakhan ou Dévaloka bien connu des théosophes, est compris dans cette troisième région, que j'ai nommée monde mental, mais ne se confond pas avec elle. Le Dévakhan mérite son nom de « pays heureux », à cause de sa nature même et de sa condition, car rien de ce qui engendre la peine ou la tristesse ne peut affecter ce monde-là. C'est un Etat spécialement protégé, où le mal positif ne peut avoir accès ; c'est pour l'Homme le lieu du repos et de la félicité, où il assimile paisiblement les fruits de sa vie physique.