Dictionnaire M. Bescherelle
Adjectif et susbtantif [Par corruption de west-goth : fait de west, ouest ou occident ; goth, goth] Géographie
Nom d'une des deux grandes nations des
Goths. Les
Visigoths étaient les
Goths occidentaux.
Visigoths : Histoire
Les
Visigoths pénétrèrent dans l'empire en 376, sous Valens, et Théodose leur accorda des terres en Thrace, en 382 ; de là il firent plusieurs excursions en Italie. En 410, les
Visigoths, conduits par leur roi Alaric, prirent et pillèrent la ville de Rome ; ils firent ensuite une expédition dans les Gaules et en Espagne.
Royaume des Visigoths :
Monarchie, fondé en 419, qui 'étendait depuis la Loire jusqu'au détroit de Gibraltar ;
Toulouse en était la capitale. En 507, battus par Clovis à la bataille de Vouglé ou
Vouillé, les
Visigoths perdirent ce qu'ils occupaient dans les Gaules, sauf le
Languedoc. Ils continuèrent de posséder l'Espagne jusqu'à l'
invasion des
Maures. Le royaume des Visgoths fut détruit à la
bataille de Xérès en 712.
Visigoth : Figuré
Grossier, sauvage.
Cette philosophie dont je vous parle exclut les formes
visigothes de votre très humble. (Voltaire)
Et si le roi des Huns ne lui charme l'oreille,
Traite de Visigoths tous les vers de Corneille. M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1666.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Visigoths, c'est-à-dire,
Goths de l'Ouest, grande fraction de la nation des
Goths qui, lors de leur établissement dans la Sarmatie méridionale, occupait la contrée située à l'ouest du Borysthène (Dniéper). Menacés par l'
invasion des
Huns, qui déjà
avaient subjugué les
Ostrogoths, les
Visigoths obtinrent de l'empereur Valens, en 376, la permission de s'établir sur la rive droite du Danube ; mais bientôt, prétendant avoir à se plaindre de la perfidie de Valens, ils envahirent la Thrace, sous la conduite de Fritigern et d'Alavius, gagnèrent sur les troupes romaines la victoire d'Andrinople (378) et pénétrèrent usqu'à Constantinople, dont ils pillèrent les faubourgs.
Refoulés par Théodose vers le Danube, ils recommencèrent leurs
invasions après la mort de cet empereur, dévastèrent la Thrace, la Macédoine, l'
Illyrie ; puis, sous la conduite d'Alaric, se jetèrent sur l'Italie et s'emparèrent de Rome, qu'ils saccagèrent, en 410. En vertu d'un traité conclu avec l'
empereur Honorius, leur chef Ataulf, sucesseur d'Alaric, les conduisit dans le midi de la Gaule et les établit entre la Loire et les
Pyrénées, en 412 ;
Toulouse fut alors leur capitale. De là, conduits par leur roi Vallia, ils franchirent les
Pyrénées, et s'emparèrent de la
Marche d'Espagne, en 415.
Théodoric Ier, qui avait succédé à Vallia en 420, fut tué en combattant
Attila dans les plaines de Châlons-sur-Marne, en 451. Après le règne insignifiant de
Thorismond, 451-453,
Théodoric II, 453-465, puis
Euric, 465-484, achevèrent la conquête de l'Espagne : Tolède devint alors leur capitale.
Alaric II ayant été tué par
Clovis Ier à la bataille de
Vouillé, en 507, les
Visigoths perdirent ce qu'ils possédaient en Gaule, moins la
Septimanie, mais ils continuèrent
à régner sur l'Espagne jusqu'à la conquête des Arabes.
Parmi leurs derniers rois, on distingue :
Amalaric, 511-531 ;
Léovigilde, 572-586, qui extermina les
Suèves ; Récarède,
586-601 ;
Suintila, 621-631 ;
Vamba, Egiza,
Vitiza, 672-710 ; enfin Roderic, 710, qui fut vaincu en 711 à
Xérès par les Arabes et avec lequel finit leur empire. Toutefois il resta au nord un très petit Etat
goth, le
Royaume des Asturies, qui maintint constamment son indépendance.
Les
Visigoths avaient embrassé le christianisme dès le temps de Constantin ; mais ils adoptèrent l'hérésie d'
Arius. Leurs lois, les plus douces et les plus savantes des lois des barbares, furent recueillies sous
Euric, puis fondues, sous
Alaric II, avec le
Breviarium d'Anien. Ce code, connu sous le nom de
Forum judicum, fut imprimé pour la première fois par Pithou en 1579 ; l'Académie de Madrid en a donné une édition en 1815, avec traduction espagnole.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), pp. 1985-1986.