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Flavius Honorius

(09 septembre 384, à Constantinople - 15 août 423, à Ravenne)
Premier empereur d'Occident, de 395 à 423
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Flavius Honorius, empereur d'Occident, fils de Théodose et de Flacille, naquit à Constantinople le 09 septembre 384 et reçut à neuf ans le titre d'Auguste en présence de l'armée. Dès l'âge de deux ans, il avait été revêtu du consulat ; car en l'an 586 on le trouve collègue d'Evodius dans les Fastes consulaires, avec le titre de nobilissimus puer. Frère puîné d'Arcadius, il était le second héritier de l'empire. Tbéodose, qui le chérissait, lui déclara au lit de la mort qu'il le mettait en possession de l'Occident, laissant Arcadius maître de l'Orient. Le génie de Rome disparut à la mort de Théodose : ses fils ne possédaient aucune de ses vertus ; ils ne furent protégés quelque temps que par le souvenir de sa gloire. La faiblesse de ces deux empereurs enfants, la corruption de leur cœur, la dépravation générale, l'ascendant que prirent les barbares attaquant l'empire de toutes parts, furent les signes de décadence qui éclatèrent en Orient et en Occident. De cette époque date le déclin de la puissance romaine.

      A son avènement au trône (en 395), Honorius touchait à sa onzieme année : il l'emportait sur son frère par les grâces de l'extérieur ; mais il fit bientôt voir dans sa conduite la même incapacité et la même indolence. Avec un tel caractère, il devait être asservi à son principal ministre. En effet, Stilicon, chargé de sa tutelle et de la défense de l'empire, se regarda comme souverain ; il gouverna au nom d'Honorius, qui, toujours enfant, ne fit que ramper sur le trône. On l'amusait à Rome par des fêtes et par des louanges, tandis que les désordres de l'empire frayaient le chemin aux barbares. Il fallut abandonner le séjour de Rome pour résider à Milan. Là, Honorius donna au peuple le spectacle d'un combat de léopards qu'on lui avait envoyés de Libye.

      Cependant Alaric, à la tête des Goths, pénétrait en Italie et venait attaquer le cœur de l'empire. Comme celui-ci approchait, en 403, du palais de Milan, Honorius chercha une retraite avec sa cour dans les fortifications d'Asti sur les bords du Tanaro. Le roi des Goths forma immédiatement et pressa sans relâche le siège d'une place qui contenait une si riche proie. Stilicon, resté à la tête de l'armée, vint au secours d'Honorius, qu'il délivra par la bataille de Pollentia, livrée le 11 avril. Honorius rentra dans Rome en triomphe. Dans les jeux qu'il célébra en cette occasion, le sang des gladiateurs souilla pour la dernière fois l'amphithéâtre de la capitale du monde.

      Rome ni Milan n'étant plus un séjour assuré pour la cour, le siège du gouvernement fut transporté à Ravenne, sur les côtes de la mer Adriatique, où l'on avait moins à craindre les entreprises des barbares. Alaric s'était retiré vers la Norique à la faveur d'une pacification. Mais Radagaise menaçait l'empire à son tour ; il fut défait en 405. De nouveaux essaims suivaient toujours les premiers ; et l'Occident était inondé de ces peuples, qui, semblables aux flots, se renversaient les uns sur les autres. Les Alains, les Vandales, les Suèves et les Goths furent les premiers qui détruisirent les barrières de l'empire. La Gaule et l'Espagne étaient envahies. Cependant l'attachement d'Honorius pour Stilicon s'était changé en crainte, en soupçon et en haine. Maître de l'esprit de l'empereur, le courtisan Olympius résolut de se débarrasser de ce puissant rival et détermina Honorius à s'en défaire. Le meurtre des partisans de Stilicon est ordonné, et exécuté par une soldatesque soudoyée ; lui-même, condamné à mort comme traître au prince et à la patrie, est égorgé par Héraclien en 408.

      Olympius s'empare de l'administration et Alaric recommence la guerre : il vient assiéger Rome et la force de se racheter. Honorius approuva le traité. L'empire d'Occident se détruisait sans retour : la Grande-Bretagne était abandonnée ; la Gaule envahie par un usurpateur (Voyez Constantin III, tyran), l'Espagne presque entièrement perdue ; l'Italie même n'était plus au pouvoir d'Honorius. Alaric campait en Toscane. Il revint assiéger Rome et obligea les habitants à recevoir Attale, préfet de Rome, pour empereur. Renfermé dans Ravenne et serré de près par Alaric, Honorius se disposait à prendre la fuite à bord de sa flotte, quand il reçut un secours d'Orient. Mais Rome ne put échapper aux barbares : elle fut dévastée et pillée par Alaric, tandis qu'Honorius tremblait à Ravenne. Il ne rentra dans Rome qu'après la mort de ce redoutable adversaire, fit réparer la ville et retourna ensuite à Ravenne. L'Italie était toute couverte de ruines : on y voyait partout les traces fumantes des Goths. Tranquille à Ravenne, manquant ou de courage ou de force, incapable d'agir, de ménager la paix ou de faire la guerre, Honorius languissait dans une oisiveté déplorable, abandonnant tour à tour ses ministres et ne pouvant s'en passer.

      Il mourut d'hydropisie à Ravenne le 15 août 423, âgé de 38 ans, sans laisser de postérité, quoiqu'il eût été marié deux fois, à Marie et à Thermantie, filles de Stilicon. Son caractère et son gouvernement avaient formé un contraste continuel. Il était doux, et son règne fut souillé par des cruautés ; il ne respirait que la paix, et l'Occident fut désolé par d'horribles guerres ; il aimait sa famille, et tous ceux de ses parents qui vécurent sous son empire furent ou mis à mort ou bannis ; ses lois ne tendaient qu'au soulagement de ses sujets, et ses sujets furent accablés. Sa faiblesse produisit tous ces maux : prince timide, il n'osa rien entreprendre, ne sut former aucun dessein et n'en put comprendre ni exécuter aucun. Toujours gouverné, il ne fit que prêter son nom aux affaires, et son incapacité laissa ébranler les fondements de la puissance romaine. Pendant un règne de vingt-huit ans, il vécut toujours en inimitié avec son frère Arcadius et avec son successeur. De même qu'Arcadius, il publia une multitude d'ordonnances et renouvela presque toutes les anciennes lois : signe de l'inquiétude de ceux qui gouvernent et du besoin de soutenir l'édifice de l'Etat qui s'écroule. Il eut pour successeur Valentinien III.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 19 - Pages 591-592)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Flavius Honorius, empereur d'Occident, deuxième fils de Théodose, n'avait que neuf ans quand son père mourut, en l'an 395. Il partagea l'empire avec son frère Arcadius et obtint l'Occident. Il eut d'abord pour tuteur et pour ministre Stilicon, habile général, qui retarda quelque temps par ses victoires sur les Barbares la chute de l'empire romain ; mais dans la suite, irrité contre ce ministre qui cherchait à le détrôner, il le fit mettre à mort (408). Peu après, Alaric, roi des Goths, qui avait déjà fait plusieurs incursions en Italie, s'empara de Rome et la mit au pillage (410). Honorius s'était retiré dans Ravenne, et il ne dut son salut qu'à la mort imprévue d'Alaric. Ce prince faible se laissa enlever ses plus belles provinces : c'est sous lui que la Grande-Bretagne, la Gaule, l'Espagne, furent envahies par les Barbares. Il mourut en 423, à 38 ans.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 890.


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