Aribert, fils de Clotaire II, roi de France, était
frère de
Dagobert Ier, mais plus jeune que lui, et né d'un autre
lit. Il se trouvait auprès du roi son père quand celui-ci mourut ; Dagobert, au contraire, était en
Austrasie ; ainsi, il eût été facile à Aribert de s'emparer des trésors de
Clotaire II, et de se faire déclarer son successeur, s'il avait été d'un âge plus mûr ; mais il entrait à peine dans sa quatorzième année. Dagobert usa d'une grande diligence, s'assura des seigneurs puissants dans les divers royaumes soumis à son autorité, et ne fit aucune part au jeune Aribert. Cependant, par les pressantes sollicitations des grands, révoltés de cette injustice, ce dernier obtint une partie des provinces qui formaient le royaume
d'
Aquitaine, et se fit couronner roi à
Toulouse, où il établit
le siège de son gouvernement.
Il mourut deux ans après, et ne laissa qu'un fils qui lui survécut peu. Comme la mort de cet
enfant était utile à Dagobert, auquel les crimes ne coûtaient rien, les
historiens l'ont accusé de l'avoir avancée.
Dom Vaissette, auteur de l'
Histoire du Languedoc, prétend qu'Aribert laissa deux autres fils qui échappèrent aux poursuites de leur oncle, et il fait descendre d'eux d'
illustres maisons. Si l'on réfléchit que
Clotaire II mourut en 628, qu'Aribert alors touchait à peine à sa quatorzième année, qu'il cessa de vivre en 630, ayant au plus seize ans, on croira difficilement qu'il fut père de trois fils ; et l'on mettra les recherches de l'
Histoire du Languedoc au nombre des flatteries que les généalogistes inventent pour satisfaire la vanité des grands.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Page 200)