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Jacques III d'Ecosse

(10 juillet 1451 au château de Stirling, en Ecosse - 11 juin 1488, à Bannockburn, en Ecosse)
Roi d'Ecosse du 03 août 1460 au 11 juin 1488
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Jacques III, fils du précédent, fut, le jour même de la mort de son père, proclamé roi d'Ecosse dans le camp, où il venait d'arriver avec sa mère : il avait à peine atteint sa septième année. La reine eut part à la régence, qui fut confiée à un conseil de huit personnes. Lord Boyd prit ensuite un tel ascendant sur l'esprit du jeune roi, qu'il envahit toute l'autorité. Occupé de projets ambitieux pour l'élévation de sa famille, il laissa l'autorité royale s'affaiblir, et les nobles s'accoutumèrent de plus en plus à l'anarchie et à l'indépendance. Cependant, Boyd et les siens encoururent la disgrâce du monarque : la famille des Hamilton leur succéda, et par ses hauteurs dégoûta le roi, qui ne donna plus sa confiance qu'à des gens de condition obscure ; c'étaient un maçon, un serrurier, un tailleur, un musicien et un maître en fait d'armes. Enfermé avec ces singuliers favoris dans le château de Stirling, il paraissait rarement en public, et néanmoins s'occupait de révoquer les concessions préjudiciables à sa prérogative, qui avaient été extorquées durant sa minorité.

      Des complots entre les nobles, des intrigues ourdies par eux avec l'Angleterre, furent les effets de leur ressentiment. Alexandre, duc d'Albany, et Jean, comte de Marr, frères du roi, entrèrent fort avant dans toutes ces cabales. Jacques découvrit les desseins des mécontents avant qu'ils eussent pu éclater, et fit arrêter ses deux frères ; le duc d'Albany fut emprisonné dans le château d'Edimbourg ; le comte de Marr, pour avoir blâmé avec trop de hardiesse la conduite du roi, périt par son ordre. Le duc d'Albany, craignant le même sort, s'enfuit en France ; et bientôt, cédant à des idées ambitieuses et criminelles, il conclut avec Edouard IV un traité dans lequel il prit le titre de roi d'Ecosse : en reconnaissance du secours qu'Edouard lui promettait pour détrôner son frère, il s'engagea, aussitôt qu'il serait maître de la couronne, à prêter serment de fidélité et à rendre hommage au monarque anglais, à renoncer à l'ancienne alliance de l'Ecosse avec la France pour en contracter une nouvelle avec l'Angleterre, et à livrer à Edouard les places les plus fortes et les plus riches comtés de l'Ecosse.

      Richard, duc de Glocester, frère d'Edouard, conduisit Alexandre en Ecosse, à la tête d'une armée. Jacques, menacé d'une invasion étrangère, fut réduit à la nécessité d'implorer le secours de ces nobles qu'il avait si longtemps traités avec mépris. Ils mirent leurs vassaux en campagne, mais moins pour défendre leur roi que pour obtenir le redressement de leurs griefs, et pour punir les favoris de Jacques. Le projet fut exécuté près de Lawder. Les comtes d'Angus, d'Hamilton et de Lenox, suivis des principaux barons de l'armée, forcèrent la tente du roi, se saisirent de ses favoris, et les firent pendre à l'instant, à l'exception d'un seul que Jacques tenait serré dans ses bras, et qu'ils ne purent jamais en arracher.

      Jacques, ne pouvant mettre sa confiance dans une armée dont les chefs se conduisaient ainsi, la congédia et alla se renfermer dans le château d'Edimbourg. Après bien des pourparlers, le duc d'Albany recouvra ses honneurs et ses biens, et même, dit-on, l'amitié de son frère. Leur union ne fut pas de longue durée. Jacques se livre à de nouveaux favoris, que l'exemple des précédents ne put effrayer. Le duc d'Albany, sous prétexte que l'on avait voulu l'empoisonner, s'enfuit de la cour, et se retire dans son château de Dunbar, où il est suivi d'un plus grand nombre de barons que le roi n'en pouvait rassembler. Il avait déjà renoué son ancienne alliance avec Edouard : la mort de ce prince ruina ses projets ; il se réfugie d'abord en Angleterre, ensuite en France, où il mourut.

      Enhardis par sa retraite, le roi et ses ministres multiplièrent leurs attaques contre les nobles : les principaux prirent les armes ; ils persuadèrent on plutôt forcèrent le duc de Rothsay, fils aîné du roi, jeune prince de quinze ans, de se mettre à leur tête, et déclarèrent ouvertement leur intention de priver Jacques d'une couronne dont il s'était montré si indigne. Aux approches du danger, le roi sort de sa retraite, se met en campagne et rencontre les ennemis près de Bannokburn, le 11 juin 1488 : ses troupes sont mises en déroute au premier choc, et lui-même est tué dans la mêlée.

      L'indignation que la conduite des conspirateurs inspira, et la terreur d'une excommunication lancée contre eux par le pape, les obligèrent d'user de la victoire avec modération : ils cherchèrent à faire oublier leur conduite déloyale envers le père par leur fidélité et leur soumission au fils. Ils le placèrent aussitôt sur le trône, et tout le royaume réuni s'empressa de le reconnaître.

      Le mariage de Jacques avec Marguerite, fille de Christian Ier, roi de Danemarck, avait affranchi l'Ecosse d'un tribut annuel qu'elle payait pour les Iles Orcades et Shetland.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Pages 490-491)



Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie

      Jacques III, roi d'Ecosse, fils de Jacques II, né en 1453, roi en 1460, mort en 1488, se laissa gouverner par les favoris. Pusillanime, avide d'argent pour satisfaire des goûts bizarres et des viles passions, il vivait renfermé dans le château de Stirling. Les barons se soulevèrent contre lui, conduits par ses frères, le duc d'Albany et le comte de Marr. Ce dernier fut pris et mis à mort ; Albany, soutenu par les Anglais, aspira au trône ; les barons écossais, après avoir fait main basse sur les favoris, repoussèrent le duc de Glocester.

      Plus tard, le duc d'Albany fut forcé de fuir en France. Jacques III s'entoura de nouveaux favoris plus méprisables que les premiers et excita une nouvelle révolte. Les barons mirent à leur tête son fils, le duc de Rothsay ; ils lui livrèrent bataille à Bannockburn ; Jacques fut l'un des premiers à fuir, trouva un asile dans un moulin ; il demanda un prêtre ; un inconnu se présenta, poignarda le roi et fit disapraître son corps, 1488.  Louis Grégoire, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie, nouvelle édition (1880), p. 1045.



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Jacques III, fils de Jacques II, régna de 1460 à 1488. Il se laissa gouverner par des favoris et mécontenta les nobles, qui marchèrent contre lui, conduits par son frère, Alexandre d'Albany. Il parvint une première fois à conjurer l'orage ; mais étant porté de nouveau aux mêmes excès, les principaux feudataires se révoltèrent une seconde fois, mirent à leur tête son fils aîné (Jacques IV), et lui livrèrent à Bannockburn une bataille dans laquelle il périt.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. .




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