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Ezéchias

(748 av. J.-C. - 694 av. J.-C., selon la Bible)
Roi de Juda de 723 à 694 av. J.-C., selon la Bible
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Le roi Ezéchias dans son temps  l  II Rois, 18-20, dans la Bible Louis Segond
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Ezéchias, roi de Juda, était fils d'Achaz, et lui succéda. Loin d'imiter l'impiété de son père, il passe pour un des rois de Juda qui ait mis le plus de zèle à faire observer la loi. Il naquit en l'an 748 avant J.-C., et selon un calcul établi sur les livres saints, son père n'ayant encore que onze ans (1), fait fort extraordinaire, mais qui pourtant, dit un critique (2), n'est point impossible. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il monta sur le trône. Il fit, dit l'Ecriture, ce qui était agréable devant le Seigneur ; il détruisit les lieux hauts, fit briser les statues et les idoles, abattre les bois consacrés aux dieux des nations, ordonna même que le serpent d'airain élevé par Moïse fût mis en pièces, parce qu'il était pour les Juifs, peuple superstitieux, un objet d'idolâtrie, et qu'ils lui brûlaient de l'encens. Il fit aussi rouvrir les portes du temple, qui étaient demeurées fermées sous le règne de son père, commanda aux prêtres de le purifier, et offrit un grand sacrifice d'expiation. La célébration de la Pâque avait été interrompue ; Ezéchias la fit célébrer, et en rétablit la solennité.

      Après avoir réglé ce qui concernait le culte du Seigneur, ce prince pieux s'occupa de ses propres affaires et de celles de l'Etat. Il remporta une grande victoire sur les Philistins, et les repoussa jusque sur leurs frontières ; il résolut aussi de secouer le joug indigne que les Assyriens avaient imposé aux Juifs, et refusa le tribut qu'avaient coutume de payer ses prédécesseurs. Malheureusement, les rois de Chuz et d'Egypte, avec lesquels il avait fait alliance, et sur lesquels il comptait, lui manquèrent de parole. Sennachérib, roi des Assyriens, irrité, entra sur ses terres, et les ravagea. Ezéchias, se voyant hors d'état de résister, fut obligé de se soumettre et de subir la loi du plus fort. Sennachérib exigea, pour les frais de la guerre, 300 talents d'argent et 50 talents d'or. Ezéchias ne put les compter qu'en faisant détacher des battants des portes du temple les lames d'or dont ils étaient enrichis, et les sommes furent délivrées. Ezéchias se flattait d'avoir désarmé son vainqueur ; mais ce prince sans foi n'eut pas plutôt reçu l'argent, qu'il se porta à de nouvelles menaces. Il envoya des députés à Ezéchias ; ceux-ci s'étant présentés aux portes de Jérusalem, le roi de Juda chargea quelques-uns de ses officiers d'aller les entendre, sans les faire entrer. Rabsacès, l'un des députés de Sennachérib, porta la parole, et s'exprima de la manière la plus insolente, relevant la puissance de son maître, ne parlant d'Ezéchias et de son peuple qu'avec mépris, et mêlant le blasphème à l'insulte. Ces discours ayant été rapportés à Ezéchias, il déchira ses vêtements en signe de douleur, se couvrit d'un sac, et envoya vers Isaïe pour prendre son conseil : lui-même se rendit au temple afin d'y implorer le Seigneur. La réponse d'Isaïe fut que le roi ne devait rien craindre, que Dieu enverrait à l'armée de Sennachérib un esprit de frayeur, et que ce prince, à son retour dans ses Etats, périrait par l'épée : cette prédiction s'accomplit à la lettre. La nuit suivante, l'ange du Seigneur descendit dans le camp des Assyriens, et frappa de mort 185.000 hommes. Josèphe dit qu'ils périrent de la peste. Quant à Sennachérib, à son retour à Ninive, il fut tué par deux de ses fils, tandis qu'il adorait son dieu Nesroch dans son temple.

      Peu de temps après, Ezéchias fut affligé d'un ulcère, et tomba dangereusement malade. « Son cœur, dit l'Ecriture, s'était élevé, au lieu de s'humilier devant le Seigneur qui l'avait délivré d'une manière si miraculeuse. Isaïe vint le trouver, et lui dit de mettre ordre à ses affaires, parce qu'il devait mourir de cette maladie. Ezéchias ne répondit rien ; mais se tournant vers le mur, il pria le Seigneur ardemment et avec beaucoup de larmes. Isaïe sortit ; il avait à peine traversé la moitié du vestibule, lorsqu'il reçut de Dieu l'ordre de retourner vers Ezéchias, et de lui dire de la part du Seigneur : « J'ai entendu votre prière et j'ai vu vos larmes. Voici que j'ajoute à vos jours quinze années, et dans trois jours vous irez au temple. » Le roi souhaita de voir cette promesse appuyée d'un prodige ; Isaïe lui offrit de faire avancer à son choix ou rétrograder l'ombre du soleil sur le cadran d'Achaz. Ezéchias ayant demandé que l'ombre rétrogradât, son désir fut satisfait, et elle retourna en arrière de dix degrés. Cependant Isaïe s'étant fait apporter une masse de figues, il l'appliqua sur l'ulcère du roi, et il fut guéri. En actions de grâces de sa guérison, Ezéchias composa un beau cantique qu'Isaïe nous a conservé, que l'Eglise chante dans ses offices, et que Jean-Baptiste Rousseau a mis en vers (t. 1, p. 20).

      La nouvelle de ce prodige se répandit bien au delà des confins de la Judée. Mérodac-Baladan, qui régnait à Babylone, en ayant été informé, envoya des ambassadeurs à Ezéchias pour le féliciter sur son rétablissement ; ils avaient l'ordre de vérifier la rétrogradation de l'ombre : ils apportaient au roi de superbes présents. Ezéchias, charmé d'une attention si flatteuse de la part d'un des plus grands monarques de l'Orient, reçut les ambassadeurs avec magnificence ; il leur confirma la vérité du prodige dont le roi de Babylone avait entendu parler ; et, voulant leur donner une haute idée de sa puissance, il les introduisit dans la chambre aux parfums ; il leur montra son or, son argent et ses huiles de senteur, et ne leur cacha rien des richesses que renfermait son palais. Isaïe, informé de cette ostentation, se rendit chez Ezéchias, et après la lui avoir reprochée, lui dit de la part du Seigneur : « Un temps n'est pas loin que tout ce que vous avez dans votre maison, que ces richesses que vous avez étalées, et qui ont été accumulées par vos pères, seront transportées à Babylone, et que vos enfants y serviront dans le palais des rois. » Toute sévère que fut cette réprimande, Ezéchias la reçut avec soumission.

      Dieu permit qu'il passât tranquillement le reste de sa vie. L'Ecriture sainte parle d'un grand réservoir et d'aqueducs qu'il avait fait construire pour fournir à Jérusalem des eaux en abondance ; elle renvoie, pour ses autres actions, à des livres que nous n'avons plus. L'auteur de l'Ecclésiastique fait un grand éloge de ce roi, et le loue surtout pour sa piété. Il mourut en l'an 694 avant l'ère vulgaire, et eut pour successeur son fils Manassé.


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(1)  Suivant le chapitre 16, versets 1 et 2 du 4ème livre des Rois, Achaz avait vingt ans lonqu'il monta sur le trône, et il régna seize ans ; il n'avait donc que trente-six ans lorsqu'il mourut. D'un autre côté, on lit au chapitre 18 du même livre, verset 2, qu'Ezéchias avait vingt-cinq ans lorsqu'il commença à régner, d'où il suit qu'Achaz n'avait que onze ans lorsque Ezéchias vint au monde.

(2)  Dom Calmet.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 13 - Pages 248-249)




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