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L'Homme et ses Corps

Annie Besant
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LE CORPS PHYSIQUE
C – Phénomènes relatifs au Corps physique

Lorsqu'une personne « s'endort », l'Ego se glisse hors du corps physique, le laissant sommeiller et récupérer ses forces pour le travail du lendemain. Le corps grossier et son double éthérique sont donc livrés à leurs propres tendances et au jeu des influences qu'ils attirent autour d'eux par leur constitution et leurs habitudes. Des courants de formes-pensées, circulant dans le monde astral, et analogues, par leur nature, aux formes-pensées, créées ou nourries par l'Ego dans sa vie quotidienne, traversent le cerveau grossier et éthérique, et, se mêlant à la répétition automatique des vibrations engendrées à l'état de veille par l'Ego, produisent les rêves décousus et chaotiques dont la plupart des gens sont coutumiers (5). Les images décousues ainsi produites sont instructives, car elles montrent ce que peut faire le corps physique livré à lui-même. Il ne peut que reproduire des fragments de vibrations passées, sans ordre rationnel et sans cohésion. Il colle ces fragments ensemble comme ils arrivent, quelque grotesques et incompatibles qu'ils puissent être. Le cerveau physique n'a nulle conscience de l'absurde ou de l'irrationnel, et se contente d'une fantasmagorie kaléidoscopique de formes et de couleurs, où brille même par son absence la régularité que donnerait un kaléidoscope. Considéré sous ce jour, le cerveau physique (grossier et éthérique) sera facilement reconnu comme étant l'instrument de la pensée, et non son créateur ; nous voyons, en effet, combien irrationnelles sont ses productions lorsqu'on l'abandonne à lui-même.

      Pendant le sommeil, l'Ego pensant se glisse hors du corps physique, dont il laisse ensemble les deux parties, grossière et éthérique. A la mort, il en sort aussi, mais définitivement cette fois, car il entraîne avec lui le double éthérique, qu'il sépare complètement du corps grossier. Dès lors, le souffle de vie n'a plus de prise sur ce dernier en tant que « tout » organique. L'Ego se débarrasse ensuite rapidement du double éthérique qui, comme nous l'avons vu, ne peut pas passer sur le plan astral et n'a plus dès lors qu'à se décomposer en compagnie de l'associé de sa vie entière. Ce double apparaît parfois à des amis, immédiatement après la mort, mais jamais à une grande distance du cadavre. De plus, il se montre naturellement très peu conscient, ne parle pas et ne peut que se « manifester ». Il est relativement facile à voir, puisqu'il est physique, et une légère surexcitation du système nerveux rendra la vue assez perçante pour le distinguer. C'est encore le double éthérique qui fait les frais de nombreuses apparitions et fantômes, car il erre autour de la tombe où gît sa doublure physique, et est plus facilement visible que le corps astral, pour la raison que nous venons de donner. Ainsi, même dans la mort rien ne les sépare, ces deux portions du corps physique ; rien, qu'un espace insignifiant.

      Chez l'homme normal, cette division du corps physique en ses deux facteurs constituants ne se produit qu'à la mort. Mais certains sujets anormaux de la classe des « médiums » peuvent présenter, pendant leur vie même, une division partielle du corps physique. C'est là un phénomène anormal et, par bonheur, relativement rare, donnant lieu à une grande fatigue nerveuse et à de graves perturbations. Lorsque le double éthérique s'extériorise, il doit se déchirer lui-même en deux parties ; sa totale séparation amènerait la mort, puisque, sans lui, le souffle de vie ne pourrait circuler dans le corps. Cette extraction, même partielle, du double réduit le corps grossier à un état léthargique et produit une suspension presque complète des fonctions vitales. Un épuisement extrême succède à la réunion des parties séparées, et, jusqu'au complet rétablissement de l'état normal, le médium court grand risque de mort physique. La plupart des phénomènes qui se produisent en présence des médiums ne sont pas dus à cette extériorisation du double éthérique. L'on trouve cependant quelques individus présentant cette particularité et qui se sont toujours fait remarquer par le caractère tout spécial des matérialisations qu'ils ont produites. Il paraît que M. Eglinton présentait à un rare degré ce curieux phénomène de dissociation physique, et que l'on pouvait voir s'écouler, hors de son flanc gauche, son double éthérique, tandis que son corps physique se contractait visiblement. Le même phénomène a été observé chez M. Husk, dont le corps grossier se retirait jusqu'à laisser flotter ses vêtements sur lui. Dans une de ses expériences, le corps de M. Eglinton se trouva tellement réduit, qu'une forme matérialisée le porta dans la chambre et le présenta à l'inspection des personnes présentes. C'est l'un des rares cas où le médium et la forme matérialisée aient été tous deux visibles sous un éclairage suffisant pour permettre l'examen. La réduction subie par le médium semblerait indiquer le déplacement d'une partie de la substance grossière « pondérable » du corps (probablement une portion des éléments liquides). Mais, à ma connaissance, aucune expérience n'a été faite sur ce point ; il est donc impossible d'en parler avec certitude. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette extériorisation partielle du double éthérique a pour conséquences de graves perturbations nerveuses. Aucune personne sensée ne doit donc s'adonner à ces phénomènes, si tant est qu'elle ait l'infortune d'y être sujette.

      Nous avons maintenant à étudier successivement les deux parties, grossière et éthérique, de ce corps physique, vêtement indispensable à l'Ego pour œuvrer sur le plan inférieur de la Nature ; demeure dont il peut faire, au choix, ou son atelier de travail physique, ou son cachot, cachot dont la mort seule possède la clef. Nous sommes à même de comprendre ce que nous devrions posséder, et ce que nous pouvons nous procurer graduellement, à savoir : un corps parfaitement sain et vigoureux, et en même temps délicatement organisé, pur et sensitif. Sain, il doit l'être ; et, dans l'Orient, la santé est exigée pour l'admission à la condition de disciple. Car tout ce qui, dans le corps, est malsain, le rend impropre à servir d'instrument à l'Ego et risque de déformer aussi bien les impressions perçues du dehors que les impulsions reçues du dedans. Les activités, les réalisations de l'Ego sont entravées lorsque son instrument est fatigué, ou faussé par la maladie. Il faut donc un organisme sain, délicatement agencé, purifié, sensitif, repoussant automatiquement les influences mauvaises, accueillant spontanément les bonnes. Tel est le corps qu'il faut nous bâtir délibérément, choisissant, parmi tous les objets qui nous entourent, ceux qui peuvent nous conduire à cette fin. Sachons bien que la tâche ne peut s'accomplir que par degrés, et travaillons avec patience et constance, sans jamais perdre de vue le but de nos efforts. Dès que nous commencerons à réussir un tant soit peu, nous en serons avertis, car nous verrons naître en nous bien des pouvoirs de perception que nous ne possédions pas auparavant. Nous nous sentirons devenir plus sensibles aux sons et aux couleurs, sensibles à des harmonies plus belles, plus douces, plus profondes, à des nuances plus tendres, plus claires, plus délicatement charmantes.

      Comme les sens, tels que la vue et l'ouïe, le corps lui-même, dans son ensemble, se perfectionne par l'entraînement. Le peintre perçoit des finesses de ton, le musicien, des harmoniques, là où l'œil ordinaire est aveugle, et sourde l'oreille non entraînée. De même, notre corps peut devenir sensible aux plus subtiles vibrations de la vie, qui échappent totalement au commun des hommes. Il est vrai que bien des impressions pénibles nous viendront aussi, car nous vivons dans un monde avili, dégradé par l'humanité qui l'habite. Mais, d'autre part, des beautés se révèleront à nous, qui nous revaudront au centuple le labeur des obstacles affrontés et franchis. Et, ce labeur, non pas pour posséder de tels corps dans un but égoïste d'orgueil ou de plaisir, mais afin que nous, leurs possesseurs, puissions les employer à des services plus étendus, à de puissants dévouements. Nous aurons des instruments plus effectifs pour hâter le progrès de l'humanité, nous serons plus aptes à venir en aide à la tâche d'activer l'évolution humaine, tâche échue à nos grands Maîtres, et à laquelle nous pouvons avoir l'insigne privilège de coopérer.

      Jusqu'à présent, dans cette première partie, nous nous sommes bornés à l'étude du seul plan physique. Nous voyons néanmoins que cette étude n'est pas sans importance ; le plus humble véhicule de notre conscience réclame notre attention et saura compenser nos peines. Ces villes où nous vivons, ces contrées que nous habitons seront plus propres, plus belles, meilleures, lorsque cette science sera devenue l'apanage commun, et lorsqu'elle sera non seulement admise comme intellectuellement probable, mais appliquée comme loi de la vie journalière.


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(5)  Voir l'article intitulé Les Rêves, par Charles Webster Leadbeater dans la revue théosophique, Le Lotus bleu (années 1896-97 et 1897-98).




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