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Le développement de l'âme

Alfred Percy Sinnett
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CHAPITRE X :
LE SYSTÈME AUQUEL NOUS APPARTENONS (1/3)

Tous ceux qui ont étudié la donnée théosophique élémentaire sont déjà familiarisés avec les idées qui vont suivra. La planète que nous habitons actuellement fait partie d'une série continue sur laquelle se déverse la vague de vie humaine ; celle-ci ne se manifeste en pleine activité que sur une seule planète à la fois, et pendant une période déterminée. Le cours du Manvantara entier comprend un voyage septénaire autour de cette chaîne de mondes ; chacun de ces mondes entre successivement en pleine activité puis retourne dans une obscuration relative après le passage de la vague de vie. Ce passage sur les sept globes est appelé conventionnellement une « ronde », et sept de ces rondes composent le Manvantara entier (24).

      Les épreuves et les luttes pour la vie ne sont pas également réparties sur tous ces globes ; sur quatre d'entre eux (deux qui se trouvent sur l'arc descendant et deux sur l'arc remontant du cercle), l'humanité n'est même pas soumise à l'épreuve de l'existence physique. Sur le premier globe de la série, les conditions d'existence correspondent tout à fait à celles de notre plan dévakhanique ; tandis que l'état de matière le plus grossier que puisse atteindre le deuxième globe est analogue à celui de notre plan astral. Sur la troisième planète de la série descendante, la vie se manifeste déjà dans le véhicule physique, et cette planète est par conséquent perceptible à nos sens actuels ; c'est par le fait la planète Mars. Après avoir dépassé notre stade terrestre, l'humanité fonctionne encore sur un globe physique – la planète Mercure – passe ensuite sur la sixième, dont la matière la plus dense est astrale, puis encore sur une septième, qui, comme la première, est de nature dévakhanique. Notre terre occupe le point milieu dans la série de chaque ronde, et cette période d'activité terrestre est la période médiane du manvantara entier. La ronde où nous sommes engagés est la quatrième ; et nous en avons déjà accompli un peu plus de la moitié.

      Si nous considérons uniquement le monde dans sa période actuelle, nous remarquons que l'évolution s'est développée, pendant toute cette période, en sept grande races et sur sept continents, de configuration différente, en harmonie avec leurs besoins (25). La moyenne de la cinquième race comprend, aujourd'hui, tous les Européens et plusieurs autres peuples. La quatrième, la race médiane, fut la grande race des Atlantes qui commença déjà à déroger de son antique grandeur il y a près d'un million d'années. Les derniers vestiges du grand continent qu'elle occupa jadis disparurent dans un cataclysme, dont quelques vagues souvenirs ont été conservés dans la littérature classique, et notamment dans le manuscrit mexicain connu sous le nom de Ms Troano (26), récemment déchiffré par le Dr Le Plongeon.

      Les grandes périodes que nous chiffrons par millions d'années confondent absolument l'esprit ; nous savons pourtant que la durée d'une grande race-mère doit se chiffrer par millions, et que la plus courte des périodes du monde, en rapport avec le grand cours d'évolution planétaire, représente aussi plusieurs millions d'années. Je n'exagère pas en disant que si nous comparons le manvantara entier à la durée habituelle de la vie d'un homme, c'est-à-dire d'environ soixante-dix ans, la proportion de cette vie au manvantara entier sera celle d'une seconde à soixante-dix années. Des exemples analogues peuvent nous donner une idée de la longueur du trajet évolutif déjà parcouru, et nous faire comprendre combien l'âme évolue lentement lorsqu'elle est abandonnée à la seule influence de ce que nous pouvons appeler le courant évolutif. En regardant, dans le passé, les progrès accomplis par l'âme qui n'a pas encore dépassé les conditions ordinaires, – comme le peuvent faire ceux dont les facultés commencent déjà à fonctionner sur les niveaux dévakhaniques – il est presque effrayant d'observer la lenteur de cette évolution. Chaque vie physique apporte un contingent si faible à l'individualité permanente ! Remontez, si vous le pouvez, d'une douzaine de vies en arrière, vous trouverez une différence si faible entre l'individualité spirituelle d'alors et l'individualité correspondante d'aujourd'hui, que vous seriez tenté de croire que le temps, les luttes et les efforts de toutes ces existences ont été perdus et gaspillés. Il n'en est rien cependant.

      Un temps tout aussi considérable a été nécessaire à la formation des stalactites, ce prodigieux monument de patience de la nature, et celui qui sait apprécier les analogies en comprend la signification. Si lent qu'ait été le progrès au cours incommensurable des âges, le résultat atteint, en ce qui concerne aujourd'hui l'individualité spirituelle de l'être humain, représente une évolution supérieure à celle de la stalactite, car il faut savoir apprécier la différence entre cette première œuvre de la nature et celle qui parachevé cette forme minérale, bien ancienne il est vrai, mais périssable.

      Mais quelle route à parcourir pour l'Ego, en voie de développement, depuis cette seconde moitié du manvantara jusqu'à la réalisation complète de ses possibilités ? Faut-il en mesurer l'étendue d'après le terrible voyage accompli, dont seul l'engourdissemeut de notre nature supérieure nous voile l'insupportable lenteur ? Evaluée d'après la place occupée actuellement par l'humanité et celle qu'elle doit atteindre à la fin du manvantara, la distance à parcourir est au moins égale à celle qui sépare l'un des meilleurs spécimens de la civilisation moderne, un homme remarquable par ses connaissances scientifiques et ses talents littéraires, d'un sauvage inculte de la terre de Feu. Il est dans les plans de la Nature que la majorité de la grande famille humaine atteindra, à l'expiration de la septième ronde, une condition telle que la liberté dont elle jouira alors surpassera autant celle de notre existence terrestre, que celle de l'homme actuel surpasse celle de la pierre. Si, en imagination, nous attribuons à la pierre une conscience quelconque, cette conscience ne pourra être que fort restreinte ; la pierre, en effet, existe là où elle a été jetée, et ne peut se transporter volontairement d'un point à un autre.

      L'homme peut, dans certaines limites, se transporter à volonté sur la surface de la terre ; mais par rapport à l'être qu'il doit devenir, il est aussi emprisonné dans son véhicule, aussi enchaîné à un même lieu par ses capacités limitées, que la pierre que nous lui comparions tout à l'heure. L'homme, parvrnu au stade final de perfection, pourra se servir du corps, qu'il possédera alors, comme d'un simple instrument, qu'il revêtira ou abandonnera à volonté. Les royaumes supérieurs de la Nature, dont j'ai parlé en cherchant à décrira le cours des expériences humaines depuis la mort jusqu'à la renaissance, d'autres régions, encore mille fois plus transcendantes, seront aussi accessibles à cet homme que les diverses chambres de la maison qu'il occupe aujourd'hui. Il passera aussi librement d'un globe de notre chaîne à l'autre que d'un plan de la Nature à l'autre plan. Sa nature morale, ayant grandi en proportion de son pouvoir et de sa connaissance, il pourra commander à certaines forces de la Nature, et s'en servir à son gré ; or, ces forces surpassent en intensité celle que connaît la science moderne, autant que ces dernières surpassent elles-mêmes les connaissances scientifiques d'un sauvage de l'Afrique. La volonté de cet homme sera alors si intimement unie à celle qui dirige le Cosmos entier et représente pour nous la Divinité, que la Nature ne sera plus contrainte, dans l'intérêt même de cet homme ou de ses semblables, de le réduire à l'impuissance, et l'impuissance est un fruit de l'ignorance.

      Nous ne pouvons, dans notre langage, qu'esquisser les possibilités de l'évolution humaine ; néanmoins, pour s'en former une idée approximative, il faut réfléchir que cet état comporte, entre autres choses, une connaissance complète du système manvantarique – une compréhension absolue de l'agencement si merveilleux et si complexe de la Nature dans toutes ses ramifications. Il comprend, en outre, la réponse à toutes ces énigmes morales qui nous sont suggérées par l'expérience de la vie, et que dans nos tristes perplexités nous essayons en vain de résoudre ; nous sommes soutenus, il est vrai, par le vague espoir qu'une sagesse suprême doit régner au-dessus de nous, et que nous y trouverons un jour l'explication des mystères du mal.

      Telle est la voie que l'humanité doit encore parcourir. Mais il est évident, pour tout penseur raisonnable, que cette conception, comportant l'élévation de l'homme vers des altitudes qui nous semblent si divines, ne peut s'accomplir sans l'impulsion d'une cause extérieure. Dans un certain sens – un sens un peu exagéré peut-être – on pourrait dire qu'avant la période d'évolution présente, les germes primordiaux de la conscience humaine furent amenés à leur état actuel par l'influence d'une force ou d'une direction extérieure ; mais pour que la Nature puisse douer un homme d'attributs divins, il faut que le désir d'être semblable à Dieu naisse dans sa conscience, qu'il accorde à cette entreprise toutes les forces de sa volonté. Il doit y être poussé aussi bien par une volonté intelligente que par une vague aspiration vers le progrès. Il faut que, les yeux ouverts, il choisisse entra le bien et le mal. Il faut qu'il décide, ou de s'approprier tous les avantages personnels compatibles avec ce progrès, ou de s'associer à ceux qui entreprennent de servir les projets du Dieu et d'accélérer l'évolution en général. Ce n'est que par l'effort individuel et répété de l'homme, dans cette voie de progrès tracée par la Nature, qu'il parviendra à s'élever insensiblement sur la spirale ascendante. Mais il devient ici impossible de décrire le cours de l'évolution normale sans faire allusion à l'évolution précipitée et anormale.

      Si l'homme suit la voie normale, aucun effort extraordinaire ne sera exigé de lui, à quelque moment que ce soit ; mais l'évolution vers les possibilités finales de son développement en sera d'autant plus lente. D'autre part, s'il pousse ses efforts à un degré extraordinaire, il peut, au stade de son avancement, hâter son développement à un point qui dépasse toute conjecture, même s'il ne connaît pas les résultats obtenus par les êtres qui l'ont devancé dans l'évolution. Mais, qu'il concentre ses efforts, ou qu'il les répartisse pendant cette deuxième moitié du manvantara, l'homme n'en doit pas moins contribuer au progrès de l'évolution sous peine de reculer. Ceci deviendra plus intelligible lorsque nous étudierons les conditions du progrès anormal ; mais quelques explications sont encore nécessaires pour achever le tableau du champ d'évolution presque illimité où s'effectue le développement de l'âme.

      La chaîne planétaire de notre manvantara actuel, avec les merveilleuses complexités de sa seule manifestation physique, avec toutes les conditions d'existence invisible qui l'entourent et les sublimes possibilités de conscience engendrées par les plans spirituels de la Nature, n'est pourtant que l'une des chaînes que doit parcourir la grande famille humaine. Sept Manvantaras se succèdent dans un ordre parfait ; celui que nous traversons est le quatrième, et les différents mondes de chaque manvantara successif sont ; chaque fois évolués à nouveau, bien que chacun d'eux puisse être considéré, plutôt comme une réincarnation de son prédécesseur, que comme une création tout à fait nouvelle.

      Entre temps, dans les limites du système solaire auquel nous appartenons, d'autres séries de manvantaras effectuent leur marche progressive avec d'autres planètes visibles et invisibles, et l'on nous dit qu'il y a ainsi sept chaînes d'évolution planétaires ayant toutes quelque point de contact avec le plan physique, et tirant leur énergie vitale du soleil. Les représentants les plus avancés de l'humanité, ceux qui constituent la véritable avant-garde de notre évolution, et qui sont parvenus à certains stades très élevés de développement spirituel, peuvent acquérir une connaissance bien définie de ces autres systèmes, et quelques informations à ce sujet ont été données à des étudiants occultistes de notre connaissance. Nous sommes donc en mesure de nous former une conception claire du système solaire, et même d'apprécier dans une certaine mesure le projet grandiose qu'il représente.

      Le nombre sept, nous l'avons depuis longtemps constaté, est la base de notre système – au moins dans toutes les circonstances qui concernent sa manifestation physique – et cette loi immuable rend le grand plan dont il s'agit beaucoup plus intelligible qu'il ne le serait autrement. Le système solaire comprend (nous éviterons ici l'erreur prétentieuse de dire qu'il consiste en) sept grandes chaînes d'évolution planétaire, dont chacune d'entre elles comprend un ou plusieurs mondes manifestés sur le plan physique. Ces chaînes ne sont en aucune façon destinées à se compléter l'une l'autre, elles plans supérieurs de la Nature entrent, en proportion inégale, dans leur constitution. Les Théosophistes savent tous aujourd'hui que les plans hyperphysiques de la Nature peuvent être tout aussi réels et les manifestations qui en découlent tout aussi objectives que ceux qui affectent les sens physiques. Les plans astral et dévakhanique sont aussi utiles que le plan physique pour déterminer la manifestation dans les limites du système solaire. Je dirai plus, au-dessus et au delà des sept chaînes planétaires dont j'ai parlé, il s'en trouve d'autres encore, entièrement établies sur les plans supérieurs, et dont l'évolution ne comporte aucune planète physique. On ne saurait en dire grand'chose actuellement, mais la constatation de leur existence nous aidera à coordonner nos pensées lorsque nous aurons poussé nos recherches plus avant. Notre propre chaîne, plus que tout autre, emprunte les ressources du plan physique, et à l'époque actuelle de notre manvantara, trois planètes de notre série appartiennent à ce plan ; la constitution des diverses chaînes varie sous ce rapport.

      Toute chaîne d'évolution s'effectue par une série de sept manvantaras, chaque manvantara comprend un processus évolutif semblable à celui que la donnée théosophique détermine par les sept rondes de notre chaîne planétaire. Chacune des rondes comprend une période d'activité planétaire pour chaque planète à tour de rôle, et chacune de ces périodes d'activité se divise en sept grands cycles de races ; si nous voulons suivre la progression suivante, nous pourrons apprécier l'importance proportionnelle d'un de ces cycles – dont la durée se chiffre par millions d'années – comparée à l'ensemble du système auquel nous appartenons. Sept races-mères évoluent pendant une période d'activité planétaire ou période mondiale. Sept périodes mondiales (se succédant l'une à l'autre sur les diverses planètes d'une même série) constituent une ronde.

      Sept rondes, un manvantara.
      Sept manvantaras, une chaîne d'évolution.
      Sept chaînes d'évolution (dont l'activité est plus ou moins simultanée) constituent le système solaire.

      Quelques-unes de ces chaînes sont bien plus avancées que les autres. Mais avant d'entrer dans les détails de cet agencement magnifique, il faut se reporter en imagination à son début, afin d'apprécier la merveilleuse intuition de la science moderne – elle ne mérite pas toujours cette louange ; – elle a pressenti, touchant de très près l'exacte vérité, les conditions d'existence de notre système, avant la différenciation d'aucune de ses planètes.

      L'hypothèse nébulaire est l'une des plus belles réalisations de l'intelligence humaine. Cette hypothèse s'harmonise intimement avec la donnée théosophique ; mais celle-ci la développe et l'interprète mieux qu'on ne saurait le faire en ne concevant qu'un seul ordre de matière.

      On attribue généralement à Laplace la théorie suivante : Tous les systèmes solaires furent à l'origine de vastes agrégations de matière surchauffée et très ténue – gazeuse, peut-être même plus subtile encore – ; chacune de ces nébuleuses fut successivement soumise à un processus de refroidissement et de contraction qui en condensa le noyau, et ainsi de suite. Quelques écrivains attribuent la priorité de cette idée à Tycho-Brahé ; il croyait les étoiles formées par la condensation d'une substance éthérée, qui, selon lui, composait la Voie Lactée. Képler développa cette idée et suggéra que la substance nébulaire a pu, dès l'origine, pénétrer l'espace entier au lieu de rester confinée à la Voie Lactée ; puis d'autres grands penseurs apporteront, à leur tour, d'autres modifications à la conception première.

      La valeur de cette théorie s'accrut énormément lorsque les recherches de Sir William Herschel nous montrèrent plus de deux mille nébuleuses distinctes, visibles au télescope ; Laplace ensuite, dans la dernière année du XVIIIème siècle, élabora un plan des plus complets, beaucoup plus systématique que ceux de ses prédécesseurs, et presque dans la forme adoptée aujourd'hui par le monde astronomique.

      Laplace a démontré comment les planètes d'un système se sont formées successivement par la séparation de grands anneaux de matière condensée provenant de la masse centrale de la nébuleuse. La nébuleuse entière était supposée douée à l'origine d'un mouvement rotatif, en sorte que ces anneaux ont dû continuer à tourner dans le même sens. Peu à peu, ces anneaux eux-mêmes se seraient rompus, et la matière qui les composait se serait enroulée et amalgamée en grands corps planétaires globulaires ou groupée en petits corps météoriques.

      Concurremment avec le développement de ce système, la science spéculative s'occupait à rechercher la formation probable de la nébuleuse initiale. D'après une certaine théorie, nommée quelquefois la théorie tourbillonnaire, la matière serait entraînée dans un mouvement giratoire, autour de quelque noyau préexistant. D'après une autre opinion – théorie des chocs – on attribue la formation de la nébuleuse initiale à une collision dans l'espace entre deux soleils éteints et refroidis se mouvant, en sens inverse, avec une grande vitesse. La chaleur engendrée par une si épouvantable catastrophe a certainement dû suffire à volatiliser toute la matière formant ces deux globes, et à constituer ainsi une nouvelle nébuleuse de gaz lumineux et incandescent ; la rotation aurait été produite par la nature même de la collision, les chances étant presque toutes contre une rencontre, centre contre centre, de ces deux globes. Je crois que la théorie des chocs est la plus généralement adoptée. Il est donc extrêmement intéressant d'apprendre de nos éminents instructeurs que, si telle ne fut pas, par le fait, la méthode réellement suivie pour la genèse de notre système solaire, elle a pu être employée par la Nature pour quelque autre système et peut s'harmoniser avec les activités des plans supérieurs ; notre intuition théosophique nous donne, en effet, la conviction que ces activités sont le principal agent déterminant dans la formation d'un système solaire.

      La véritable méthode qui a servi à créer notre système solaire a pris son origine dans les plans supérieurs de la Nature. Une force fut, à un moment déterminé, jetée et mise en activité dans une certaine masse de matière hyper-physique, et eut pour effet de produire quelque chose comme un vaste champ électrique couvrant un espace bien supérieur à celui de l'orbite de Neptune. La région de l'espace affectée à ce processus fut, à l'origine, pénétrée par de la matière, d'un certain ordre ou plus exactement de certains ordres ; car plus nous comprenons l'esprit de la donnée occulte, plus nous comprenons clairement l'idée que, l'espace n'est, en aucune façon, le vide. Il peut ne rien contenir qui soit de nature à affecter un groupe quelconque de sens limités, mais il est néanmoins une plénitude plutôt qu'une vacuité. Une chose, que la pensée seule peut concevoir, pénètre tout l'espace. En considération de ce qui précède et comprenant aussi que la matière sur les plans, autre que le plan physique, doit être également sujette à des limitations – ainsi, par exemple, ce que nous appelons le plan astral, n'est pas un espace infini ou homogène, mais bien le plan astral de cette terre, – les étudiants de l'Esotérisme sont quelquefois embarrassés par cette question : Quel est, dans la série ascendante, le plan qui est commun avec tout le système solaire et quel est le plan commun avec le Cosmos ? La réponse se trouve dans ce fait que chaque plan est représenté par de la matière à différents états de subtilité ; c'est-à-dire, les sept états habituels. Les sous-plans inférieurs sont toujours localisés autour de chaque planète, mais, dans chacun des cas, le sous-plan le plus élevé est co-extensif avec le système solaire – et, pour autant que nous en savons, avec l'univers lui-même. Ainsi donc, même dans un certain sens, le plan physique est co-extensif avec l'espace, c'est-à-dire qu'il y est représenté par le plus élevé des états atomiques de l'éther. Il en est de même pour les plans astral et dévakhanique, et à fortiori pour les plans plus élevés encore ; dans leurs états les plus élevés, ils sont co-extensifs avec l'éther.

      Il résulte de ce qui précède que de la matière dans ses diverses variétés, et de plus avec toutes ses potentialités, préexiste dans cette région dans laquelle le pouvoir sublime, dirigeant la manifestation de notre système, met en œuvre ses activités. Ces activités, nous dit-on, eurent pour premier effet d'attirer de l'espace environnant, comme dans un tourbillon, d'immenses réserves de cet éther omniprésent. Quelques objections scientifiques s'élèveront sur ce point, cependant les systèmes solaires sont placés à des distances repectives assez considérables pour admettre l'idée que l'éther lui-même – que nous supposons incompressible pour pouvoir concilier quelques-uns de ses attributs avec la conception généralement formée de la matière – puisse être raréfié dans l'espace inter-solaire, puis relativement condensé dans l'intérieur et autour des systèmes solaires. Quoiqu'il en soit, l'interprétation ésotérique de la genèse de notre système semble impliquer l'idée d'une condensation de cette nature ; puis, sur l'éther ainsi conditionné, une influence, descendant d'un des plans supérieurs de la Nature, convertit finalement cette masse condensée en une nébuleuse physique, c'est-à-dire on un volume énorme de gaz incandescent porté à une température extraordinairement élevée.


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(24)  Voir Le Bouddhisme ésotérique du même auteur, chapitres II et VII.

(25)  La carte géographique a donc déjà changé quatre fois depuis le début de notre période mondiale.

(26)  Le manuscrit Troano a été découvert en 1866 par l'abbé Brasseur de Bourbourg à Madrid chez un M. don Juan de Tro y Ortolano, descendant de Fernand Cortès. N. D. T.




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