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Les Chakras

Centres de force dans l'homme
Charles Webster Leadbeater
© France-Spiritualités™






Chapitre III
Absorption de la vitalité



Le globule

      Le globule de la vitalité, malgré son inconcevable petitesse est si brillant qu'il est souvent perçu, même par des personnes qui ne sont pas, à proprement parler, clairvoyantes. Souvent, en regardant un horizon lointain, particulièrement en mer, elles remarquent contre le ciel une quantité de points lumineux et microscopiques se précipitant dans toutes les directions avec une étonnante vélocité. Ce sont les globules de la vitalité, dont chacun comporte sept atomes physiques, comme le montre la figure 15 C, les Vies Ignées, points chargés de ce que les Hindous nomment prâna. Il est souvent excessivement difficile de connaître avec certitude le sens tout à fait précis attaché à ces termes sanscrits, car la méthode indienne appliquée à ces études est fort différente de la nôtre ; je crois cependant que nous pouvons, sans crainte de méprise, regarder prâna comme l'équivalent de notre vitalité.

      Quand ce globule resplendit dans l'atmosphère, il est, malgré son éclat, à peu près incolore et dégage une lumière blanche ou légèrement dorée ; mais, dès qu'il est attiré dans le tourbillon du centre de force splénique, il se décompose et se divise en courants diversement colorés, sans pour cela suivre exactement notre division du spectre. Tandis que les atomes dont il est formé tournoient dans le vortex, chacun des six rayons s'empare de l'un d'eux : ainsi tous les atomes chargés de jaune suivent l'un des rayons, tous ceux chargés de vert en suivent un autre, et ainsi de suite, tandis que le septième disparaît dans le centre du vortex – dans le moyeu de la roue pour ainsi dire. Ensuite, ces rayons prennent différentes directions et chacun accomplit dans la vitalisation du corps sa tâche spéciale. La planche X donne la représentation théorique des routes suivies ainsi par le prâna dispersé.

      Comme je l'ai dit, les couleurs des divisions du prâna ne sont pas tout à fait celles dont nous nous servons d'ordinaire dans le spectre solaire ; elles rappellent plutôt les combinaisons de couleurs que nous voyons à des niveaux plus élevés dans les corps causal, mental et astral. Notre indigo est partagé entre les rayons violet et bleu ; de là deux divisions seulement au lieu de trois ; d'autre part, ce que nous appelons en général rouge se trouve divisé en deux – le rouge rosé et le rouge foncé. Les six rayons sont donc violet, bleu, vert, jaune, orangé et rouge foncé. Quant au septième, ou atome rouge rosé (plus exactement le premier, car c'est l'atome primitif dans lequel s'est manifestée tout d'abord la force) il s'engouffre dans le centre du vortex. La vitalité présente donc évidemment une constitution septuple, tout en parcourant le corps en cinq courants principaux, comme le déclarent certains livres indiens ; car, à leur sortie du centre splénique, le bleu et le violet s'unissent en un seul rayon ; l'orangé et le rouge sombre en font autant (figure 2).


Le rayon bleu-violet

      (1) Le rayon bleu-violet remonte jusqu'à la gorge, où il paraît se diviser ; le bleu clair reste dans le centre de la gorge qu'il parcourt et qu'il active ; le bleu foncé et violet continue jusqu'au cerveau. Le bleu foncé se répand dans les régions inférieures et centrales du cerveau, tandis que le violet inonde la région supérieure et semble communiquer une vigueur spéciale au centre de force du sommet de la tête, en se diffusant principalement suivant les 960 pétales placés à la périphérie de ce centre.


Le rayon jaune

      (2) Le rayon jaune se dirige vers le cœur, mais après y avoir rempli son office en prenant pour but principal la fleur aux douze pétales située au milieu du centre de force supérieur.


Le rayon vert

      (3) Le rayon vert inonde l'abdomen ; tout en se concentrant surtout au plexus solaire, il vivifie sans aucun doute le foie, les reins, les intestins et, d'une façon générale le tube digestif.


Le rayon rose

      (4) Le rayon rose parcourt le corps entier en suivant les nerfs ; il est certainement la vie du système nerveux ; c'est la vitalité spécialisée qu'un homme peut sans peine déverser dans un autre homme à qui elle fait défaut. Si les nerfs ne reçoivent pas en abondance cette lumière rose ils deviennent sensitifs et extrêmement irritables ; c'est à peine si le patient peut conserver la même position, mais sans trouver beaucoup de soulagement s'il en prend une autre. Le moindre bruit, le moindre contact est pour lui un supplice et ses souffrances sont aiguës. Le prâna spécialisé par une personne bien portante vient-il inonder ses nerfs, le soulagement est immédiat ; un sentiment de guérison et d'apaisement descend sur le patient. Un homme de santé robuste absorbe et spécialise en général une quantité de vitalité si supérieure à celle dont son propre corps a besoin, qu'il émet constamment un torrent d'atomes rosés et ainsi, répand la force sur ses frères plus faibles sans aucune perte pour lui-même ; il peut encore, par un effort de volonté, rassembler ce surplus d'énergie et l'envoyer intentionnellement à une personne qu'il veut assister.

      Le corps physique possède en propre une certaine conscience aveugle et instinctive appelée quelquefois l'élémental physique ; dans le monde physique il correspond à l'élémental du désir dans le corps astral. Cette conscience cherche toujours à mettre son corps à l'abri d'un danger ou à lui procurer tout ce qui peut lui être nécessaire ; elle est absolument distincte de la conscience de l'homme lui-même et reste également active quand, pendant le sommeil, l'ego est absent du corps physique. Tous nos mouvements instinctifs lui sont dus et c'est grâce à son activité que le fonctionnement du grand sympathique se poursuit incessamment sans que nous y pensions, sans même que nous le sachions.

      Lorsque nous sommes éveillés – comme nous disons – cet élémental physique est perpétuellement sur la défensive ; sa vigilance est constante et il maintient les nerfs et les muscles toujours tendus ; pendant la nuit, ou chaque fois que nous dormons, il leur permet de se détendre ; il s'occupe alors spécialement de l'assimilation de la vitalité et de la reconstitution du corps physique ; il le fait avec le plus de succès dans la première partie de la nuit, parce qu'alors la vitalité abonde, tandis que, immédiatement avant le lever du jour, la vitalité que nous a laissée le soleil est à peu près complètement épuisée. D'où le sentiment de relâchement et d'engourdissement éprouvé dans les heures qui suivent minuit ; C'est aussi pourquoi les malades succombent si souvent à ce moment particulier. La même idée se retrouve dans le vieux proverbe suivant lequel une heure de sommeil avant minuit vaut deux heures de sommeil plus tard. Le travail de cet élémental physique permet d'expliquer la puissante influence récupératrice du sommeil, influence qui peut souvent se remarquer même après un instant d'assoupissement.

      La vitalité est vraiment la nourriture du double éthérique et lui est tout aussi nécessaire que le sont à la partie plus grossière du corps physique les aliments matériels. Aussi, quand le centre splénique ne peut, pour une raison quelconque (telle que maladies, fatigue ou extrême vieillesse) préparer la vitalité qui doit nourrir les cellules du corps, cet élémental physique essaie d'accaparer la vitalité déjà préparée dans les corps d'autrui ; voilà pourquoi nous nous trouvons souvent faibles et épuisés, après avoir été assis près d'une personne dont la vitalité fait défaut : elle nous a soutiré les atomes rosés avant que nous n'ayons pu en extraire l'énergie.

      Le règne végétal absorbe aussi cette vitalité, mais en général, ne semble en employer qu'une partie. Beaucoup d'arbres lui empruntent presque exactement les mêmes principes que le fait la partie supérieure du corps éthérique humain ; aussi, quand ils les ont employés suivant leurs besoins, les atomes rejetés par eux sont précisément les atomes chargés de la lumière rose nécessaire aux cellules du corps physique de l'homme. Citons en première ligne des arbres comme le pin et l'eucalyptus ; leur simple présence dans le voisinage donne par conséquent la santé et la force à ceux qui souffrent parce qu'ils manquent de cette partie du principe vital : nous les appelons les gens nerveux – nerveux parce que les cellules de leurs corps ont faim : les nourrir est le seul moyen de calmer la nervosité et la meilleure manière de le faire est souvent de mettre ainsi à leur disposition la variété spéciale de vitalité dont ils ont besoin.


Le rayon rouge-orangé

      (5) Le rayon rouge-orangé se dirige vers la base de la colonne vertébrale, puis vers les organes génitaux auxquels une partie de ses fonctions se rattache étroitement. Ce rayon semble contenir non seulement l'orangé et le rouge sombre, mais aussi une certaine quantité de violet foncé, comme si, les spectres étant disposés en cercle, la gamme des couleurs recommençait à une octave inférieur.

      Dans l'homme normal, ce rayon active les désirs charnels ; il semble aussi passer dans le sang et contribuer à maintenir la température du corps ; mais si l'homme refuse avec persistance de céder à sa nature inférieure, ce rayon peut, par des efforts prolongés et énergiques, être détourné de son parcours et dirigé de bas en haut vers le cerveau, où ses trois parties constitutives subissent une modification remarquable. L'orangé passe au jaune pur et détermine une intensification indéniable des facultés intellectuelles ; le rouge sombre devient cramoisi et augmente beaucoup l'affection désintéressée ; enfin le violet foncé se transforme en un ravissant violet pâle et vivifie la partie spirituelle de la nature humaine. L'homme qui réussit à opérer cette transmutation s'aperçoit que les désirs sensuels ne le tourmentent plus et, quand sera venu pour lui le moment d'éveiller les couches supérieures du feu-serpent, il n'aura pas à craindre le plus sérieux des dangers présentés par cette opération. Lorsque le changement est devenu complet, le rayon rouge orangé passe directement dans le centre situé à la base de l'épine dorsale, d'où il s'élève dans le canal de la colonne vertébrale jusqu'au cerveau.

      Une certaine correspondance (tableau III) semble exister entre les couleurs des courants prâniques qui se dirigent vers les divers chakras et, d'autre part, les couleurs assignées par Mme Blavatsky aux principes de l'homme dans son diagramme de La Doctrine Secrète, vol. VI, p. 154.


Le prâna et les principes

Couleur des Prânas Chakras correspondants Couleurs données
par la D. S.
Principes représentés
Bleu clair Gorge Bleu Atmâ
(œuf aurique)
Jaune Coeur Jaune Bouddhi
Bleu foncé Front Indigo ou Bleu foncé Manas supérieur
Vert Ombilic Vert Manas inférieur
Rose Rate Rouge Kama-roupa
Violet Sommet de la tête Violet Double éthérique
Orangé-rouge
(avec un autre violet)
Racine    

TABLEAU III


Les cinq vâyous ou prânas

      Les ouvrages hindous parlent souvent des cinq principaux vâyous ou prânas. Le Gheranda Samhitâ les localise sommairement en ces termes :

      « Le prâna se meut toujours dans le cœur ; l'apâna dans la région de l'anus ; le samâna dans la région de l'ombilic ; l'oudâna dans la gorge ; le vyâna se trouve dans toutes les parties du corps (1). »

      Beaucoup d'autres ouvrages donnent une description identique et n'en disent pas davantage au sujet des fonctions ; certains, pourtant, ajoutent un peu plus de renseignements :

      « L'air dénommé vyâna joue le grand rôle dans tous les nerfs. La nourriture, dès qu'elle est absorbée, est partagée en deux par cet air qui, pénétrant dans le corps près de l'anus, sépare le solide du liquide. Ayant placé l'eau sur le feu et le solide sur l'eau, le prâna lui-même se tenant sous le feu, l'allume lentement. Le feu, enflammé par l'air, sépare la substance du résidu. L'air vyâna envoie partout l'essence, et le résidu chassé par les douze portes est expulsé du corps (2). »

      Les cinq airs ainsi décrits semblent concorder assez bien avec les cinq divisions de la vitalité notées par nous et portées sur le tableau IV.


Les cinq vâyous prâniques

Vâyou Prâna
et la région affectée
Rayon de vitalité Chakra pincipalement touché
Prâna : Cœur Jaune Cardiaque
Apâna : Anus Orangé-Rouge Basique
Samâna : Nombril Vert Ombilical
Oudâna : Gorge Violet-Bleu Laryngé
Vyâna : le Corps entier Rose Rate

TABLEAU IV

      Les cinq airs ainsi décrits semblent concorder assez bien avec les cinq divisions de la vitalité notées par nous et portées sur le tableau IV. Dans les ouvrages indiens le mot prâna signifie souvent souffle. La raison en est peut-être le fait qu'en respirant nous attirons en nous d'une autre façon le globule de la vitalité. Le but principal de la respiration est d'absorber l'oxygène ; nous retenons presque tout l'oxygène qui entre dans nos poumons ; quant à l'azote qui lui est associé, nous le rendons à l'atmosphère. Le globule de la vitalité est dans l'atome d'oxygène l'élément principal, comme on le verra en se reportant à la figure 18, adaptation d'un diagramme publié d'abord dans La Sagesse antique, en 1895, et plus tard dans La Chimie occulte. En décrivant dans ces deux livres nos recherches, nous expliquâmes, le Dr Besant et moi, que les difficultés accompagnant l'observation de l'oxygène étaient beaucoup plus grandes que celles que nous avions rencontrées en étudiant l'hydrogène et l'azote, à cause de l'extraordinaire activité de cet élément et de l'éclat éblouissant de certains de ses constituants.

      Vu du niveau gazeux, cet atome se présente comme un ovoïde, dans lequel un corps enroulé en spirale comme un serpent, tourne avec une extrême vélocité ; sur ses replis étincellent cinq points lumineux. Le serpent semble être un objet plein et arrondi mais, élevons-nous l'atome au sous-plan immédiatement supérieur (c'est-à-dire le premier sous-plan éthérique de notre monde physique), il se fend dans le sens de la longueur en deux serpents plus minces, l'un positif et l'autre négatif, et l'on s'aperçoit alors que l'apparence solide était causée par la révolution de ces deux serpents autour d'un axe commun, mais dans des directions inverses, ce qui donne l'impression d'une surface continue : un anneau de feu peut de même être obtenu en faisant tourner rapidement un morceau de bois enflammé.

      On peut maintenant constater que les points brillants remarqués dans l'atome gazeux se trouvent placés, chez le serpent positif, à la Crète des ondulations, et chez le serpent négatif, dans les creux. Le serpent lui-même est formé de petits corps perlés, dont onze s'interposent dans chaque intervalle séparant les grands points brillants. En élevant ces corps au niveau éthérique suivant, les serpents se brisent, chaque point brillant emportant avec soi six perles d'un côté et cinq de l'autre. Les corps continuent à se tordre en tous sens avec la même extraordinaire activité et ressemblent à des lucioles décrivant de folles girations. Les corps brillants les plus grands contiennent chacun sept atomes ultimes, tandis que les perles n'en possèdent que deux.

      Au niveau suivant, les fragments serpentins brisent les corps positif et négatif d et d' et montrent que la disposition des atomes qui y sont contenus n'est plus la même. La désintégration étant poussée plus loin, des atomes physiques ultimes se trouvent mis en liberté, au nombre de 290 – 220 venant des 110 perles et 70 venant des points brillants.

'Les chakras', de Charles Webster Leadbeater - Figure 18 - Composition de l'oxygène

      Le point brillant positif d est notre globule de la vitalité et c'est à lui qu'est due l'activité extraordinaire de l'oxygène. L'oxygène introduit dans le poumon se décompose ; le globule de la vitalité en est extrait, puis se combine à nouveau avec d'autres substances pour former certains éléments principaux du sang. Ainsi, tandis que le prâna de la rate parcourt entièrement le double éthérique, l' "essence" mentionnée dans notre citation du Garouda Pourana (et qui, dans l'original est, me dit-on, rasa ou peut-être le sang) se trouve emportée dans toutes les régions du corps dense physique.


La vitalité et la santé

      Le flux de vitalité maintient en santé par ces différents courants les parties du corps auxquelles ils se rapportent. Une personne souffre-t-elle de faiblesse digestive, la vue éthérique le constate immédiatement : ou l'écoulement et l'action du courant vert sont paresseux, ou bien le courant est moins abondant qu'il ne le faudrait. Un courant jaune plein et fort indique ou plus exactement détermine l'énergie et la régularité de l'action du cœur ; entourant ce centre, il interpénètre aussi le sang qui le traverse et ccompagne celui-ci dans toutes les régions du corps ; encore en reste-t-il assez pour atteindre le cerveau. La puissance de la haute pensée philosophique et métaphysique semble dépendre en grande partie du volume et de l'activité de ce rayon jaune, comme de l'épanouissement correspondant de la fleur à douze pétales, au milieu du centre de force situé au sommet de la tête.

      La pensée et l'émotion de type spirituel très élevé semblent dépendre beaucoup du rayon violet, tandis que la [64] vigueur de la pensée ordinaire est stimulée par l'action du bleu mélangé à une partie du jaune. Dans certaines formes d'idiotie, le flux de vitalité allant au cerveau est presque entièrement arrêté. Une activité et un volume exceptionnels du bleu, spécial au centre de la gorge, coïncident avec la santé et la vigueur des rganes physiques dans cette partie du corps ; ils communiquent la force et l'élasticité aux cordes vocales ; chez un orateur ou chez un grand chanteur, ces organes leur doivent une activité et un éclat particuliers. La faiblesse ou la maladie d'une région quelconque du corps sont accompagnées d'un trop faible courant de vitalité dans cette région.


Le sort des atomes vides

      Le travail fourni par les différents courants d'atomes entraîne l'épuisement de la vitalité qu'ils contiennent ; il en est ainsi d'un courant électrique. Les atomes porteurs du rayon rose pâlissent par degrés en suivant les nerfs et finalement sont, par les pores, expulsés du corps – formant ainsi ce qui a été appelé dans L'Homme visible et invisible l'aura de santé. Au moment de quitter le corps, ils ont, pour la plupart, perdu la lumière rose, si bien que l'apparence générale de l'émanation est devenue blanc-bleuâtre. La partie du rayon jaune absorbée par le sang et emportée dans son cours perd exactement de même sa couleur distinctive.

      Les atomes ainsi privés de leur charge de vitalité entrent dans certaines des combinaisons qui s'opèrent toujours dans le corps, ou bien quittent ce dernier, soit à travers les pores, soit par les voies ordinaires. Les atomes vides du rayon vert intéressant surtout les fonctions digestives, semblent faire partie des résidus ordinaires du corps et en être expulsés avec eux ; c'est également, chez l'homme ordinaire, le sort des atomes du rayon rouge orangé. Les atomes appartenant aux rayons bleus spéciaux au centre de la gorge quittent généralement le corps dans l'haleine ; ceux qui composent les rayons bleu et violet le quittent d'ordinaire par le centre situé au sommet de la tête.

      Quand l'étudiant a appris à détourner les rayons rouge-orangé afin qu'eux aussi s'élèvent dans l'épine dorsale, leurs atomes vides, comme ceux des rayons violet-bleu, jaillissent du sommet de la tête en une cascade enflammée ; celle-ci – nous l'avons déjà noté dans les figures 11 et 12 – est souvent représentée comme une flamme dans certaines statues anciennes de Notre Seigneur le Bouddha et d'autres grands saints. Ces atomes servent ainsi de nouveau, utilisés comme véhicules physiques par les forces glorieuses et bienfaisantes et que les hommes hautement évolués projettent de ce chakra coronal.

      Vidés de la force vitale, les atomes redeviennent exactement des atomes comme les autres, sauf que l'emploi qui en a été fait a permis à leur évolution de progresser légèrement. Le corps absorbe ceux dont il a besoin, de sorte qu'ils entrent dans les combinaisons diverses qui se forment constamment ; d'autres, restés inutiles, sont expulsés par toute voie qui se trouve être appropriée.

      Ni le flux de vitalité dans un centre ou à travers un centre quelconque, ni même son intensification, ne doivent être confondus avec un développement tout à fait différent, provoqué plus tard dans ce centre par l'éveil du feu serpent sur les niveaux supérieurs et dont nous parlerons dans le chapitre prochain. Tous nous absorbons et spécialisons la vitalité, mais beaucoup d'entre nous ne l'utilisent pas entièrement parce que, à différents égards, nos vies ne sont pas aussi pures, hygiéniques et sages qu'elles devraient être. L'homme dont le corps est soumis à l'influence grossière de la viande, de l'alcool et du tabac ne pourra jamais utiliser à fond sa vitalité, comme le fait un homme dont la vie est plus pure. Tel individu dont la vie est impure peut posséder et possède souvent un corps physique plus vigoureux que les corps d'autres hommes plus purs que lui ; c'est là une question karmique, mais toutes choses égales d'ailleurs, l'homme qui mène une vie pure a d'immenses avantages.

      Toutes les couleurs de cet ordre de vitalité sont éthériques ; on verra cependant que leur action présente certaines correspondances avec la signification attachée à des couleurs semblables offertes par le corps astral. Sans aucun doute, les bonnes pensées et les bons sentiments réagissent sur le corps physique et augmentent la faculté qu'il possède d'assimiler la vitalité nécessaire à son bien-être. On rapporte que Notre Seigneur le Bouddha dit un jour qu'une santé physique parfaite est le premier pas dans la direction du nirvâna ; assurément la manière d'y parvenir consiste à suivre le Noble Sentier Octuple indiqué par Lui. « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données en surplus » – oui, et même la santé physique.


La vitalité et le magnétisme

      La vitalité qui suit les nerfs ne doit pas être confondue avec ce que nous appelons ordinairement le magnétisme de l'homme – son propre fluide nerveux, spécialisé dans l'épine dorsale et composé de la force vitale primaire unie à Koundalini. C'est ce fluide qui entretient le long des nerfs l'incessante circulation de matière éthérique, correspondant à la circulation du sang dans les artères et dans les veines ; comme l'oxygène est charrié par le sang dans toutes les régions du corps, ainsi la vitalité est charriée le long des nerfs par ce courant éthérique. Les particules de la zone éthérique du corps humain changent constamment, tout comme celles de la partie plus dense. Avec nos aliments, avec l'air que nous respirons, nous absorbons de la matière éthérique, et la partie éthérique du corps l'assimile. La matière éthérique est sans cesse expulsée par les pores, tout comme la matière gazeuse ; aussi, quand deux personnes sont très rapprochées, se produit-il nécessairement une absorption mutuelle d'émanations physiques.

      Lorsqu'une personne en magnétise une autre, l'opération réunit par un effort de volonté une grande quantité de ce magnétisme, le projette sur le sujet, repousse le fluide nerveux de la patiente et le remplace par le sien. Le cerveau étant le centre de cette circulation nerveuse, la région du corps du sujet affectée par le magnétisme se trouve soumise au cerveau du manipulateur et non plus à celui de la patiente ; celle-ci n'éprouve donc plus que ce que le magnétiseur veut lui faire éprouver. Si le cerveau du magnétisé, dépouillé de son magnétisme propre, est rempli par celui de l'opérateur, le premier ne peut penser et agir que suivant la volonté du second ; il est pour l'instant complètement dominé.

      Mais le magnétiseur cherche à guérir et en déversant la force dans le patient, il lui communique inévitablement, en même temps que sa vitalité, beaucoup de ses propres émanations. Il est bien évident que toute maladie existant chez le magnétiseur peut, de la sorte, être transmise facilement au sujet. Autre considération plus importante encore : bien que sa santé puisse être, médicalement parlant, excellente, il existe, outre les maladies physiques, des maladies mentales et morales et, comme les matières astrale et mentale sont communiquées au sujet par le magnétiseur en même temps que le courant physique, ces affections sont fréquemment transmises.

      Il n'est pas moins vrai qu'un homme aux pensées pures, profondément désireux d'aider ses semblables, peut souvent, par le magnétisme, atténuer bien des souffrances, s'il se donne la peine d'étudier la question des courants qui pénètrent dans le corps par les chakras et suivent le trajet des nerfs. Que fait passer le magnétiseur dans son sujet ? Soit l'éther des nerfs, soit la vitalité, ou les deux ensemble. Supposons qu'un patient, sérieusement affaibli ou épuisé, ait perdu la faculté de spécialiser pour lui-même le fluide vital ; le magnétiseur pourra renouveler le stock du malade en déversant une partie du sien sur les nerfs frémissants et ainsi amener une guérison rapide. Le procédé est analogue à ce qui est souvent fait pour l'alimentation. Lorsqu'une personne est arrivée à un certain degré de faiblesse, l'estomac perd la faculté de digérer, ce qui accentue encore la faiblesse. Le remède alors adopté consiste à présenter à l'estomac des aliments déjà partiellement digérés au moyen de pepsine ou autres préparations similaires ; cette nourriture a des chances d'être assimilée, puis la force revient. De même, exactement, un homme incapable de spécialiser seul peut encore absorber ce qui a déjà été préparé par un autre et ainsi recouvrer assez de force pour fournir l'effort nécessaire au rétablissement du jeu normal des organes éthériques. Dans bien des cas, la débilité n'a pas besoin d'autre remède.

      Parfois encore, il s'est produit quelque congestion ; le fluide vital circule mal, l'aura des nerfs est paresseuse et malsaine. Il est alors tout indiqué de la remplacer par de l'éther nerveux sain pris au dehors ; mais il y a plusieurs manières de procéder. Certains magnétiseurs se contentent d'opérer avec une force brutale et déversent leur propre éther en flots irrésistibles dans l'espoir qu'ils emporteront avec eux ce qui doit être éliminé ; cela peut réussir, mais en dépensant beaucoup plus d'énergie qu'il ne faut. Une méthode plus scientifique procède avec plus de douceur : elle consiste d'abord à supprimer la matière congestionnée ou malade, puis à la remplacer par un éther nerveux plus sain, ce qui, peu à peu, encouragera le courant paresseux à redevenir actif. Le patient souffre-t-il, par exemple, d'un mal de tête, il est à peu près certain qu'une congestion de mauvais éther existe dans une partie du cerveau ; il faut, avant tout, le faire disparaître.

      Comment y parvient-on ? Exactement comme on déverse la force – par un effort de la volonté. N'oublions pas que ces subdivisions plus subtiles de la matière sont facilement modelées ou affectées par l'action de la volonté humaine. Le magnétiseur peut faire des passes, mais ce n'est là, tout au plus, que pointer son arme dans une certaine direction ; sa volonté est la poudre qui chasse le projectile et amène le résultat ; le fluide est le projectile lui-même. Un magnétiseur qui sait son métier peut fort bien, s'il le veut, agir sans passes ; j'en ai connu un qui ne les employait jamais et se contentait de regarder son sujet. La seule utilité de la main est de concentrer le fluide et peut-être de seconder l'imagination de l'opérateur, car pour vouloir fortement, il faut croire fortement, et l'action manuelle lui permet sans doute de mieux se rendre compte de ce qu'il fait.

      Si, par un effort de volonté, un homme peut déverser le magnétisme, il peut également l'enlever par un effort de volonté ; dans ce cas aussi, un geste des mains peut souvent l'aider. Veut-il traiter un mal de tête, il posera probablement les mains sur le front du patient et se les figurera comme des éponges qui retirent progressivement du cerveau le magnétisme délétère. Il s'apercevra sans doute très vite qu'il obtient le résultat auquel il pense car, à moins de prendre la précaution de rejeter le mauvais magnétisme qu'il absorbe, ou il prendra lui-même le mal de tête, ou il sentira une douleur dans le bras et dans la main employés ; il reçoit littéralement en lui-même de la matière malade et il est nécessaire à son bien-être et à sa santé qu'il s'en débarrasse avant qu'elle ne se soit logée dans son corps d'une façon permanente.

      Il doit donc adopter une façon méthodique de s'en délivrer ; le plus simple est de la rejeter, de la faire tomber des mains comme on le ferait pour de l'eau ; bien qu'il ne la voie pas, la matière qu'il a retirée est physique et nous pouvons en disposer par des moyens physiques. Il est donc nécessaire qu'il ne néglige pas ces précautions et qu'il n'oublie pas de se laver les mains avec soin après avoir guéri une migraine ou toute indisposition de ce genre. Puis, ayant fait disparaître la cause du mal, il se met à déverser un bon, vigoureux et sain magnétisme qui en prendra la place et garantira le patient contre une rechute. Comme on le voit, cette méthode présenterait dans les cas d'affections nerveuses de multiples avantages. Il s'agit presque toujours d'une irrégularité des fluides qui suivent les nerfs ; ou ils sont congestionnés, ou ils ne coulent pas librement, ou, par contre, ils peuvent être trop rapides ; ils peuvent aussi être trop peu abondants ou de qualité insuffisante. En administrant des médicaments quelconques, nous ne pouvons tout au plus agir que sur le nerf physique et par lui, jusqu'à un certain point, sur les fluides qui l'entourent ; le magnétisme, au contraire, agit directement sur les fluides eux-mêmes et atteint ainsi la racine du mal.


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(1)  Op. cit., v. 61-2. Livres sacrés des Hindous, trad. Sris Chandra Vidyârnava.

(2)  Garouda Pourâna, XV, 40-3. Livres sacrés des Hindous, trad. Wood.




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