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Comte d'Albert de Rioms

(v. 1740, dans le Dauphiné - 1810)
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Le comte d'Albert de Rioms, chef d'escadre des armées navales de France, né en Dauphiné, vers 1740, entra fort jeune dans la marine, et servit avec distinction dans la guerre entreprise par la France pour soutenir l'indépendance des colonies anglaises de l'Amérique septentrionale. En 1779, M. d'Albert, commandant le vaisseau le Sagittaire, de 50 canons, se trouva au combat de la Grenade, où le comte d'Estaing battit l'escadre de l'amiral Byron ; le 24 septembre de la même année, il s'empara du vaisseau anglais l'Experiment, de la même force que le sien, et portant 650.000 fr. d'argent monnayé. En 1781, montant le vaisseau le Pluton, de 74 canons, il se fit remarquer dans tous les combats livrés par l'escadre du comte de Grasse, savoir : le 25 avril, près du Fort-Royal de la Martinique, contre l'amiral Hood ; le 05 septembre suivant, devant la baie de Chesapeak, contre l'amiral Graves ; le 25 et le 26 janvier 1782, près de St-Christophe, contre l'amiral Hood ; enfin, dans les malheureuses journées du 09 et du 12 avril, entre la Dominique et la Guadeloupe, contre l'amiral Rodney. Cette dernière action, si funeste à la marine française, donna lieu à un conseil de guerre où fut examinée la conduite de tous les officiers supérieurs : celle du comte d'Albert de Rioms obtint des éloges mérités. L'estime générale et le grade de chef d'escadre furent la récompense de ses longs services.

      Il commandait à Toulon, en qualité de lieutenant général, en 1789, lorsque les premières étincelles de la révolution éclatèrent dans ce port ; rigoureux observateur de la discipline militaire, il défendit aux ouvriers de l'arsenal de porter la cocarde tricolore, et de se faire inscrire dans la garde nationale. Deux charpentiers ayant enfreint ses ordres, il les fit conduire en prison : ce fut le signal d'une insurrection générale. Les troupes de ligne refusèrent de défendre M. d'Albert, qui fut arrêté par les séditieux, avec MM. du Castellet et de Villages. L'assemblée nationale décréta qu'il n'y avait lieu à aucune inculpation contre ces braves officiers, et rendit à leur chef un témoignage honorable. Peu de temps après, le roi lui confia le commandement d'une flotte de trente vaisseaux de ligne qu'on assemblait à Brest, pour soutenir les droits de l'Espagne contre l'Angleterre, dans l'affaire de Nootka-Sund.

      M. d'Albert, ayant inutilement essayé d'établir l'ordre et la subordination parmi les équipages, dans un temps où tous les liens sociaux étaient rompus, et toutes les autorités légales menacées, prit le parti de quitter le commandement, et de sortir de France ; il joignit à Coblentz les princes, frères de Louis XVI, et fit la campagne de 1792, dans un corps particulier, formé par les officiers de la marine émigrés. Après la retraite des Prussiens, et la dispersion des troupes royales, M. d'Albert se retira en Dalmatie, et vécut plusieurs années dans un asile ignoré. Il revint en France, dès qu'un gouvernement réparateur y eut rappelé les hommes de mérite que les troubles civils en avaient éloignés, et il eut le bonheur, avant de terminer sa carrière, de voir renaître dans sa patrie les institutions monarchiques, l'ordre et la discipline militaire, dont il avait été toute sa vie le défenseur fidèle et courageux.

      Il mourut en 1810  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Pages 335-336)




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