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Les Aides invisibles

Charles Webster Leadbeater
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CHAPITRE XVII
Au delà

      Au delà de cette période, nous ne pouvons évidemment rien connaître des conditions gouvernant l'accès aux niveaux, plus élevés, que l'homme arrivé à la perfection a encore devant lui. Nous ne saurions douter pourtant qu'en devenant Asekha l'homme n'ait épuisé toutes les possibilités de développement moral et que de nouveaux progrès ne puissent signifier pour lui que des connaissances toujours plus vastes et des facultés spirituelles toujours plus merveilleuses. L'homme, nous est-il dit, en atteignant ainsi sa majorité spirituelle, soit par la voie lente de l'évolution, soit par le sentier plus direct du développement individuel, devient maître absolu de ses propres destinées et choisit le mode de son évolution future parmi sept voies qui s'ouvrent devant lui.

      A notre stade présent, naturellement, nous ne pouvons espérer nous en faire une idée très nette ; les vagues indications qui seules peuvent nous être données sur certaines d'entre elles n'éveillent en nous aucune notion bien précise, sinon que la plupart éloignent complètement l'adepte de notre chaîne terrestre qui ne suffit plus à l'ampleur de son évolution.

      L'une de ces voies est celle que les adeptes qui, suivant l'expression technique, « acceptent le Nirvâna ». Pendant quelles périodes incalculables demeurent-ils dans cet état sublime ? A quelle tâche se préparent-ils ? Que sera leur futur mode évolutif ? – Nous n'en savons rien. A vrai dire et en admettant que des éclaircissements puissent être donnés sur des questions semblables, il est plus que probable qu'ils resteraient pour nous, dans notre stade actuel, tout à fait incompréhensibles.

      Mais nous pouvons du moins comprendre ceci : la béatitude Nirvânique n'est pas, comme certains l'ont supposé dans leur ignorance, un morne anéantissement ; bien au contraire, elle implique une activité infiniment plus intense et plus efficace. A mesure qu'il s'élève sur l'échelle de la nature, l'homme découvre des horizons plus vastes, et son travail pour autrui devient toujours plus grandiose et plus étendu ; pour lui, la sagesse et la puissance infinies ne signifient qu'une capacité infinie de servir, puisqu'elles obéissent à un amour sans limites. D'autres choisissent une évolution spirituelle un peu moins éloignée de l'humanité ; car cette évolution, sans être liée directement à la chaîne suivante de notre système, se poursuit pendant deux longues périodes correspondant à ses première et deuxième rondes ; après quoi ils semblent, eux aussi, « accepter le Nirvâna », mais à un niveau plus élevé que les adeptes mentionnés tout d'abord.

      D'autres encore se joignent à l'évolution déva qui a pour théâtre une chaîne grandiose formée de sept chaînes comme la nôtre et dont chacune est pour eux comme un monde unique. Cette ligne évolutive est, paraît-il, la plus graduelle et par suite la moins ardue des sept, mais si on l'appelle parfois la voie de « ceux qui cèdent à la tentation de devenir des dieux », la comparaison avec le renoncement sublime du Nirmânakâya permet seule d'employer cette expression dédaigneuse. L'adepte qui préfère cette ligne a vraiment devant lui une glorieuse carrière et, si le sentier qu'il choisit n'est pas le plus court, l'oeuvre à accomplir est d'une grande beauté.

      Les Nirmânakâyas forment une autre catégorie ; ils refusent toutes ces méthodes plus faciles et choisissent le sentier, plus court mais plus escarpé, menant aux sommets qui se dressent encore devant eux ; ils constituent ce qu'on appelle poétiquement, « le rempart protecteur » et, comme nous le dit la Voix du Silence (7), « préservent le monde de douleurs et de chagrins infiniment plus grands », non pas en le protégeant contre les influences mauvaises venant du dehors, mais en y déversant à flots la force et les secours spirituels, sans lesquels le monde serait assurément dans une situation bien plus critique qu'elle ne l'est.

      D'autres enfin restent plus directement encore en relation avec l'humanité, continuent à s'y réincarner et choisissent la voie traversant les quatre stades, que nous avons appelés plus haut la période officielle. Dans leurs rangs sont les Maîtres de la Sagesse, qui nous ont enseigné, à nous étudiants de la Théosophie, le peu que nous savons sur la puissante harmonie de l'évolution naturelle. Il semble qu'un nombre d'adeptes relativement restreint prenne ce parti ; sans doute le nombre strictement nécessaire pour assurer ce côté physique de leur tâche.

      En entendant parler de ces différentes possibilités, certaines personnes s'écrient parfois trop vite : « Il est clair que les Maîtres ne peuvent songer à prendre d'autre parti que le plus utile à l'humanité. » Des connaissances plus étendues empêcheraient des réflexions semblables. Ne l'oublions jamais : il y a dans le système solaire d'autres évolutions que la nôtre, et il est sans doute nécessaire à la réalisation de l'immense plan du Logos qu'il y ait des adeptes travaillant suivant chacune des sept lignes dont nous avons parlé. Le choix d'un Maître est sûrement d'aller là où ses efforts seront les plus nécessaires, et de mettre ses services, avec une abnégation absolue, à la disposition des Puissances qui dirigent ce département de l'énorme ensemble évolutif.

      Tel est donc le sentier qui s'étend devant nous, le sentier que chacun devrait commencer à suivre. Ces sommets sont vertigineux, mais l'ascension se fait graduellement, lentement, et ceux qui se tiennent aujourd'hui près de la cime ont jadis traîné leurs pas, comme nous le faisons aujourd'hui, dans la fange des vallées. Si, en commençant, le sentier peut paraître dur et pénible, nos pas, à mesure que nous montons, deviennent plus assurés et notre horizon plus étendu, et nous nous trouvons plus à même d'aider nos frères qui escaladent la montagne à nos côtés.

      Ce caractère difficile et ardu qu'il présente pour le soi inférieur lui a quelquefois valu le nom de « sentier de la douleur » – mais, suivant la belle expression de Mme Besant : « Au milieu de toutes ces souffrances règne une joie profonde et permanente, car la souffrance est le partage de la nature inférieure et la joie celui de la nature supérieure. Avec le dernier vestige de la personnalité disparaît tout ce qui est susceptible de souffrance et, chez l'adepte accompli, règnent une paix inaltérable et une félicité éternelle. Il voit le but où tend l'effort général et s'en réjouit, car il sait que les chagrins de ce monde ne sont qu'une phase passagère de l'évolution humaine.

      « Il est un point dont on a peu parlé, c'est le bonheur extrême éprouvé en suivant le sentier, en comprenant la nature du but et le chemin qui y mène, en sachant que le pouvoir d'être utile grandit et que la nature inférieure se déracine graduellement. On a dit peu de chose des rayons d'allégresse qui, partant des sommets plus élevés, viennent tomber sur le sentier, des moments où nous apparaît, vision éblouissante, la gloire qui nous attend, de la sérénité que les orages de ce monde ne sauraient troubler. Pour l'homme qui s'est engagé dans le sentier, tous les autres chemins ont perdu leur charme et ses chagrins font goûter une félicité plus vive que les meilleures joies du monde inférieur. » – (Vahan, vol. V, n° 12.)

      Ainsi, que personne ne se désespère, jugeant la tâche au-dessus de ses forces. Ce qu'un homme a fait, un autre peut l'accomplir et, dans la mesure exacte où nous aiderons les hommes à notre portée, pourront nous aider nous-mêmes ceux qui déjà sont au but. Du plus humble au plus exalté, nous qui suivons le sentier, nous sommes liés l'un à l'autre par une longue chaîne de services mutuels. Que nul ne se croie abandonné ou seul. Les marches inférieures du vaste escalier peuvent être voilées de brouillard, mais nous savons qu'il conduit à des régions plus heureuses où l'air est plus pur et où la lumière brille toujours.

FIN


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(7)  Publications théosophiques, 4, square Rapp, Paris (7ème).




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