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Léovigilde / Leuvigilde

(? - 585, à Tolède)
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      Léovigilde ou Leuvigilde, seizième roi des Wisigoths, fut d'abord associé au trône, en 567, par son frère Liuva, roi de la Gaule Gothique et chargé de gouverner seul l'Espagne, alors déchirée par les factions. Il l'eut bientôt pacifiée, et pour affermir la couronne sur sa tête, il épousa Gosuinthe, veuve d'Athanagilde, son prédécesseur. Le premier exploit de Leuvigilde fut de reprendre aux empereurs de Constantinople Medina-Sidonia, Cordoue et toutes les villes dont les Grecs s'étaient emparés à la faveur des troubles. Ce prince avait eu deux fils de sa première épouse, Hermenegilde et Recarède, qu'il associa au trône et déclara héritiers du consentement de la nation en 573, afin de perpétuer la couronne dans sa famille. Les habitants de la Biscaye et de l'Aragon s'étant soulevés, Leuvigilde, à force de persévérance et de courage, parvint à les soumettre.

      Il s'appliquait à faire jouir ses sujets des avantages de la paix, à rétablir des villes ruinées, à en fonder de n nouvelles, lorsque les divisions des catholiques et des ariens lui suscitèrent de nouvaux embarras. Leuvigile était arien ; il assembla un comité d'évêques afin de réunir les deux partis, mais ce fut inutilement. Le roi voulut alors réduire les catholiques par la force, et il alluma le feu de la persécution. Les Vascons, habitants de la Navarre, se soulevèrent par zèle pour la religion orthodoxe. Leuvigilde les soumit en moins de deux mois et bâtit la ville de Vittoria pour les contenir. Il eut ensuite à combattre Hermenegilde, son propre fils, ligué contre lui avec les catholiques ; il le vainquit devant Merida, et l'ayant fait prisonnier, il lui donna l'alternative de renoncer à la religion catholique ou de se résoudre à la mort. Le jeune prince n'hésita point et présenta sa tête aux bourreaux, qui reçurent ordre de le décapiter. Il paraît que dans cette circonstance, Leuvigilde, entraîné par les sollicitations d'une épouse cruelle, belle-mère d'Hermenegilde, sacrifia son fils à son repos et à celui de l'Etat. Peu de temps apès, il défit, dans une grande bataille, le roi des Suèves, et réunit à la monarchie des Wisigoths toue la Galice, qui pendant cent quarante-six ans était restée sous la domination des Suèves.

      Leuvigilde, accablé d'années, parut revenir de sa haine contre les catholiques ; il rappela les évêques et rendit les biens à ceux qu'il en avait dépouillés. Il mourut à Tolède en 585, réconcilié, dit-on, avec l'Eglise orthodoxe. Quoi qu'il en soit, ce prince ne mérite pas moins d'éloges pour son administration politique que pour ses talents guerriers. Il fonda plusieurs villes et travailla pendant la paix à faire fleurir ses Etats, introduisit la discipline dans ses armées, mit de l'ordre dans ses finances, révisa les lois qui, depuis la mort d'Alaric, avaient été négligées, et veilla soigneusement à ce que la dignité royale ne reçût aucune atteinte. Il fut le premier des rois wisigoths qui se parèrent des attributs de la royauté. Sa fermeté, son courage, sa politique supérieure et le succès de toutes ses entreprises le placent au premier rang parmi les rois de son siècle ; mais l'éclat de son règne fut terni par son avarice, sa dureté et surtout par le supplice de son fils.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 24 - Pages 386-387)




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