Hermenegilde, prince des
Visigoths, fils du roi
Leuvigilde, fut associé au trône d'Espagne avec son
frère Récarède, en 573. Il était
arien ; mais ayant épousé Ingonde, fille de Sigebert roi de France, il embrassa, à sa persuasion, la foi
catholique. Ce changement occasionna de grands troubles dans l'Etat.
Hermenegilde, à qui son père avait cédé l'Andalousie, pour l'accoutumer à régner par lui-même, enleva son
épouse de la cour, et la conduisit dans ses Etats pour la mettre à couvert de la violence et de la persécution de la reine Gosuinthe, qui la traitait avec indignité pour la forcer d'embrasser la secte d'
Arius.
Leuvigilde rappela son fils à Todèle ; masi ce prince, au lieu d'obéir, fit un traité avec les Grecs, et prit deux fois les armes contre son père. Le roi, l'ayant vaincu et fait prisonnier, le menaça de toute sa colère s'il ne revenait à la doctrine
arienne.
Hermenegilde lui
répondit : « Je suis prêt à vous rendre le sceptre que vous m'avez donné. Je suis disposé même à perdre la vie plutôt que d'abandonner la vérité. Je conserverai jusqu'au dernier soupir le respect que je vous dois ; mais il n'est pas juste qu'un père ait plus de pouvoir sur son fils que
Dieu et sa conscience. » Cette réponse transporta le roi de fureur ; il fit mettre son fils dans une rude prison, et lui envoya, le 04 avril 586, un
évêque arien et Sisebert, son capitaine des gardes, pour lui proposer cette cruelle alternative, ou de renoncer à la
religion catholique, ou de se résoudre à la mort.
Hermenegilde ne balança pas un instant : il présenta sa tête à Sisebert, qui ne rougit pas d'exercer l'odieuse fonction de bourreau contre le fils de son roi.
La fermeté et la grandeur d'
âme qui signalent les derniers moments de la vie d'
Hermenegilde ont fait oublier qu'il avait porté les armes contre son père, son roi et sa patrie. L'
Eglise l'a mis au nombre des
martyrs, et honore sa mémoire le 13 avril.