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La clairvoyance

Charles Webster Leadbeater
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CHAPITRE IV
Clairvoyance dans l'espace : volontaire

      Nous avons défini cette espèce de clairvoyance : la faculté de voir des événements ou des paysages éloignés du voyant dans l'espace, et trop distants pour pouvoir être normalement observés. Les exemples de ce genre de clairvoyance sont si nombreux et si variés que nous croyons utile d'en donner une classification un peu plus détaillée. Peu importe quel ordre spécial nous adoptions, pourvu qu'il soit assez vaste pour comprendre tous nos cas ; peut-être conviendra-t-il de les grouper sous les deux appellations générales de clairvoyance volontaire et de clairvoyance involontaire dans l'espace, en ajoutant une classe intermédiaire que l'on pourrait nommer semi-volontaire, mot curieux mais que j'expliquerai plus loin.

      Je commencerai, comme précédemment, par exposer ce qui, dans ce genre de clairvoyance, est à la portée du voyant parfaitement instruit, et je m'efforcerai d'expliquer comment cette faculté s'exerce et sous quelles limitations elle agit. Nous nous trouverons alors mieux en état de comprendre les nombreux exemples de vision partielle et inéduquée. Parlons donc d'abord, si vous le voulez bien, de la clairvoyance volontaire.

      Il est bien certain, après ce que nous avons déjà dit de la faculté de vision astrale, que celui qui la possédera dans son intégrité sera capable de voir, grâce à elle, en ce monde, pour ainsi dire tout ce qu'il lui plaira.

      Son regard pourra pénétrer les endroits les plus cachés, et les obstacles n'existeront pas pour lui, son point de vue s'étant modifié ; de sorte que si nous lui accordons le pouvoir de circuler dans son corps astral, il pourra sans difficulté aller n'importe où et voir n'importe quoi dans les limites de la planète. En fait, cela lui sera possible, dans une très grande mesure, même sans qu'il lui soit besoin de déplacer du tout son corps astral, comme vous allez le voir.

      Considérons d'un peu plus près les méthodes selon lesquelles on peut se servir de cette vue supra-physique pour observer des événements se passant à une certaine distance. Comment, par exemple, peut-il se faire qu'un homme qui se trouve en Angleterre voie, au même instant, dans ses plus petits détails, quelque fait qui se passe aux Indes ou en Amérique ?

      On a avancé, pour expliquer ce phénomène, une hypothèse très ingénieuse. On a suggéré que chaque objet projette perpétuellement dans tous les sens, des radiations semblables par certains côtés, quoique beaucoup plus fines qu'elles, à des rayons de lumière, et que la clairvoyance n'est autre chose que la faculté de voir par le moyen de ces radiations plus fines. La distance, dans ce cas, ne constituerait pas un obstacle à la vue ; ces rayons pénétreraient tous les objets intermédiaires et pourraient se croiser à l'infini dans toutes.les directions sans se mêler, tout comme le font les vibrations de la lumière ordinaire.

      Eh bien, quoique ce ne soit pas là exactement la façon dont se produise la clairvoyance, la théorie n'en est pas moins tout à fait vraie dans la plupart de ses parties. Il n'est pas douteux que chaque objet projette des radiations dans tous les sens, et c'est précisément ainsi, quoique sur un plan supérieur, que les archives ak&apcirc;shiques semblent être formées. Il sera utile de dire quelques mots à leur sujet dans notre prochain chapitre ; nous ne ferons donc que les mentionner pour le moment. Les phénomènes de psychométrie dépendent aussi de ces radiations, comme nous allons l'expliquer tout de suite.

      Il y a, toutefois, certaines difficultés d'ordre pratique à se servir de ces vibrations éthériques (car c'est là, bien entendu, ce qu'elles sont) comme d'un médium grâce auquel on peut voir quelque chose qui se passe à distance. Les objets intermédiaires ne sont pas entièrement transparents, et, comme les acteurs de la scène que l'expérimentateur chercherait à observer seraient probablement au moins aussi transparents que ces objets, il est clair qu'une confusion sérieuse en résulterait probablement.

      La dimension supplémentaire qui entrerait en jeu, si les radiations astrales remplaçaient les radiations éthériques, écarterait certaines difficultés, mais apporterait d'autre part des complications nouvelles qui lui seraient propres ; ce qui fait que, dans la pratique, quand nous cherchons à comprendre ce qu'est la clairvoyance, nous devons renoncer à cette hypothèse des radiations de nos esprits, et envisager les méthodes qui consistent à voir à distance, et qui sont actuellement à la disposition de l'étudiant. On verra qu'il en existe cinq, dont quatre sont en réalité des variétés de clairvoyance, tandis que la cinquième ne se range pas du tout sous ce titre, mais appartient au domaine de la magie. Voyons donc d'abord cette dernière variété afin de nous en débarrasser.

       Grâce à l'aide d'un esprit de la nature. Cette méthode ne comporte pas nécessairement la possession d'aucune faculté psychique de la part de l'expérimentateur ; il suffit qu'il sache amener quelque habitant du monde astral à se charger pour lui de la recherche à effectuer. Il peut y parvenir soit par l'invocation, soit par l'évocation ; c'està-dire que l'opérateur petit, ou bien persuader par des prières et des offrandes son collaborateur astral de lui donner l'aide dont il a besoin, ou bien forcer cette aide par l'exercice déterminé d'une volonté fortement développée.

      On a beaucoup employé cette méthode en Orient où l'entité mise en cause est généralement un esprit de la nature, et dans la vieille Atlantide où les "Seigneurs à la face noire" se servaient dans ce but d'une variété très spéciale et particulièrement dangereuse d'élémental artificiel. C'est à peu près de cette même façon que l'on obtient parfois de nos jours des indications dans les séances spirites, mais, dans ce cas, le messager dont on se sert est plus probablement un être humain mort récemment, qui se meut plus ou moins librement sur le plan astral, quoique même ici on ait encore affaire quelquefois à un esprit de la nature obligeant, qui s'amuse à se faire passer pour le parent mort de quelqu'un. Dans tous les cas, ainsi que je l'ai déjà dit, cette méthode n'a rien à voir avec la clairvoyance. Elle tient de la magie ; et nous ne le mentionnons ici que pour éviter que le lecteur ne se trompe en cherchant à ranger des cas de cette espèce dans l'un ou l'autre des paragraphes suivants.

       Par le moyen d'un courant astral. – Cette phrase est fréquemment et plutôt librement employée dans certains de nos écrits théosophiques pour désigner une variété considérable de phénomènes au nombre desquels se trouve celui que je me propose d'expliquer.

      Ce que l'étudiant qui adopte cette méthode fait en réalité, n'est pas tant la mise en activité d'un courant dans la matière astrale, que l'établissement à travers elle, d'une espèce de téléphone temporaire.

      Il m'est impossible de me livrer ici à une dissertation complète sur la physique astrale, alors même que je serais assez savant pour la faire ; tout ce qu'il me faut dire est qu'il est possible d'établir dans la matière astrale une certaine ligne de communication qui fonctionnera comme un fil télégraphique et transportera des vibrations au moyen desquelles on pourra voir tout ce qui se passe à l'autre bout du fil. Comprenez bien qu'une ligne semblable est établie, non par tine projection directe de matière astrale à travers l'espace, mais par une certaine action sur une ligne (plutôt sur de nombreuses lignes) des parcelles de cette matière, qui les rendra capables de transmettre les vibrations de l'espèce voulue.

      Il y a deux façons d'établir ce mouvement préliminaire – soit par la transmission d'énergie de particule en particule, jusqu'à ce que la ligne soit établie, soit par l'emploi d'une force d'un plan supérieur, force capable d'agir simultanément sur toute la ligne. Il est certain que cette dernière méthode coinporte un développement beaucoup plus grand, puisqu'elle nécessite la connaissance de forces d'un niveau considérablement supérieur et le pouvoir aussi de se servir de ces forces ; de sorte que l'homme qui pourrait établir ainsi sa propre ligne n'aurait pas besoin de ligne du tout, pour son usage personnel, puisqu'il Pourrait voir bien plus facilement et complètement grâce à une faculté nettement supérieure.

      Même l'opération plus simple et purement astrale est difficile à décrire, bien qu'elle soit tout à fait facile à effectuer. On peut dire qu'elle participe en quelque sorte de la nature de la magnétisation d'une barre d'acier ; car elle consiste en ce que nous pourrions appeler la polarisation, par un effort de la volonté humaine, d'un nombre de lignes parallèles d'atomes astrals s'étendant de l'opérateur à la scène qu'il désire observer. Tous les atomes ainsi influencés sont maintenus pendant ce temps avec leurs axes rigoureusement parallèles les uns aux autres, de manière à former une sorte de tube temporaire par lequel le clairvoyant peut regarder. L'inconvénient de cette méthode est que la ligne télégraphique est sujette à être troublée, ou même détruite si quelque courant astral suffisamment fort la croise par hasard, mais si l'effort de volonté originel est bien déterminé, cette circonstance ne se présenterait que rarement.

      La vue que l'on a par ce « courant astral » d'un spectacle lointain, ressemble en bien des points à ce que l'on en verrait avec un télescope. Les silhouettes humaines apparaissent en général très petites, comme sur une scène éloignée, mais en dépit de leur taille diminuée, elles sont aussi distinctes que si elles se trouvaient tout près. Par ce procédé on peut quelquefois entendre ce qui se dit aussi bien que voir ce qui se fait ; mais comme dans la majorité des cas il n'en est pas ainsi, nous sommes tenus de considérer cette circonstance plutôt comme la manifestation d'une force additionnelle que comme le corollaire nécessaire de la faculté visuelle.

      On observera que dans ce cas le voyant ne quitte pas du tout, en général, son corps physique ; il n'y a aucune espèce de projection de véhicule astral ou d'aucune partie de luimême vers ce qu'il regarde, mais il fabrique simplement à son usage un télescope astral temporaire. En conséquence, il a jusqu'à un certain point l'usage de ses forces physiques même pendant qu'il considère ce spectacle lointain ; c'est ainsi qu'il reste en général maitre de sa voix et pourrait décrire ce qu'il verrait, à l'instant précis de son observation. L'état de conscience de l'homme est, en réalité, nettement tranquille à cette extrémitéci de la ligne.

      Ce phénomène, toutefois, a ses limitations ainsi que ses avantages, qui ressemblent beaucoup encore aux limitations que rencontre l'homme qui se sert d'un télescope sur le plan physique. Par exemple, l'expérimentateur n'a pas le pouvoir d'en modifier le point de vue ; son télescope a, pour ainsi dire, un champ de vision particulier qui ne peut être ni agrandi ni modifié ; c'est d'une direction déterminée qu'il regarde la scène, et il ne peut pas directement lui faire faire demi-tour et la voir sous l'aspect qu'elle présenterait du côté opposé.

      S'il a assez d'énergie psychique à dépenser, il peut abandonner complètement le télescope dont il se sert et en fabriquer un nouveau à son usage, qui rapprochera son objectif d'une manière un peu différente ; mais ce n'est pas là du tout un procédé susceptible d'être adopté dans la pratique.

      Pourtant, on peut dire que le seul fait pour lui de se servir de la vue astrale devrait le mettre à même de voir le spectacle en question sous toutes ses faces à la fois. Et c'est ce qui se passerait s'il faisait un usage anormal de cette vue sur un objet qui serait assez proche de lui, à sa portée astrale en quelque sorte ; mais à une distance de centaines ou de milliers de milles, le cas est très différent. La vue astrale nous fournit l'avantage d'une dimension additionnelle, mais cette dimension n'exclut pas le facteur position, qui est naturellement puissant et limite l'emploi des forces de son plan. Notre vue ordinaire qui conçoit trois dimensions, nous permet de voir immédiatement n'importe quel point de l'intérieur d'une figure de deux dimensions, tel un carré ; mais, pour qu'il en soit ainsi, encore faut-il que ce carré se trouve à une distance raisonnable de nos yeux ; la quatrième dimension additionnelle seule servira à un homme à Londres, mais elle lui sera bien peu utile dans la tentative qu'il pourrait faire d'examiner un carré qui se trouverait à Calcutta.

      La vue astrale, gênée qu'elle est lorsqu'on la dirige dans une sorte de tube, se trouve limitée tout comme le serait la vue physique dans des circonstances semblables, pourtant, si on la possède parfaitement, elle continuera à permettre de voir, même à cette distance, les auras et, par conséquent, toutes les émotions et la plupart des pensées des gens observés.

      Il est beaucoup de gens pour qui ce genre de clairvoyance est très facilité par l'emploi d'un appareil physique quelconque pouvant servir de point de départ à leur tube astral, de foyer convenable à leur force de volonté. Une boule de cristal constitue le plus commun et le plus efficace de ces foyers, puisqu'elle a, de plus, l'avantage de posséder en elle-même des qualités qui stimulent la faculté psychique ; mais on emploie aussi d'autres Objets, dont nous aurons à reparler plus en détail quand nous traiterons de la clairvoyance semi-volontaire.

      En rapport avec la forme de clairvoyance qui comporte le courant astral, ainsi qu'avec d'autres, nous trouvons qu'il y a des psychiques qui sont incapables de s'en servir à moins d'être sous l'influence hypnotique. La particularité de ce cas réside en ce qu'il y a deux variétés de ces psychiques ; – l'une, où l'homme étant ainsi affranchi peut se fabriquer lui-même un télescope ; l'autre, où le magnétiseur lui-même fabrique ce télescope, le sujet n'ayant que la faculté de voir au travers. Dans ce dernier cas, le sujet n'a évidemment pas assez de volonté pour se créer lui-même un tube, et l'opérateur, quoique en possession de la force de volonté nécessaire, n'est pas clairvoyant, car, s'il l'était, il pourrait voir à travers son propre tube sans avoir besoin d'aide.

      Parfois – bien que rarement – le tube fabriqué possède un autre des attributs du télescope – celui d'agrandir les objets sur lesquels on le braque, jusqu'à les faire paraître de dimension naturelle. Il va de soi que les objets doivent toujours être agrandis dans une certaine mesure, sans quoi ils seraient absolument invisibles, mais en général cet agrandissement est déterminé par la taille du tube astral, et ce que l'on voit est simplement un tout petit tableau mouvant. Dans les rares circonstances où, par cette méthode, les objets et les individus apparaissent de leur dimension véritable, il est probable qu'une force entièrement nouvelle commence à poindre ; mais lorsque ceci se produit, il faut observer très attentivement afin de pouvoir distinguer ces phénomènes de ceux que je vais aborder dans le paragraphe suivant.

       Par la projection d'une forme-pensée. – L'aptitude à employer cette méthode de clairvoyance implique un développement un peu plus avancé que ne le nécessite la précédente, puisqu'une certaine maîtrise du plan mental est ici indispensable. Tous ceux qui étudient la théosophie savent que la pensée prend une forme, tout au moins sur son propre plan, et, dans la grande majorité des cas, sur le plan astral également ; mais l'on ne sait peut-être pas d'une façon aussi générale que, si un homme pense énergiquement qu'il se trouve présent dans un endroit donné quelconque, la forme qu'affectera cette pensée particulière sera une image du penseur lui-même, image qui apparaîtra à l'endroit en question.

      Essentiellement, cette forme doit se composer de la matière du plan mental, mais dans de très nombreux cas, elle attirerait aussi à elle de la matière du plan astral et se rapprocherait ainsi beaucoup plus de la visibilité.

      Il y a même de nombreux exemples où cette forme a été vue par la personne à laquelle on pensait – très probablement gràce à l'influence mesmérique inconsciente qui émane du penseur originel. Cette forme-pensée ne comprendrait toutefois rien de l'état de conscience du penseur. Une fois émanée de lui, elle serait normalement une entité tout à fait distincte, qui ne serait pas, à vrai dire, absolument privée de rapports avec son créateur, mais qui le serait presque, en tant qu'il s'agirait de la possibilité de recevoir par elle une impression quelconque.

      Ce troisième type de clairvoyance consiste donc dans la faculté de conserver autant de rapport avec une forme-pensée nouvellement créée qu'il sera nécessaire, pour lui permettre de recevoir des impressions par son intermédiaire. Telles impressions qui auraient été faites sur la forme seraient, dans ce cas, transmises au penseur, non par le moyen d'une ligne télégraphique astrale, comme précédemment, mais par vibration sympathique. Dans un cas parfait de ce genre de clairvoyance, c'est presque comme si le voyant projetait dans la forme-pensée une partie de son état de conscience et comme s'il s'en servait comme d'une sorte d'avant-poste d'où il pourrait observer. Il voit alors presque aussi bien que s'il se trouvait lui-même à la place de sa forme-pensée.

      Les objets qu'il regarde lui sembleront être de taille normale et proches, et non pas petits et lointains, Comme dans les cas précédents ; et il lui sera possible de changer son point de vue s'il lui plaît de le faire. La clairaudience est peut-être Moins souvent associée à ce type de clairvoyance qu'au dernier, mais elle est, dans une certaine mesure, remplacée par une sorte de perception mentale des pensées et des intentions de ceux qui sont vus.

      Etant donné que l'état conscient de l'homme est encore dans le corps physique, il pourra (même pendant qu'il exercera sa faculté de clairvoyance) entendre et parler dans la limite où il sera capable d'accomplir ces deux actions sans détourner son attention. A l'instant même où sa pensée cesse d'être attentive, la vision tout entière disparaît et il lui faudra reconstituer une nouvelle formepensée avant de pouvoir la rétablir.

      Les exemples où l'on rencontre cette espèce de vue à un degré quelconque de perfection, chez des individus non exercés, sont naturellement plus rares que dans le cas du type de vision précédent, à cause de la capacité requise de maîtrise mentale et la nature généralement plus fine des forces employées.

       En voyageant dans le corps astral. – Nous abordons maintenant une variété entièrement nouvelle de clairvoyance, dans laquelle l'état de conscience du voyant ne reste plus dans le corps physique, ni en relation étroite avec lui, mais est transporté d'une manière déterminée au lieu même de la scène qu'il examine. Quoique cette méthode-ci présente assurément, pour le voyant inexercé, des dangers plus grands que les précédentes, c'est néanmoins le genre de clairvoyance le plus satisfaisant qui soit à sa portée, car la variété infiniment supérieure que nous étudierons dans notre cinquième paragraphe, n'est abordable que des étudiants spécialement entraînés.

      Dans ce cas, le corps de l'homme est, soit endormi, soit en trance, et, conséquemment, ses organes ne peuvent fonctionner pendant que dure la vision, ce qui fait qu'il faut attendre pour entendre le récit de ce qui aura été vu et pour poser des questions sur ce qui s'est passé, que l'esprit voyageur regagne ce plan-ci ; d'autre part, la vue est beaucoup plus complète et parfaite ; l'homme entend aussi bien qu'il voit tout ce qui passe devant lui et peut se mouvoir librement dans les limites étendues du plan astral. Il peut voir et étudier à loisir tous les habitants de ce plan, de sorte que le grand monde des "esprits de la nature" (dont le traditionnel pays des fées ne constitue qu'une très petite partie) lui est ouvert, ainsi que celui de certains des devas inférieurs.

      Il jouit de l'immense avantage de pouvoir prendre part, pour ainsi dire, aux scènes qui se passent sous ses yeux, de converser à volonté avec ces diverses entités astrales, qui peuvent nous fournir tant d'indications curieuses et intéressantes. Si, au surplus, il peut apprendre à se matérialiser (ce qui ne lui est pas très difficile une fois qu'il en a saisi le procédé), il pourra aussi participer aux événements ou aux conversations physiques qui auront lieu à une certaine distance et se montrer à volonté à un ami absent.

      Il a, de plus, le pouvoir nouveau de rechercher ce dont il a besoin. Par le moyen des variétés de clairvoyance que nous avons déjà décrites, il ne pouvait, jamais en pratique, trouver une personne en un endroit déterIniné, que lorsqu'il la connaissait déjà, ou que lorsqu'on le mettait en rapport avec cette personne ou cet endroit en touchant quelque chose qui eût un rapport physique avec eux, comme cela se passe en psychométrie. I1 est vrai que, par la troisième méthode, une certaine close de mouvement est possible, mais ce procédé est fastidieux, sauf quand il s'agit de distances très courtes.

      Cependant, par l'emploi du corps astral un homme peut se mouvoir tout à fait librement et rapidement dans n'importe quelle direction, et peut, par exemple, trouver sans difficulté un endroit quelconque qu'on lui aura désigné sur une carte, sans qu'il ait jamais auparavant connu cet endroit, ni aucun objet qui pût établir le rapport avec ce dernier. Il peut facilement aussi s'élever dans les airs et percevoir à vol d'oiseau le pays qu'il examine, se rendre compte de son étendue, du contour de ses côtes, ou de son aspect général. En somme, son pouvoir et sa liberté sont de toute façon beaucoup plus grands quand il emploie cette méthode, qu'ils l'ont été dans aucun des cas précédents.

      Selon l'écrivain allemand Jung Stilling, un bon exemple de la possession parfaite de cette faculté est fourni par Mme Crowe, dans The Night Side of Nature [Note : Le Côté caché de la Nature.] (p. 127). Elle raconte l'histoire d'un voyant qui dit avoir vécu dans les environs de Philadelphie, en Amérique. Il menait une existence retirée et parlait peu ; il était grave, bienveillant et pieux, et l'on ne connaissait rien à lui reprocher si ce n'est sa réputation de posséder des secrets qui n'étaient pas considérés comme entièrement légitimes. On racontait sur lui beaucoup d'histoires extraordinaires et entre autres celle que voici.

      La femme d'un capitaine de navire (son mari faisait un voyage en Europe et en Afrique et elle était restée longtemps sans nouvelles de lui) étant accablée d'inquiétude à son sujet, fut induite à s'adresser au voyant en question. Ayant écouté son récit, celui-ci la pria de vouloir bien l'excuser un moment, après quoi il lui donnerait le renseignement qu'elle désirait. Il passa alors dans une autre pièce et elle s'assit pour attendre ; mais son absence durant plus qu'elle ne l'avait prévu, elle s'impatienta, pensant qu'il l'avait oubliée, et, s'approchant sans bruit de la porte, elle regarda par quelque ouverture et le vit, à sa surprise, étendu sur un sofa, aussi immobile que s'il eût été mort. Naturellement, elle ne jugea pas opportun de le déranger, mais attendit son retour ; il lui dit alors que son mari n'avait pas pu, pour telle ou telle raison, lui écrire, mais qu'il se trouvait à cet instant même dans un café, à Londres, et qu'il serait dans peu de temps de retour chez lui.

      Le mari revint en effet et quand sa femme apprit par lui que les causes de son silence inaccoutumé avaient été précisément celles que l'individu lui avaient indiquées, elle fut très désireuse de vérifier ses autres assertions. Là encore elle reçut satisfaction, car son mari n'eut pas plutôt aperçu le magicien qu'il déclara à ce dernier l'avoir rencontré déjà, un certain jour, dans un café à Londres ; qu'il lui avait dit que sa femme était extrêmement inquiète à son sujet et que sur ce, lui, le capitaine, avait expliqué comment il avait été empêché d'écrire, et ajouté qu'il était à la veille de s'embarquer pour l'Amérique. Après quoi il avait perdu l'étranger de vue dans la foule, et ne savait rien de plus sur son compte.

      Nous n'avons, bien entendu, aucun moyen de savoir quelle preuve Jung Stilling a eue de l'authenticité de cette histoire, bien qu'il se déclare entièrement satisfait de l'autorité sur laquelle il s'appuie pour la raconter ; mais tant de phénomènes similaires se sont produits qu'il n'y a aucun motif pour douter de son exactitude. Quoi qu'il en soit, le voyant aura dû, ou bien développer lui-même sa faculté, ou bien apprendre à la développer à quelque autre école que celle où la majeure partie de notre enseignement théosophique est puisé ; car dans nos écoles, il existe une règle très judicieuse, qui défend expressément aux élèves de donner aucune manifestation d'une pareille faculté qui puisse être vérifiée de part et d'autre d'une façon déterminée et constituer ainsi ce que l'on appelle un "phénomène". Les résultats désastreux qui suivirent un relâchement temporaire insignifiant de cette règle, prouvent à tous ceux qui savent quelque chose de l'histoire de notre Société, que c'est là une mesure éminemment raisonnable.

      J'ai, dans mon petit livre sur Les Aides invisibles, indiqué des cas tout à fait récents presque exactement semblables à celui qui précède. M. Stead, dans ses Real ghost stories [Note : Histoires vraies de fantômes.] (p. 7), raconte celui d'une dame, bien connue de moi, qui apparaissait ainsi fréquemment à ses amis, au loin, et dans ses Dreams and ghosts [Note : Rêves et fantômes.] (p. 89), M. Andrew Lang rapporte comment M. Cleave, qui était alors à Portsmouth, apparut volontairement eu deux circonstances à une jeune fille de Londres, et l'alarma considérablement. Celui qui désire étudier sérieusement cette question pourra recueillir d'innombrables témoignages.

      Ces visites astrales volontaires semblent très souvent devenir possibles quand les principes se relâchent à l'approche de la mort, chez des gens qui étaient incapables à tout autre moment d'accomplir un acte pareil. Il existe même plus d'exemples de cas de cette espèce que de l'autre ; j'en abrège un excellent, donné par M. Andrew Lang à la page 100 de son volume cité plus haut, cas dont il dit lui-même qu'il n'y a pas beaucoup d'histoires qui possèdent d'aussi fortes preuves en leur faveur.

      Mary, femme de John Gaffe, de Rochester, terrassée par une longue maladie, se transporta chez ses parents, à West-Malling, à environ neuf milles de chez elle.

      La veille de sa mort elle se montra très impatiemment désireuse de voir ses deux enfants, qu'elle avait laissés à Rochester, à la garde d'une domestique. Elle était trop malade pour qu'on pût la transporter, et entre une et deux heures du matin elle tomba en état de trance. Une certaine veuve Turner, qui veillait cette nuit-là, dit que ses yeux étaient ouverts, son regard fixe et sa mâchoire pendante. Mme Turner mit sa main sur sa bouche mais ne put pas sentir le souffle. Elle crut à une attaque et se demanda si elle était morte ou vive.

      Le lendemain matin, la moribonde déclara à sa mère qu'elle était allée voir ses enfants, chez elle, et dit : « J'étais avec eux cette nuit pendant mon sommeil. »

      La bonne, à Rochester, veuve Alexander de son nom, affirme qu'un peu avant deux heures ce matin-là, elle vit l'image de cette même Mary Gaffe, sortir de la chambre voisine (où l'aîné des enfants était couché seul) la porte étant ouverte, et qu'elle se tint à côté de son lit pendant environ un quart d'heure ; le plus jeune des enfants était couché près d'elle. Ses yeux remuèrent et sa bouche s'agita, mais elle ne parla point. De plus, la bonne ajoute qu'elle était, elle, parfaitement éveillée ; il faisait clair, car c'était un des jours les plus longs de l'année. Elle s'assit sur son lit et fixa l'apparition. A ce moment elle entendit l'horloge du pont sonner deux heures, et, un instant après elle dit : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qui es-tu ? » Là-dessus l'apparition bougea et s'en fût ; la bonne enfla ses vêtements et la suivit, mais Ce qu'elle devint, elle ne peut le dire.

      Il semble que la bonne ait été plus effrayée par la disparition du fantôme que par sa présence, car elle eut peur, après, de rester dans la maison et passa son temps, jusqu'à six heures, à faire les cent pas dehors. Quand les Voisins s'éveillèrent, elle leur raconta son histoire, et, bien entendu, ils répondirent qu'elle avait rêvé tout cela ; elle s'éleva naturellement là contre, mais ne put obtenir créance jusqu'au moment où fut connu le récit de ce qui s'était passé à West-Malling ; après quoi, les gens durent admettre qu'il se pouvait bien qu'il y eût quelque chose de vrai là-dedans !

      Un détail remarquable de cette histoire est que la mère trouva nécessaire de passer de son sommeil à un état de transe plus profonde, avant de pouvoir sciemment aller voir ses enfants ; mais l'on peut toutefois relever cà et là des circonstances comparables à celle-ci dans le grand nombre d'histoires semblables écrites sur ce sujet.

      Le docteur F. G. Lee en raconte deux autres du même genre, où l'on voit une mère mourante, ardemment désireuse de voir ses enfants, tomber dans un sommeil profond, aller leur rendre visite, et revenir là d'où elle était partie pour dire ce qu'elle avait fait. Dans l'un de ces cas, la mère mourant en Egypte, apparaît à ses enfants à Torquay, et ses cinq enfants ainsi que leur bonne, peuvent la voir distinctement en plein jour (Glimpses of the supernatural [Note : Echappées dans le surnaturel.] vol. II, p. 64). Dans l'autre cas, une dame Quaker, mourant à Cockermouth, est vue nettement et reconnue en plein jour par ses trois enfants, à Settle ; l'histoire se terminant à peu près identiquement à celle qui est racontée ci-dessus (Glimpses in the Twilight [Note : Echappées dans le crépuscule.] (p. 94). Bien que ces cas semblent être moins généralement connus que celui de Mary Gaffe, leur authenticité paraît être aussi certaine, comme le montreront les témoignages obtenus par le vénérable auteur des ouvrages d'où ils sont tirés.

      L'homme qui possède complètement ce quatrième type de clairvoyance dispose encore de nombreux et grands avantages, en plus de ceux dont nous avons déjà parlé. Il peut non seulement visiter sans peine et sans dépense les beaux et célèbres pays de la terre, mais s'il se trouve être un étudiant, songez donc ce que cela représente pour lui, que d'avoir un accès à toutes les bibliothèques du monde ! Quelle joie ce doit être pour l'homme de science de voir se dérouler devant ses yeux tant de phénomènes de la secrète chimie de la nature, ou pour le philosophe, de se voir révéler tellement mieux qu'auparavant le fonctionnement des grands mystères de la vie et de la mort ! Pour lui, ceux qui ont quitté ce plan cessent d'être morts ; ils vivent et font partie de son domaine, pour de longues années à venir ; pour lui, beaucoup de conceptions de la religion ne relèvent plus de la foi, mais bien du savoir. Par dessus tout, il peut se joindre à l'armée des aides invisibles et se rendre vraiment utile dans une grande mesure. Il est hors de doute que la clairvoyance, même limitée au plan astral, est un grand bienfait pour le disciple.

      Assurément, elle présente aussi ses dangers, particulièrement pour ceux qui ne sont pas exercés; danger provenant d'entités malfaisantes de diverses espèces, qui peuvent terrifier ou faire du mal à ceux qui se laissent aller à perdre le courage de leur tenir énergiquement tête ; danger de déceptions de toutes sortes, danger de concevoir et d'interpréter mal ce qui est vu ; et surtout, danger de devenir orgueilleux en ces matières et de se croire incapable de commettre une erreur. Mais un peu de bon sens et un peu d'expérience devraient aisément suffire à préserver un homme de ces dangers-là.

      En voyageant dans le corps mental. – Ce n'est là qu'une forme plus élevée et en quelque sorte, exaltée, du précédent type de clairvoyance. Le véhicule employé n'est plus le corps astral, mais le corps mental – véhicule, par conséquent, appartenant au plan mental et possédant en soi les pouvoirs du sens merveilleux de ce plan, si transcendant dans son action et pourtant si impossible à décrire. Un homme qui fonctionne sur ce plan, laisse derrière lui son corps astral avec son corps physique, et si, pour une raison quelconque, il lui plaît de se montrer sur le plan astral, il n'envoie pas chercher son propre véhicule astral, mais par une simple action de sa volonté, en matérialise un pour son besoin momentané.

      Une semblable matérialisation astrale porte quelquefois le nom de mâyâvirûpâ, et pour l'effectuer une première fois, on a généralement besoin de l'aide d'un Maître qualifié.

      Les avantages énormes que donne la possession de cette faculté sont la capacité de pénétrer dans toute la gloire et la beauté des régions plus élevées de la félicité, et de posséder, même quand on travaille sur un plan astral, le sens mental infiniment plus compréhensif, qui procure à l'étudiant de si merveilleuses perspectives de savoir, et rend l'erreur pour ainsi dire impossible. Cette plus haute envolée, toutefois, n'est permise qu'à l'homme exercé, puisque ce n'est que par un entraînement déterminé que l'homme peut, à ce degré d'évolution, apprendre à se servir de son corps mental comme d'un véhicule.

      Avant de quitter le sujet de la clairvoyance complète et volontaire, peut-être convient-il de répondre en quelques mots à une ou deux questions touchant ses limitations, que les étudiants se posent constamment. Est-il possible pour le voyant, nous demande-t-on souvent, de trouver toute personne avec qui il désire comnltiniquer, où qu'elle soit dans le monde, et qu'elle soit vivante ou morte ?

      La réponse à cette question est affirmative conditionnellement. Oui, il est possible de trouver une personne quelconque, si l'expérinientatcur peut, d'une manière ou d'une autre, se mettre en rapport avec cette personne. Il serait tout à fait superflu de plonger vaguement dans l'espace pour trouver, sans aucune espèce d'indication, quelqu'un de totalement étranger parmi les millions d'individus qui nous entourent; mais, en revanche, une indication très vague suffirait en général.

      Si le clairvoyant sait quoi que ce soit de l'homme qu'il recherche, il le trouvera sans difficulté, car chaque individu possède ce que l'on peut appeler une espèce de note musicale qui lui est propre, une note qui est l'expression de sa personnalité, prise dans son ensemble, et qui est produite peut-être par une sorte de moyenne des taux de vibrations de tous ses différents véhicules sur leurs plans respectifs. Si l'opérateur sait distinguer cette note et sait la faire vibrer, elle attirera instantanément, par vibration sympathique, l'attention de l'individu, où qu'il soit, et appellera de lui une réponse immédiate.

      Que l'homme soit vivant ou mort depuis peu ne changerait rien à l'affaire, et la clairvoyance de la cinquième classe pourrait le trouver immédiatement, même parmi les innombrables millions du monde céleste, quoique dans ce cas, l'homme en question n'aurait pas conscience qu'on le recherche. Il va de soi qu'un voyant dont l'état de conscience n'irait pas ait delà du plan astral et qui emploierait par conséquent une des méthodes primitives de voir, serait incapable de trouver une personne qui serait sur le plan mental  ; mais il lui serait au moins possible d'affirmer que l'individu recherché se trouve sur ce plan, par le seul fait que la corde pincée à niveau du plan astral resterait sans réponse.

      Si la personne à découvrir n'est pas connue du chercheur, ce dernier aura besoin de connaître, en manière d'indication, quelque chose qui ait rapport à elle, une photographie de la personne en question, une lettre écrite par elle, un objet qui lui ait appartenu et qui soit imprégné de son magnétisme propre ; l'une ou l'autre de ces indications suffiraient à un voyant exercé.

      Mais je répète qu'il ne faut pas en conclure que les élèves auxquels on a appris à se servir de cet art, soient à même d'ouvrir un bureau de renseignements où l'on puisse se faire mettre en communication avec les parents absents ou morts. Une communication qui serait faite d'ici à quelqu'un d'eux, pourrait lui être ou pourrait ne pas lui être transmise, selon les circonstances ; mais même si elle l'était, on pourrait ne pas obtenir de réponse, à moins que cette opération ne pût tenir de la nature d'un vrai phénomène, phénomène que l'on pourrait prouver sur le plan physique, avoir été un acte de magie.

      Une autre question que l'on soulève souvent, consiste à demander si, dans le fait de la vision psychique, il y a une limitation quelconque, pour ce qui est de la distance. La réponse semblerait être qu'il ne devrait pas y avoir d'autre limite que celle des plans respectifs. Il faut se rappeler que le plan astral et le plan mental appartiennent à notre terre d'une façon aussi définie que sa propre atmosphère, quoiqu'ils s'étendent considérablement plus loin que l'air physique, même dans notre espace à trois dimensions. C'est pourquoi le passage à d'autres planètes, ou la vue détaillée d'autres planètes, ne serait possible pour aucun système de clairvoyance en rapport avec ces plans. Pour l'homme qui peut élever son état de conscience jusqu'au plan bouddhique, il est tout à fait possible et facile de passer dans tout autre globe appartenant à notre chaîne de mondes, mais cette question est en dehors du sujet que nous traitons ici.

      Pourtant, on peut, par l'emploi des facultés de clairvoyance que nous avons décrites, obtenir beaucoup de renseignements sur les autres planètes. Il est possible de rendre la vision considérablement plus nette, en se tenant en dehors des troubles perpétuels de l'atmosphère terrestre et il n'est pas non plus difficile d'apprendre à acquérir une puissance extrêmement forte de grossissement ; en sorte que, même par la clairvoyance ordinaire, on peut acquérir de vastes connaissances astronomiques du plus haut intérêt. Mais en ce qui concerne cette terre et son entourage immédiat, il n'y a pour ainsi dire pas de limitation.




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