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Les Aides invisibles

Charles Webster Leadbeater
© France-Spiritualités™






CHAPITRE VII
Une histoire d' "ange"

      Un autre cas d'intervention sur le plan physique s'est présenté récemment. On y trouverait la matière d'un bien joli récit, bien que cette fois une vie seulement ait été sauvée. Au nombre de nos aides, ici en Europe, s'en trouvent deux qui, jadis frères dans l'Egypte ancienne, sont aujourd'hui encore étroitement unis. Dans l'incarnation présente, il existe entre eux une différence d'âge considérable. L'un est d'âge mur ; l'autre n'est encore qu'un enfant, relativement au corps physique, tout en étant un ego déjà très avancé et promettant beaucoup. C'est naturellement à l'aîné qu'incombe la tâche de former et de diriger le plus jeune dans le travail occulte qui leur tient tant à cœur et, comme ils sont l'un et l'autre entièrement conscients et actifs sur le plan astral, ils consacrent presque toutes les heures où leurs corps plus denses sont endormis, à travailler ensemble sous la direction de leur Maître commun et à aider, de leur mieux, les vivants et les morts.

      J'emprunte le récit de l'épisode que je voudrais rapporter, à une lettre écrite, immédiatement après, par un des deux aides ; la description qu'elle en donne est plus saisissante et plus pittoresque que ne pourrait l'être aucune relation rédigée par un tiers.

      « Nous allions nous occuper de toute autre chose quand Cyril s'écria subitement : « – Qu'est-ce que c'est que ça ? » – Car nous venions d'entendre un cri terrible, cri de douleur ou d'effroi. Un instant plus tard nous arrivions, pour découvrir qu'un garçon, âgé de onze à douze ans, était tombé du haut d'une falaise sur des rochers et s'était très grièvement blessé. Le pauvre petit s'était cassé un bras et une jambe ; mais, ce qu'il y avait de pis, il s'était fait à la cuisse une terrible coupure d'où le sang, coulait à flots. Cyril s'écria : « Aidons-le vite ou il va mourir ! ».

      Dans des accidents semblables, il faut réfléchir vite. Il y avait évidemment deux partis à prendre : arrêter le sang et nous procurer une assistance physique. Je devais soit matérialiser Cyril, soit me matérialiser moi-même, car nous avions immédiatement besoin de mains physiques pour serrer un bandage et d'ailleurs il semblait bon que dans ces souffrances le pauvre garçon pût voir quelqu'un près de lui. Je sentais bien qu'il serait beaucoup plus à l'aise avec Cyril qu'avec moi et, en même temps, que je serais sans doute plus à même que Cyril de trouver du secours. La division du travail était donc indiquée.

      La combinaison réussit à merveille. Je matérialisai Cyril sur-le-champ – il ne sait pas encore le faire seul – et lui dis de prendre la cravate de l'enfant, de la passer autour de la cuisse et de la tordre au moyen d'un bâton. « Mais cela va lui faire un mal affreux ! » dit Cyril. – Il le fit, néanmoins et le sang cessa de couler. Le blessé semblait à moitié évanoui et pouvait à peine parler, mais il leva les yeux vers la petite forme lumineuse qui se penchait anxieusement sur lui et demanda : « Etes-vous un ange, Monsieur ? – Non, je ne suis qu'un garçon, mais je suis venu à votre secours. » Laissant alors Cyril réconforter le blessé, je partis bien vite chercher la mère qui demeurait à environ un mille de là.

      Jamais vous ne saurez la peine que j'ai eue à faire entrer dans la tête de cette femme la conviction qu'il était arrivé quelque chose et qu'il fallait aller voir ce que c'était. Enfin elle laissa tomber la casserole qu'elle nettoyait et dit à haute voix : "Je ne sais pas ce que j'ai, mais il faut que j'aille trouver mon garçon !" – Une fois partie, je pus la diriger sans trop de peine, ne cessant pourtant d'assurer par la force de la volonté la cohésion de Cyril, de peur que l'ange du pauvre petit ne disparût subitement à ses yeux.

      Il faut vous dire qu'en matérialisant un corps on fait passer la matière de son état naturel à un autre ; on entrave, pour ainsi dire, momentanément la volonté cosmique. Une demi-seconde de distraction et la matière retourne avec la rapidité de l'éclair à son état primitif. Je ne pouvais donc accorder à cette femme qu'une attention partielle. Je trouvai pourtant moyen de la faire avancer et, au moment où elle tourna le coin de la falaise, je laissai Cyril disparaître.

      L'accident était arrivé de grand matin, et le soir j'allai (astralement) visiter la famille pour voir comment on se portait. Le bras et la jambe du pauvre garçon avaient été remis, et la coupure pansée. Il était dans son lit, très pâle et très faible, mais évidemment envoie de guérison. La mère avait auprès d'elle deux voisines et leur racontait l'histoire, un curieux récit vraiment pour une personne au courant des faits.

      Elle expliqua, en ses propres termes, que tout à coup, sans pouvoir dire quoi, elle avait senti comme ça en elle quelque chose lui disant qu'il était arrivé malheur à son garçon et qu'il fallait aller à sa recherche. Elle avait d'abord cru que c'était des bêtises et essayé de se débarrasser de cette idée, mais ça n'avait servi à rien, il avait fallu partir. Elle raconta comment, sans savoir pourquoi, elle avait pris par cette falaise-là plutôt que par un autre chemin, mais que c'était comme ça et puis, en tournant le coin, elle avait aperçu le petit, appuyé contre un rocher, ayant à genoux près de lui le plus bel enfant qu'elle eût jamais vu, tout habillé de blanc et tout brillant, avec des joues roses et des si jolis yeux bruns ! Il lui avait souri d'un sourire céleste et puis, tout à coup, il avait disparu, la laissant si surprise tout d'abord qu'elle ne savait que penser. Mais alors, subitement, elle avait compris et s'était agenouillée pour remercier Dieu d'avoir envoyé un de ses anges au secours de son pauvre enfant.

      En soulevant l'enfant pour le porter à la maison, raconta-t-elle ensuite, elle avait voulu lui enlever le mouchoir qui lui entrait si fort dans la jambe, mais il s'y était opposé, disant que l'ange avait fait le nœud en disant de ne pas y toucher – et en racontant cela plus tard au médecin il lui avait expliqué que, si elle avait défait le nœud, son garçon serait certainement mort.

      Elle rapporta ensuite le récit de l'enfant. De suite après sa chute le beau petit ange était venu à lui. C'était un ange, pour sûr, car il savait qu'étant au haut de la falaise un moment auparavant il n'avait vu personne à un mille à la ronde ; seulement il ne pouvait pas comprendre pourquoi l'ange n'avait pas d'ailes et pourquoi il disait n'être qu'un garçon. L'ange l'avait adossé contre un rocher et lui avait bandé la jambe, puis lui avait parlé, lui disant de ne pas avoir peur, car on était parti chercher sa mère qui allait arriver. L'ange l'avait embrassé et tout fait pour bien l'installer, lui tenant tout le temps la main dans sa propre petite main douce et chaude et lui racontant d'étranges et belles histoires dont il ne se souvenait plus très bien, mais qui devaient être bien intéressantes, car il avait presque oublié ses blessures quand il vit arriver sa mère. A ce moment, l'ange lui avait assuré qu'il serait vite guéri et, après lui avoir serré la main, il avait disparu.

      Depuis lors un véritable réveil religieux s'est manifesté dans le village ! Leur pasteur leur a dit qu'une intervention aussi remarquable de la divine providence était un signe voulu par Elle, destiné à faire taire les moqueurs et à prouver la vérité de l'Ecriture sainte et de la religion chrétienne, personne d'ailleurs ne semblant comprendre la présomption colossale impliquée par cette étonnante affirmation.

      Mais l'effet produit sur l'enfant a été incontestablement bon, au moral comme au physique. On s'accorde à dire qu'il était auparavant un gamin assez étourdi, mais maintenant, sentant toujours que son « ange » peut être près de lui, il a peur d'être vu ou entendu et ne fait ou ne dit jamais rien de violent, de grossier ou d'emporté. Son grand et unique désir est de revoir un jour son ange, et il sait qu'à l'heure de la mort son charmant visage sera le premier à l'accueillir de l'autre côté. »

      Belle et touchante petite histoire, assurément. La morale tirée de l'événement par le village et son pasteur est peut-être une conclusion illogique, du moins le témoignage rendu à l'existence, même vague, d'un Au-delà par rapport à ce plan matériel fera-t-il sûrement plus de bien que de mal. Après tout, la mère a tiré de ce qu'elle a vu une conclusion parfaitement exacte, bien qu'avec un peu d'expérience elle se fût probablement exprimée différemment.

      Un fait intéressant, révélé à l'auteur de cette lettre par des recherches ultérieures, jette une lumière curieuse sur les causes latentes d'incidents semblables. Les recherches ont démontré que les deux enfants s'étaient déjà rencontrés et que, il y a plusieurs milliers d'années, l'enfant tombé de la falaise avait été esclave de l'autre et avait un jour, en risquant sa propre vie, sauvé celle de son jeune maître. Cet acte lui avait valu l'affranchissement. Et voilà qu'aujourd'hui, bien longtemps après, le maître non seulement rend la pareille à son ancien esclave, mais encore lui inspire, avec un idéal élevé, des raisons pour mener une vie morale qui, probablement, donneront à son évolution future une orientation toute nouvelle. Tant il est vrai que le Karma, malgré la lenteur apparente de sa marche, ne laisse jamais sans récompense aucune bonne action et que :

Si les meules de Dieu sont lentes – le grain est pourtant moulu très fin ;
– S'il attend avec patience – avec exactitude tout est moulu (3).


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(3)  Longfellow. (N. D. T.)




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