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Le développement de l'âme

Alfred Percy Sinnett
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CHAPITRE VI :
LES SEPT PRINCIPES (2/2)

      Sur les niveaux supérieurs du Plan dévakhanique (et nous verrons plus tard sa représentation en aspects variés sur les niveaux inférieurs), le principe bouddhique anime le véhicule, qu'il ne faut plus considérer maintenant comme un véhicule, mais comme l'âme permanente elle-même, quoiqu'elle soit désignée sous son aspect de véhicule par le nom de Karana Sharira dans la philosophie orientale. Ce principe, considéré soit comme l'âme elle-même, soit comme véhicule permanent de cette individualité qui est une facette de l'âme universelle, passe d'une manifestation à l'autre, se réincarnant dans différents corps physiques, et attirant autour de lui à chaque nouvelle descente dans la vie physique, les éléments constitutifs d'un nouveau corps astral.

      En ce qui concerne le niveau ordinaire de l'humanité composant notre race actuelle, le Karana Sharira lui-même est tout au plus l'embryon de ce qui, dans la suite, deviendra un être réellement spirituel. Il fut un germe impérissable dès le premier instant de son apparition dans l'océan de Bouddhi ; mais avant que son évolution ne soit achevée, il doit se manifester dans la Nature sur des plans de plus en plus inférieurs, jusqu'à son arrivée sur le plan physique. Ne pouvant descendre plus bas, il commence alors à s'épanouir, à acquérir la soi-conscience, à recueillir les expériences accumulées au cours de nombreuses incarnations successives, récoltant de chacune d'elles quelque chose, si peu que ce soit, qu'il conserve dans sa propre conscience permanente.

      Ce procédé d'évolution peut déjà s'observer dans la plupart des stades que parcourt l'humanité. Chez quelques hommes, le Soi Supérieur individuel, le Manas ou cinquième principe, est déjà devenu une magnifique entité du plus haut développement, tandis que chez d'autres êtres, ce même principe ne peut être aperçu, par ceux dont la vision pénètre les niveaux aroupiques du Dévakhan, que comme un nuage d'une forme à peine définie ; et cet embryon ne peut pas être le siège d'un état de conscience élevé. Son progrès est néanmoins assuré dans l'avenir ; car ceux d'entre nous qui sont aujourd'hui les plus aptes à fonctionner dans les royaumes spirituels de la Nature, ont eu, en leur temps, un embryon manasique aussi indécis à son début.

      L'étude des sept principes est inséparablement liée à celle de l'Aura humaine. Les véhicules supérieurs contenus dans l'homme – peut-être pourrait-on dire plus exactement que l'homme est contenu en eux –-sont visibles aux sens astrals et à la perception dévakhanique de ceux qui ont développé le pouvoir de clairvoyance, et ils les décrivent sous le nom d'aura. Cette aura est mêlée avec certaines irradiations provenant des trois principes inférieurs. Ces irradiations ne sont point des véhicules de l'âme, mais elles se manifestent dans les limites que les véhicules supérieurs occupent autour du corps, de sorte que si, pour mieux étudier les diverses auras, nous les séparons, par la pensée, les unes des autres, nous pouvons nous les figurer toutes comme limitrophes.

      L'Aura s'étend à une distance de 45 à 60 centimètres du corps dans toutes les directions et présente approximativement une forme ovale. Dans la plupart des cas ses contours ne sont pas très définis ; ses bords s'estompent graduellement jusqu'à devenir invisibles. Une plus sérieuse étude de ce nuage lumineux nous démontre qu'il est constitué par des composés distincts et que ces composés eux-mêmes sont formés de matière à des états différents. Chacun d'eux est par le fait une aura distincte, et si on supprimait les autres, on la verrait occuper seule l'espace qu'elles couvraient ensemble. On les décrit comme différant sensiblement les uns des autres, et chacune semble pénétrer celle qui la précède, comme on voit le Double éthérique pénétrer le corps physique.

      La première aura, on partant du niveau le plus bas et le plus matérialisé, peut être considérée comme appartenant plus spécialement au corps physique, et peut être judicieusement nommée « l'Aura de santé » ; car son état se modifie sensiblement suivant la santé du corps auquel elle est attachée. Presque incolore, elle n'est perceptible qu'en raison du curieux système de radiations striées qu'elle possède, c'est-à-dire qu'on pourrait la définir comme composée d'une multitude de lignes droites rayonnant du corps dans toutes les directions. Tel doit être, au moins, l'état normal de ces rayonnements lorsque le corps est en parfaite santé. Ces lignes sont toutes séparées les unes des autres, et aussi parallèles que le permet leur direction radiante ; mais si la maladie attaque le corps, la confusion survient dans les lignes voisines des organes atteints ; elles s'entre-croisent en toutes directions et présentent un aspect général d'enchevêtrement.

      Le deuxième constituant de l'Aura est cette énergie vitale ou Prana que l'on peut observer pendant sa circulation dans le Double éthérique. Il est alors d'une délicate nuance rosée qu'il perd bientôt dans sa radiation extérieure pour prendre une teinte d'un blanc pâle légèrement bleuté. Il semble être l'influence dirigeante des lignes de l'aura de santé, celle qui, dans un corps sain, les maintient dans leur radiation rectiligne. J'ai connu le cas d'un clairvoyant qui, observant les lignes plus ou moins entremêlées de l'aura de santé d'un individu atteint de prostration nerveuse, les vit se redresser sous l'influence d'une nouvelle énergie pranique qu'un magnétiseur infusait au malade. L'aspect de « l'Aura pranique », pour les personnes qui peuvent la discerner, ressemble assez à celui de l'air surchauffé qu'on voit en été s'élever d'un sol exposé à l'ardeur du soleil. On petit aussi la comparer à cette vapeur légèrement condensée produite par l'expiration de l'haleine dans une atmosphère suffisamment froide, mais très rapprochée du degré qui rendrait cette vapeur totalement invisible. On découvre aussi une curieuse ressemblance entre l'aura pranique de l'être humain et l'aura magnétique étudiée par Reichenbach. Il est prudent de conclure à une différence entre ces deux phénomènes ; l'organisme vital d'un être humain doit en effet spécialiser le principe vital universel de la Nature d'une façon quelque peu différente de celle des instruments magnétiques et électriques. Pourtant, l'aura pranique (qui est, en elle-même, et de beaucoup, l'élément le plus visible dans l'aura humaine), est, selon toute apparence, d'une nature identique à certaines émanations similaires qui peuvent s'apercevoir dans quelques circonstances, et qui proviennent d'aimants et d'instruments électriques en activité.

      Une circonstance très importante et intéressante aussi de l'aura pranique est qu'elle semble, dans une certaine mesure, soumise au contrôle de la volonté. En tous cas, les individus d'un développement psychique suffisamment avancé pour la voir, et ceux-là mêmes qui ne pouvant la distinguer, sont cependant assez avancés intellectuellement pour en comprendre la nature, peuvent exercer un contrôle sur sa radiation et empêcher sa dispersion hors des limites de leur propre aura. Ils l'amassent sur la périphérie externe de cette aura, de façon à former autour d'eux une sorte de muraille ou de coque qui intensifie son effet protecteur et la rend impénétrable à toute influence astrale ou élémentale, tant que se maintient l'effort de la volonté. Par ce moyen, l'occultiste peut traverser impunément l'atmosphère la plus délétère.

      Peut-être me risquerai-je ici à faire connaître un petit procédé pratique, au bénéfice des personnes assez intuitives pour en comprendre l'importance, et par conséquent capables d'en profiter. L'expression « un effort de volonté » est en somme très vague, très indéfinie ; la difficulté consiste à traduire le besoin ou le désir d'un certain résultat par l'énergie opérative de ce mystérieux pouvoir latent en l'être humain que nous appelons volonté. La première chose à faire pour cela est d'aider son intime alliée, cette faculté que nous nommons vaguement l'imagination, à se représenter clairement l'objet à atteindre. Tout individu, dont l'imagination dépasse, en ce qui touche à l'invisible, tant soit peu les limites de l'ignorance et de l'incrédulité ordinaires, peut le faire en procédant ainsi qu'il suit. que celui qui désire se protéger par une coque magnétique fasse une profonde inspiration et expire ensuite lentement, se représentant en imagination qu'il rejette un nuage de Prana magnétique (ce qu'il fait en réalité). Qu'il se figure ce Prana s'attachant aux limites externes de l'aura qui l'entoure, s'y épandant comme l'eau s'épand en couche mince sur une surface plane, et s'y densifiant de plus en plus à chaque nouvelle exhalation de l'haleine. Celui qui essaiera ce procédé avec une pleine foi en son efficacité (croyance dérivée de l'observation propre ou d'une appréciation intelligente des preuves fournies à ce sujet) arrivera à un résultat certain, et sera pendant un certain temps protégé contre les mauvais germes et les influences désagréables du plan astral. Mais cet effet protecteur cessera probablement au bout de peu de temps – dix minutes ou un quart d'heure – s'il n'est renouvelé par le même procédé.

      Nous arrivons maintenant à l'aura du quatrième principe et nous commençons à étudier une région de phénomènes d'un ordre plus élevé que les conditions de la matière corporelle, même la plus subtile. Dans la nomenclature occulte proprement dite, on nomme ce principe « l'Aura kamique », c'est-à-dire celle qui a rapport à l'âme passionnelle ou animale qui est en l'homme. A ceux qui en comprennent la signification, elle indique l'état général de la nature sensuelle inférieure. Cette aura est le champ de manifestation, le miroir où se reflètent tout désir et tout sentiment ; c'est elle qui donne une forme corporelle et matérielle à ces noirs élémentals que l'homme crée et anime par ses mauvais désirs et ses sentiments malveillants. Elle constitue ce corps astral dans lequel les hommes, qui en sont capables, voyagent d'un plan à l'autre, pendant le sommeil de leur corps physique. Ainsi qu'il faut s'y attendre, les manifestations de cette aura ont peu de durée, ses couleurs, son éclat changent à tout instant, un accès de colère couvrira l'aura d'éclairs d'un rouge vif sur fond sombre, tandis qu'une frayeur soudaine la transformera aussitôt en une masse uniforme d'un gris pâle et livide.

      L'aura la plus subtile qui puisse être observée, par la clairvoyance limitée de celui qui aspire à devenir un adepte, est « l'Aura du Manas Supérieur ». Elle n'existe pas autour de chacun de nous, elle réside potentiellement, et d'une façon mystérieuse, en tout être humain ; mais en exceptant les cas où le Soi Supérieur a déjà développé une activité considérable ; on essaierait en vain de la distinguer d'entre les nuages plus denses des principes inférieurs. Ceux qui peuvent voir cette aura la dépeignent moins comme un nuage que comme une lumière vivante d'une délicatesse et d'une beauté incomparables. Bien qu'elle soit peu visible chez l'homme ordinaire, quand le clairvoyant entraîné se trouve en présence d'une personne, dont la spiritualité est le caractère prédominant, cette aura éclipse alors toutes les autres par l'éclat de son rayonnement.

      Cette aura est par le fait le Karana Sharira, véhicule de la conscience sur les plans aroupiques du Dévakhan, – le Soi Supérieur pour tous nos besoins pratiques – si nous nous abstenons respectueusement, pour l'instant, d'envisager l'état de conscience sur le plan bouddhique. Quelques ouvrages hindous lui donnent le nom de « Corps Messager », indiquant par là que c'est le véhicule qui transporte de vie en vie la conscience individuelle. Au fur et à mesure de l'avancement de l'être, le Karana Sharira se développe aussi, et ses contours s'accentuent davantage, en gardant toujours cette forme ovoïde qui le fait désigner dans les écrits théosophiques sous le nom « d'œuf aurique ».

      Cette multiplicité de termes est embarrassante pour le débutant, mais toute confusion disparaîtra dès qu'il aura saisi le véritable sens des idées (15).

      Lorsqu'on considère le corps physique au milieu de ses véhicules supérieurs, ceux-ci, qui le dépassent de tous côtés, présentent l'apparence d'une émanation ; d'où le nom d'aura qui leur a été donné ; mais en toute connaissance de cause, il ne faut pas perdre de vue ce principe fondamental, que l'aura est véritablement composée des véhicules supérieurs, couvrant un volume plus considérable que celui occupé par le corps physique. Lorsque les individus se groupent côte à côte, leurs auras, c'est-à-dire leurs véhicules supérieurs, se confondent d'une façon étrange et s'influencent mutuellement, si elles ne sont pas gouvernées par une connaissance spéciale des lois occultes.

      Quelques-uns de ces principes sont séparables les uns des autres pendant la vie, mais les éclaircissements déjà donnés nous font voir qu'il ne faudrait pas pousser cette conception trop loin. Au degré inférieur de l'échelle, le troisième principe – Prana – ne peut être séparé du Double éthérique, dont il est véritablement la vie. Et quoique le Double éthérique, accompagné de son principe Prana, puisse, dans des conditions anormales, être séparé pour quelque temps du corps physique, si cette séparation se prolongeait au delà de courtes périodes, elle entraînerait la mort du corps physique ; aussi ce mode de séparation n'entre-t-il jamais dans le cours régulier de l'entraînement occulte. D'autre part, au degré supérieur de l'échelle, aucune des conditions spirituelles les plus élevées que nous puissions concevoir ne saurait séparer le principe Bouddhi du Karana Sahrira. Mais les quatrième et cinquième principes se séparent aisément de leurs enveloppes inférieures, et le quatrième (emportant en soi les principes supérieurs) se dégage réellement du corps pendant le sommeil, même chez les individus normaux et non psychiques. Ce dégagement devient possible, par un effort de volonté, chez les occultistes arrivés par l'entraînement à un certain stade d'avancement ; de plus, lorsque cet entraînement est poussé plus loin encore, le cinquième principe – l'Ego véritable, ou Soi Supérieur – peut se dégager du corps astral (qui dans ce cas demeure avec le corps physique). On dit alors que l'âme s'est revêtue de son Mayavi Roupa, véhicule adapté à sa manifestation sur les plans inférieurs de Dévakhan. Nous apprécierons mieux le caractère de ces manifestations sur les plans astral et dévakhanique lorsque ces régions de la Nature auront été étudiées systématiquement.


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(15)  Pour une étude plus complète des auras, nous renvoyons le lecteur au livre tout récent de M. C. W. Leadbeater, Ames et Corps ; cet ouvrage contient un grand nombre de planches coloriées, du plus haut intérêt, représentant les différentes auras de l'homme depuis son stade le plus primitif jusqu'à son expression la plus sublime. N. D. T.




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