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La clairvoyance

Charles Webster Leadbeater
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CHAPITRE III
Clairvoyance simple : partielle

      Les expériences du clairvoyant inexpérimenté – et rappelons-nous que cette catégorie de clairvoyants comprend, à peu d'exceptions près, tous les Européens – seront toutefois très au-dessous, en général, de ce que j'ai essayé d'indiquer ; elles le seront de bien des façons différentes, – en intensité, en variété, en permanence, et surtout en précision.

      Parfois, la clairvoyance d'un individu sera permanente, mais très partielle, et ne s'étendra peut-être qu'à une ou deux catégories de phénomènes observables ; il se trouvera doué d'un certain fragment isolé de vision plus haute, sans posséder apparemment d'autres facultés de vision qui devraient normalement accompagner ou même précéder ce fragment en question. C'est ainsi qu'un de mes amis les plus chers a eu toute sa vie la faculté de voir l'éther atomique et la matière astrale atomique, de reconnaître leur composition, dans l'obscurité ou en plein jour, comme pénétrant toutes choses ; pourtant il n'a vu que rarement des entités dont les corps sont composés d'éthers inférieurs ou de matière astrale plus dense, beaucoup plus visibles, et ne peut, dans tous les cas, les voir d'une façon permanente. Il se trouve simplement en possession de cette faculté spéciale, sans raison valable qui l'explique, ou sans aucun rapport visible avec quoi que ce soit d'autre ; et il est difficile de comprendre de quelle utilité spéciale cette faculté peut lui être pour le moment, si ce n'est de lui prouver l'existence de ces plans atomiques et lui en démontrer l'arrangement. Cependant le fait est là, et c'est un gage de plus grandes choses à venir – un gage que de nouveaux pouvoirs attendent d'être développés.

      Il existe bien des cas semblables ; et quand je dis semblables, je ne veux pas dire : qui le soient par la possession de cette forme particulière de vision (laquelle, à ma connaissance, est unique), mais en ceci, qu'ils montrent le développement d'une petite partie déterminée de la pleine et nette vision des plans astral et éthérique. Neuf fois sur dix, cependant, une clairvoyance partielle du genre de celle que je viens d'exposer manquera en même temps de précision – c'est-à-dire qu'elle s'embarrassera de beaucoup d'impressions et de conclusions vagues, au lieu d'avoir la netteté de vue que l'on rencontre chez l'homme exercé. On trouve constamment des exemples de ce type de clairvoyants, surtout parmi ceux qui s'intitulent « clairvoyants professionnels » [Note : Test and business clairvoyants.].

      Il y a aussi ceux qui ne sont que temporairement clairvoyants, et cela dans certaines conditions spéciales. Ils forment plusieurs subdivisions : il en est parmi eux qui peuvent, à volonté, ramener leur état de clairvoyance en renouvelant les conditions où il s'est déjà produit ; chez d'autres, cette clairvoyance vient sporadiquement, sans aucun rapport apparent avec l'entourage, et chez d'autres encore, la faculté n'apparaît qu'une ou deux fois dans tout le cours de leur vie.

      A la première de ces subdivisions, appartiennent ceux qui ne sont clairvoyants que pendant la trance mesmérique, et qui sont incapables, s'ils ne sont dans cet état, de voir ou d'entendre rien d'anormal. Ces clairvoyants-là peuvent atteindre parfois de grandes hauteurs dans la science, et se montrer extrêmement précis dans leurs indications ; mais, lorsqu'il en est ainsi, ils subissent généralement un véritable enseignement, quoiqu'ils soient encore, pour une raison quelconque, incapables de s'affranchir sans secours, du poids écrasant de la vie terrestre.

      Dans cette même catégorie nous pouvons ranger les clairvoyants – orientaux surtout – qui n'acquièrent une vision temporaire que sous l'influence de certaines drogues, ou par suite de l'accomplissement de certaines cérémonies. Celui qui se livre à ces dernières s'hypnotise parfois par ses paroles ou ses gestes répétés, et, une fois dans cet état, devient clairvoyant jusqu'à un certain point ; plus souvent, il se réduit simplement à un état de passivité, dans lequel une autre entité peut l'obséder et s'exprimer par sa bouche. D'autres fois encore, les pratiques auxquelles il se livre n'ont pas pour but d'agir du tout sur lui-même, mais d'invoquer quelque entité astrale qui lui fournira les indications dont il a besoin ; mais, bien entendu, c'est là un cas de magie et non de clairvoyance. Les drogues et les cérémonies constituent deux méthodes que doit écarter à tout prix celui qui désire atteindre la clairvoyance sous sa forme la plus élevée, et s'en servir en vue de ses propres progrès et du secours à apporter à autrui. L'homme aux médecines ou le médecin-sorcier de l'Afrique Centrale et quelques-uns des Shamans tartares sont de bons exemples de ce type.

Ceux qui n'ont joui qu'exceptionnellement d'une certaine dose de pouvoir clairvoyant, et sans que leur volonté y ait contribué en rien, ont souvent été des gens hystériques ou extrêmement nerveux, chez qui la faculté en question constituait dans une grande mesure un des symptômes de leur mal. L'apparence de cette faculté montrait que le véhicule physique était affaibli à un tel point qu'il ne présentait plus aucun obstacle à un certain degré de vision éthérique ou astrale. Un exemple caractéristique de cette catégorie d'individus nous est fourni par l'ivrogne atteint du delirium tremens et qui, à l'état de ruine physique absolue et d'excitation psychique impure, – conséquence des ravages de ce vice cruel, – peut voir momentanément quelquesuns des repoussants élémentals, ainsi que d'autres entités qu'il a attirées auprès de lui Par sa longue faiblesse dégradante et bestiale. Il y a néanmoins d'autres cas où le pouvoir de la vision est apparu et a disparu sans aucun rapport manifeste avec l'état de la santé physique ; mais il semble probable que, même dans ce cas-là, on aurait remarqué, si on avait pu les observer d'assez près, certaines modifications dans l'état du double éthérique.

      Il est difficile, à cause de la grande variété des circonstances qui y ont contribué, de classer d'une façon qui soit complète les individus qui, au cours de leur existence tout entière, n'ont à rapporter qu'un seul cas où ils ont possédé la clairvoyance.

      Il y en a beaucoup parmi eux, pour qui le fait s'est produit à une heure suprême de leur vie, et l'on comprend qu'il ait pu y avoir une exaltation momentanée de cette faculté, suffisant à justifier le phénomène.

      Une subdivision nouvelle intéresserait un cas unique : celui de la vue d'une apparition – le plus communément, celle d'un ami ou d'un parent – au moment de sa mort. Nous pouvons choisir entre deux explications, et, dans chacune, le désir impérieux du mourant est la force qui agit. Cette force peut lui avoir permis de se matérialiser un instant, auquel cas, bien entendu, nulle clairvoyance n'était nécessaire ; ou bien, plus probablement, cette force aura pu agir sur celui qui a éprouvé le pressentiment en question, et aura diminué sa sensibilité plus élevée. Dans l'un ou l'autre cas, la vision est le résultat d'une circonstance critique, et elle ne se renouvelle pas, simplement parce que les conditions nécessaires ne se répètent pas non plus.

      Il reste, toutefois, une catégorie inexplicable de cas où apparaît un exemple unique de l'inexplicable clairvoyance indubitable, alors même que les circonstances qui la produisent nous paraissent triviales et sans importance. A leur sujet, nous ne pouvons que formuler des hypothèses ; les conditions déterminantes ne se trouvent évidemment pas sur le plan physique, et il serait nécessaire d'étudier séparément chaque cas avant de pouvoir parler avec quelque certitude de ses causes. Il a semblé, parfois, qu'une entité astrale cherchait à faire quelque communication, mais n'était capable de transmettre à son sujet que des détails sans importance, tandis que toute la partie utile ou significative de ce qu'elle avait à dire ne parvenait pas à frapper la conscience de l'individu.

      On rencontrera, dans l'étude des pliénomènes de clairvoyance, tous ces types variés, ainsi que bien d'autres encore ; un certain nombre de cas d'hallucination pure se présenteront à coup sûr aussi, et il faudra les rayer soigneusement de la liste des exemples. Celui qui étudie un sujet comme le nôtre doit s'armer d'une dose inépuisable de patience et de ferme persévérance, mais s'il va suffisamment loin dans cette étude, il commencera à distinguer faiblement l'ordre en place du chaos et se fera, peu à peu, une idée des grandes lois qui président à la marche de l'évolution tout entière.

      Il sera grandement aidé dans ses efforts s'il veut adopter l'ordre que nous venons de suivre ; il prendra d'abord la peine de se familiariser aussi complètement que possible avec les faits réels concernant les plans dont s'occupe la clairvoyance ordinaire. S'il veut ainsi apprendre ce que l'on peut véritablement voir grâce à la vue astrale et éthérique, et quelles sont leurs limites respectives, il aura alors, en quelque sorte, un terme de comparaison pour juger les cas qu'il observera. Puisque tous les cas de vision partielle doivent de toute nécessité trouver place dans ce tout, s'il a en tête les lignes principales de ce plan entier, il trouvera relativement aisé, avec un peu d'habitude, de classer les cas dont il aura à s'occuper.

      Nous n'avons encore rien dit des possibilités encore plus étonnantes de clairvoyance sur le plan mental, et il n'est vraiment pas nécessaire d'en parler longuement, étant donné qu'il est infiniment improbable que l'investigateur en ait jamais à rencontrer d'exemples. si ce n'est chez des élèves très exercés dans certaines des plus grandes écoles d'occultisme. Cette clairvoyance sur le plan mental leur ouvre encore un monde nouveau, bien plus vaste que tous ceux qui se trouvent au-dessous de lui, – un monde où tout ce que nous pouvons imaginer de gloire et de splendeur extrêmes constitue le lieu commun de l'existence. L'un de nos ouvrages théosophiques [Note : Le plan mental, par C.-W. Leadbeater.], auquel nous renvoyons l'étudiant, donne quelques détails sur sa faculté merveilleuse, son ineffable félicité, et les facilités inouïes que l'on y a pour apprendre et travailler.

      Tout ce que ce monde nouveau peut donner est à la portée de l'élève exercé – dans la mesure, toutefois, ou il peut se l'assimiler – mais, pour le clairvoyant inexpérimenté, y atteindre n'est guère davantage qu'une simple possibilité. On y est parvenu au cours de la trance mesmérique, mais c'est un phénomène d'une extrême rareté, car il nécessite des aptitudes presque surhumaines sous la forme d'aspirations spirituelles élevées, et d'une absolue pureté de pensée et d'intention, à la fois de la part du sujet et de l'opérateur.

      On peut raisonnablement donner le nom de vision spirituelle à un genre de clairvoyance comme celui-là et mieux encore à celle qui appartient au plan qui est juste audessus de ce dernier ; et, puisque le monde céleste auquel elle ouvre nos yeux s'étend tout autour de nous ici-même et à présent, il convient que ce que nous en disons en passant trouve sa place dans le chapitre sur la clairvoyance simple, quoiqu'il puisse être nécessaire d'y revenir quand nous parlerons de la clairvoyance dans l'espace, à laquelle nous allons passer maintenant.




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