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Constance Ier Chlore

(Flavius Valerius Constantius Chlorus)
(? – 306, à Eburacum (York))
Empereur romain de 305 à 306
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Constance-Chlore (Flavius Valérius), était fils d'Eutropius, Illyrien d'un sang illustre, et de Claudia, nièce de l'empereur Claude le Gothique. Un de ses titres à la célébrité est d'avoir donné le jour à Constantin. Il reçut une éducation toute militaire, et s'éleva par degrés au commandement. Il servit avec distinction sous Aurélien et sous Probus. Vopiscus raconte que l'empereur Carus, mécontent de la conduite de Carinus son fils, eut l'intention de créer César Constance, qui était gouverneur de la Dalmatie. Dioclétien l'employa avec succès à repousser une irruption des Sarmates, voisins du Bosphore Cimmérien. Maximien, collègue de cet empereur, le fit César et l'adopta. On lui donna pour département les Gaules, l'Espagne et la Grande-Bretagne ; ce qui lui donna deux ennemis à combattre, Carausius, qui avait usurpé la Grande-Bretagne, et les Francs, qui s'étaient emparés du pays des Bataves. Il enleva au premier la ville de Boulogne qu'il possédait au bord de l'Océan ; il reprit aux Francs leur conquête, les força à se rendre à discrétion, et les dispersa dans divers endroits de la Gaule. Vers le même temps, il rétablit la ville d'Autun, que les Bagaudes avaient détruite vingt-cinq ans auparavant, et releva son antique et célèbre école, à la tête de laquelle il plaça l'orateur Eumène, qui y professa les belles-lettres.

      Il porta enfin la guerre dans la Grande-Bretagne. Allectus, assassin de Carausius, y régnait depuis trois ans. Pour cette expédition, Constance équipa deux flottes : il se mit à la tête de celle de Boulogne, et donna le commandement de l'autre à Asclépiodotus, préfet du prétoire. Celui-ci débarqua le premier, et attira sur lui les forces que commandait Allectus en personne. Constance profita du conflit et aborda sans obstacles. Il fut reçu comme libérateur par les naturels du pays. Allectus s'empressa de mettre tout au hasard d'une bataille contre Asclépiodotus. Son armée fut battue, et lui tué sur le champ de bataille. Constance se trouva maître de la Grande-Bretagne sans s'être mesuré lui-même avec le rebelle. Il usa de la victoire avec la modération qui était dans son caractère, et termina tout par une amnistie générale. Ainsi fut réduite cette province, en l'an de J.-C. 296, après plus de neuf ans de révolte. Constance eut encore d'autres succès militaires : il remporta sur les Germains ou Allemands une victoire si considérable, que, suivant un auteur, ils perdirent 60.000 hommes.

      Quand Dioclétien et Maximilien-Hercule eurent abdiqué, l'empire eut à sa tête Constance et Galère, en qualité d'Augustes : Sévère et Maximin-Daza furent nommés Césars. Il n'échut à Constance, pour sa part, que son ancien département. Il continua d'en faire le bonheur par la douceur et l'équité de son gouvernement. Il y fit cesser la persécution exercée contre les chrétiens dans tout l'empire. Bien loin de fouler ses peuples par des impôts, il laissait vide le trésor public. Son historien cite, à ce sujet, un trait curieux. Dioclétien, qui aimait à thésauriser, n'approuvait pas la conduite de Constance. Il envoya des personnes de sa cour lui en faire des reproches, et lui représenter que la pauvreté ne convenait pas à un prince ; et que négliger ses finances était négliger le bien public. Constance ne répondit rien dans le moment ; mais il pria les députés de demeurer quelque temps auprès de lui. Incontinent, il manda les plus riches citoyens de toutes les provinces de son ressort, et leur témoigna qu'il avait besoin d'argent. Tous s'empressèrent de lui apporter or, argent, effets précieux. Le trésor de Constance se trouvant ainsi rempli, il appela les envoyés de Dioclétien, et leur montra toutes ces richesses, les chargeant de rendre compte à l'empereur de ce qu'ils avaient vu. « Je laissais, dit-il, la garde de ces trésors aux possesseurs, qui, comme vous voyez, en étaient de fidèles dépositaires. » Constance, bien assuré de trouver des ressources toujours prêtes dans les cœurs de ses peuples, fit reprendre à chacun ce qu'il avait apporté. Il était si éloigné de tout faste, que, lorsqu'il lui fallait donner un grand repas, il était obligé d'emprunter l'argenterie de ses amis pour le service de sa table.
      Ce bon empereur termina sa carrière au retour d'une campagne glorieuse contre les Pictes. Il mourut à York, dans les bras de Constantin son fils, en l'an 306 de J.-C (1).


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(1)  Constance-Chlore avait épousé sainte Hélène, dont il eut Constantin le Grand. Aussitôt qu'il fut créé César avec Galère, les empereurs Dioclétien et Maximien les forcèrent l'un et l'autre à répudier leurs femmes. Dioclétien donna sa fille à Galère, et Maximien fit épouser à Constance Théodora, fille de sa femme. Ce prince en eut plusieurs enfants, dont les noms ne sont pas exactement rapportés par les historiens : ce sont Delmace et Annibalien, Jules Constance et Constantin ; Constantia, qui fut mariée à l'empereur Licinius, Anastasie et Eutropie, mère de l'empereur Népotien. Constance-Chlore ne donna le titre de César à aucun des fils qu'il avait eus de Théodora, mais plusieurs de ses petits-fils en furent décorés par Constantin le Grand et par Constance II. Delmace et Annibalien, l'un et l'autre fils de Delmace, durent à Constantin leur élévation. Le premier fut créé César, et le second fut fait roi de Pont ; c'est le seul Romain qui depuis Tarquin ait porté le titre de roi. Constantius Gallus et Julien III, fils de Jules Constance, échappèrent fort jeunes au massacre de la famille de Constantin, immolée presque sur sa tombe par Constance II. Celui-ci donna quelque temps après la dignité de César à Constantius Gallus, et Julien fut son successeur à l'empire. Constance-Chlore fut mis au rang des dieux après sa mort. On a plusieurs médailles relatives à sa consécration. C'est sous le règne de ce prince qu'on cessa d'en fabriquer en Egypte avec des légendes grecques et le type des empereurs.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 9 - Pages 69-70)




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