Astolphe, roi lombard, troisième fils de Pennone,
duc de Frioul, succéda, en 749, à Rachis son
frère, sur le trône des Lombards. Ses prédécesseurs avaient eu constamment à lutter contre les intrigues et les perfidies des
exarques de
Ravenne et des Grecs, qui occupaient encore une partie de l'Italie.
Astolphe résolut de les en chasser. Il enleva, en 751,
Ravenne à Eutichius, le dernier des
exarques ; il conquit également la
Pentapole, soumit l'Istrie, et porta ensuite ses armes dans le
duché de Rome ; mais le
pape Etienne II, qui voulait conserver au
saint-siège la haute
influence qu'il exerçait dans Rome, sous l'autorité des empereurs de Constantinople, s'adressa, en 753, à Pépin, qu'un pape avait, l'année précédente, reconnu pour roi de France, au préjudice de Chilpéric.
Etienne II se rendit lui-même à
Paris, auprès de Pépin, qui saisit avec empressement une occasion
de plaire au pape, et d'enrichir en même temps ses soldats des dépouilles
de l'Italie. Il y conduisit une armée en 754, mit le siège devant
Pavie, et contraignit
Astolphe à prendre vis-à-vis du pape l'engagement de restituer l'
exarchat à l'empereur.
Les rois lombards, sans doute à cause de la grande indépendance de leurs
feudataires, ne pouvaient jamais rassembler leurs armées à temps pour résister à une
invasion ; mais, après la retraite du roi français,
Astolphe trouva ses sujets non moins honteux que lui de la paix qu'il avait été contraint à signer ; il recommença donc, à leur prière, les hostilités, et il vint, en 755, mettre le siège devant Rome.
Etienne II, de son côté, eut recours une seconde fois à la protection de Pépin ; il ne se contenta pas d'écrire lui-même au roi et à la nation, il fit paraître une lettre de l'apôtre saint Pierre, qui invitait les Français à défendre l'
Eglise, en menaçant leur tiédeur des peines éternelles. Pépin rentra en effet en Italie, sans qu'aucune armée lui en disputât le chemin ; il assiégea une seconde fois
Astolphe dans
Pavie, et il le contraignit à faire présent à
Saint-Pierre de toutes les villes de l'
exarchat et de la
Pentapole. Jusqu'alors, il n'avait été question que de les recouvrer pour l'empire grec, et Constantin Copronyme réclama vainement à cette nouvelle, contre la domination de provinces qui n'appartenaient point enocre au donateur. Les
clefs de toutes les villes enlevées aux Grecs furent déposées sur l'
autel de
Saint-Pierre, et leurs otages furent conduits à Rome. Il ne paraît pas cependant que la souveraineté des papes ait été, dans cette occasion, bien établie dans l'
exarchat. Ils recommencèrent bientôt à se plaindre de ce que les villes qui leur avaient été promises ne leur étaient point livrées, et ils formèrent contre Didier, successeur d'
Astolphe, les mêmes plaintes qu'ils avaient formées contre lui.
Astolphe, renversé à la chasse par un sanglier, en 756, mourut de ses blessures, trois
jours après sa chute, sans laisser d'
enfants.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Page 342)