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Les Aides invisibles

Charles Webster Leadbeater
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CHAPITRE IX
Matérialisation et répercussion

      En présence de faits comme le précédent, l'étudiant demande souvent si l'aide invisible est parfaitement en sûreté au milieu de ces périls mortels ; si, par exemple, cet enfant matérialisé pour en faire sortir un autre d'une maison en flammes ne courait pas personnellement un certain danger ; si son corps physique n'aurait aucunement souffert par répercussion au cas où sa forme matérialisée eût traversé les flammes ou fût tombée de la corniche escarpée dont il suivait si tranquillement le bord. Nous savons que dans bien des cas la forme matérialisée et le corps physique ont des rapports suffisamment étroits pour rendre possible la répercussion. N'aurait-il pu, dans ce cas, en être ainsi ?

      La question de la répercussion est extrêmement obscure et difficile, et nous sommes loin de pouvoir encore expliquer entièrement ses très remarquables phénomènes. A vrai dire, il faudrait probablement, pour s'en faire une idée parfaite, comprendre les lois gouvernant sur plus d'un plan les vibrations synchrones. Connaissant cependant, pour les avoir observées, certaines des conditions permettant à la répercussion de se produire et certaines autres s'y opposant nettement, nous croyons pouvoir dire que dans ce cas elle était absolument impossible.

      Pour en saisir la raison, rappelons-nous d'abord qu'il existe au moins trois genres bien distincts de matérialisation ; toute personne ayant une certaine expérience du spiritisme est fixée sur ce point. Je n'ai pas en ce moment à entrer dans aucune explication concernant la manière dont se produit chacun de ces trois genres de matérialisation. Je me borne à dire que leur existence est un fait indubitable.

      Il y a d'abord la matérialisation qui, bien que tangible, n'est pas visible pour la vue physique normale. De ce genre sont les mains invisibles qui, si souvent, vous serrent le bras ou vous caressent le visage pendant une séance, qui parfois portent à travers l'espace des objets physiques ou frappent des coups sur une table ; ces derniers phénomènes pouvant d'ailleurs se produire facilement, sans aucune main physique.

      Vient ensuite la matérialisation qui, bien que visible, n'est pas tangible, forme-esprit à travers laquelle la main passe comme s'il n'y avait que de l'air. Dans certains cas, ce genre de phénomène a un caractère vaporeux et impalpable dont on se rend compte à première vue. Dans d'autres, son apparence est entièrement normale, si bien que sa solidité ne fait aucun doute, jusqu'au moment où l'on tente de le saisir.

      Il y a enfin la matérialisation parfaite à la fois visible et tangible, qui, non seulement offre la ressemblance extérieure de votre ami défunt, mais encore vous serre cordialement la main, avec l'étreinte que vous connaissez si bien.

      Or, si les exemples ne manquent pas pour prouver que la répercussion a lieu, dans certaines conditions, dans le cas des matérialisations du troisième genre, il est beaucoup moins certain qu'elle se produise dans celui des matérialisations des premier ou deuxième. Dans le cas de notre jeune aide, il est probable que la matérialisation ne se rattache pas au troisième genre, car il est de règle d'éviter, avec le plus grand soin, une dépense de force dépassant la quantité strictement nécessaire pour produire les formes partielles qui constituent les première et deuxième classes. Il est probable que le bras qui tenait l'enfant était seul solide et tangible et que le reste du corps, d'apparence pourtant très naturelle, aurait été, à l'épreuve, reconnu beaucoup moins palpable.

      Mais, outre cette probabilité, un autre point est à considérer. Une matérialisation complète, qu'il s'agisse d'un sujet vivant ou mort, a pour condition une certaine accumulation de matière physique. Dans les séances spirites, cette matière est obtenue, en grande partie, aux dépens du double éthérique du médium, quelquefois même aux dépens de son corps physique ; certaines observations ont en effet démontré que son poids avait très considérablement diminué pendant les manifestations en question.

      Si les entités dirigeant la séance emploient cette méthode, c'est simplement parce que la manière la plus facile, de beaucoup, d'obtenir la matérialisation est de disposer d'un médium. Il en résulte le rapport le plus étroit entre le médium et le corps matérialisé, et le phénomène, si imparfaitement compris, que nous appelons répercussion, se produit sous sa forme la plus marquée. Si, par exemple, on enduit de craie les mains du corps matérialisé, cette craie se retrouvera sur les mains du médium, même s'il a été constamment et soigneusement enfermé dans un cabinet, les conditions de l'expérience écartant absolument tout soupçon de fraude. Une blessure quelconque est-elle faite à la forme matérialisée, cette blessure se reproduira, chez le médium, sur la partie correspondante de son corps. Quelquefois des aliments pris par la forme-esprit se trouveront avoir passé dans le corps du médium ; j'ai eu, du moins personnellement, l'occasion d'observer ce fait.

      Rien de semblable n'aurait eu lieu dans le cas que nous avons rapporté. Cyril était à des milliers de milles de son corps physique endormi ; il eût donc été tout à fait impossible à son ami d'emprunter à ce corps de la matière éthérique. D'ailleurs les règles auxquelles sont soumis tous les élèves des grands Maîtres de la Sagesse, dans leur oeuvre d'assistance, l'eussent certainement empêché de soumettre le corps d'une autre personne, même dans la plus louable des intentions, à une semblable épreuve. Ce procédé ne serait d'ailleurs aucunement indispensable. La méthode infiniment moins dangereuse, toujours employée par les aides quand ils jugent la matérialisation utile, est à leur disposition : celle de condenser, en l'empruntant à l'éther ambiant ou même à l'air physique, la quantité de matière nécessaire. Cette opération, dont les entités qui se manifestent dans les séances sont en général incapables, n'offre pas de difficultés pour un étudiant de la chimie occulte.

      Mais remarquez la différence des résultats. Dans le cas du médium, nous avons une forme matérialisée, en rapport aussi étroit que possible avec le corps physique, constituée de sa substance même et, par suite, capable de déterminer tous les phénomènes de la répercussion. Dans le cas de l'aide, nous avons bien une reproduction exacte du corps physique, mais elle est formée, par un effort mental, d'une matière entièrement étrangère au corps et n'est pas plus capable de réagir sur lui par répercussion qu'une simple statue en marbre représentant l'homme.

      Voilà pourquoi le passage à travers les flammes ou la chute du haut d'une corniche élevée n'auraient pas causé de terreurs pour le jeune aide et que, dans une autre circonstance, un membre de la troupe, bien que matérialisé, put, sans inconvénient pour le corps physique, s'enfoncer sous les eaux avec un navire qui sombrait. (Voyez p. 85.)

      Dans les deux circonstances rapportées plus haut, on aura remarqué que, le jeune Cyril ne pouvant se matérialiser, cette opération devait être faite pour lui par un ami plus âgé. Une autre de ses expériences mérite d'être rapportée car dans cette occasion il put, en éprouvant une vive pitié et par la force de la volonté, se rendre visible cas analogue à celui, déjà rapporté, d'une mère qui, grâce à son amour, parvint à se manifester pour sauver la vie de ses enfants.

      Le fait peut sembler inexplicable, mais l'existence, dans la nature, de cet extraordinaire pouvoir de la volonté sur la matière de tous les plans ne peut être mis en doute. La force est-elle assez grande, son action directe sera, de fait, illimitée, et cela sans que l'homme exerçant cette volonté connaisse la manière dont elle accomplit son œuvre, sans même qu'il y réfléchisse. Nous avons des preuves nombreuses que cette faculté joue un rôle dans les matérialisations, bien que normalement elle constitue un art qu'il faut apprendre, tout comme un autre. Assurément, le premier venu, se trouvant sur le plan astral, ne saurait pas plus se matérialiser sans avoir d'abord appris à le faire, que le premier venu ne peut, sur ce plan-ci, jouer du violon sans étude préalable ; mais il y a des exceptions, comme le montrera le récit suivant.




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