On vous a ordonné de rentrer pour prendre un repos dont vous avez besoin aussi devez-vous refuser d'entreprendre d'autres guérisons jusqu'à ce que M. vous écrive. Le Maha-Chohan dira quand vous devrez aller au Punjab. Comme le courrier anglais part demain, vous feriez bien de donner à M. Sinnett un avertissement amical afin qu'il ne soit pas surpris si son projet de journal rencontre obstacle sur obstacle. L'état de l'Inde est, en ce moment, comparable à un grand amas de matière sèche dans lequel couvent des étincelles. Des agitateurs des deux races ont fait et font de leur mieux pour faire jaillir une grande flamme. Au milieu du fanatisme insensé de l'heure, on n'a guère assez de patience pour penser avec calme à une question quelconque : moins que toutes, à celle qui concerne comme celle-ci les conservateurs. Les capitalistes comme Holkar sont plus disposés à thésauriser leurs roupies qu'à les mettre dans des sociétés par actions. Aussi les « miracles » étant interdits depuis le commencement, comme vous et M. Sinnett le savez je prévois des délais, des déceptions, des épreuves de patience, mais (pour le moment) pas d'insuccès. La fin lamentable des efforts de Bishenlal pour escalader rapidement l'Himalaya, comme aspirant chéla, a déplorablement compliqué les choses. Et votre éminent correspondant de Simla a empiré la situation. Sans s'en rendre compte, il a aidé à précipiter l'insanité de Bishenlal et (cette fois consciemment) complote et projette de différentes manières de faire de nous tous un holocauste, au milieu des vapeurs duquel pourrait apparaître le spectre géant de Jakko. Déjà, il vous dit que Sinnett est un sot crédule à mener par le bout du nez. (Pardonnez-moi, mon digne ami, le mauvais goût qui m'obligea à produire pour mon « pupille » Sinnett un double de cette dernière longue lettre de M. H. à vous-même, que vous avez au fond de votre boîte à lettres, et que vous ne vouliez pas que H. P. B. voie en entier). Je l'ai fait copier proprement et, pour votre ardente collègue, il a préparé depuis longtemps une mine meurtrière. M. Sinnett peut maintenant vérifier mon avertissement d'autrefois qu'il voulait dresser tous les amis de Londres contre la Société. Le tour du groupe Kingsford-Maitland est arrivé. La malice diabolique qui perce à travers sa lettre actuelle vient en droite ligne des Dougpas, qui provoquent sa vanité et aveuglent sa raison. Quand vous ouvrirez la lettre de M., de 1881, vous y trouverez la clé de maints mystères y compris celui-ci. Bien que vous soyez naturellement intuitif l'état de disciple est cependant presque une énigme totale pour vous quant à mon ami Sinnett et aux autres, ils ne s'en font encore qu'à peine une idée. Pourquoi dois-je, même maintenant (pour mettre vos pensées dans la bonne voie), vous rappeler trois cas de folie en sept mois, parmi les « chélas laïques », sans parler de celui qui est devenu voleur ? M. Sinnett peut se considérer heureux de n'être chéla laïque qu'en « fragments » et que j'aie sans cesse découragé son désir d'avoir avec moi les relations plus étroites d'un chéla accepté. Peu d'hommes connaissent leurs capacités inhérentes seule l'épreuve qui attend le vrai chéla les développe. (Rappelez-vous ces mots : ils ont une profonde signification.)
M. vous envoie par moi ces vases pour vous souhaiter la bienvenue à votre retour.