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Saint Luc l'Evangéliste

(?, à Antioche (?) - ?, en Achaïe (?))
Apôtre et martyre - Fêté le 18 octobre - Emblème : le boeuf
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Saint Luc, auquel on attribue l'Evangile qui porte son nom et la rédaction des Actes des apôtres. Sa vie, comme celle de la plupart des premiers disciples du Christ, est entourée des plus grandes obscurités. C'est le personnage dont il est question dans les épîtres de saint Paul (Bible Louis Segond">II Timothée, chap. 4, v. 11, Bible Louis Segond">Colossiens, chap. 6, v. 14, Bible Louis Segond">Philémon, chap. 24), comme d'un ami et d'un compagnon de travaux de ce grand apôtre. Il ne faut pas le confondre avec Lucius de Cyrène (Act. apost., chap. 13, v. 1), ni avec le Lucius de l'épître aux Romains, comme l'a remarqué Origène (ad Rom., c. 26, v. 21). Il est à croire que saint Luc était né païen (Epist. ad Coloss., ch. 4, v. 11, 14), mais on n'est pas assuré qu'il fût, ainsi qu'Eusèbe et saint Jérôme le supposent, natif d'Antioche. Les Actes des apôtres donnent à penser que cet évangéliste accompagna son maître Paul jusqu'à Rome. Il ressort de l'Evangile de saint Luc qu'il a été composé après ceux de saint Marc et de saint Matthieu qu'il copie en plus d'un point et auxquels il ajoute des détails parfois en contradiction avec le récit de ceux-ci. L'auteur a rédigé son livre pour un certain Théophile, d'après les témoignages de témoins oculaires et de ministres de la parole évangélique ; il ne cite cependant nulle part saint Paul. Mais il est évident qu'il adopte les opinions de cet apôtre sur la vocation des gentils et la justification, et qu'il présente diverses circonstances de la vie de Jésus-Christ de façon à les favoriser. Saint Jérôme dit, on ne sait sur quel fondement, que saint Luc composa son Evangile en Achaïe et en Béotie. Mais l'ancienne version syriaque de cet Evangile porte pour titre : « Evangile que Luc enseigna et prêcha en grec à Alexandrie. » Quant aux Actes des apôtres, leur auteur se donne effectivement dans plusieurs passages pour un compagnon de saint Paul. Aussi a-t-on attribué tour à tour les Actes des apôtres à Timothée et à Silas. Quoi qu'il en soit, ce livre paraît, comme l'a montré E. Zeller, avoir été composé à Rome au commencement du second siècle. Malgré son titre il ne renferme qu'un fragment fort incomplet de l'histoire apostolique, car il ne circula jamais sur la vie des apôtres autres que Paul, Pierre, Jacques et Jean, que des récits apocryphes qui ont été recueillis dans l'Histoire des douze apôtres, attribuée à Abdias et que Fabricius a publiée dans son Codex pseudepigraplus Novi Testamenti, et dans les Acta apostolorum apocrypha, donnés d'après les manuscrits grecs, par M. Tischendorf (Leipsick, 1851).

      Toutes les circonstances de la vie de saint Luc ont également un caractère légendaire peu propre à inspirer la confiance. Saint Jérôme assure qu'il excellait dans les lettres, et qu'il ne cessa pas d'exercer la médecine jusqu'à sa mort, au milieu des occupations et des traverses de la prédication évangélique. D'autres prétendent que saint Luc étendit ses connaissances en voyageant dans la Grèce et l'Egypte, à la suite d'une famille noble dont il était le médecin. Quant au talent de la peinture, rien ne prouve qu'il en fût doué (Voyez Luca Santo). Saint Epiphane semble dire qu'il devint un des disciples de Jésus-Christ quelque temps avant sa passion ; mais Tertullien et beaucoup d'autres disent positivement qu'il n'a jamais connu le Sauveur, et ne s'est converti qu'après son ascension. D'après les Actes des apôtres, en l'an 51 de J.-C., Paul et Luc s'embarquèrent ensemble pour passer de la Troade en Macédoine, firent quelque séjour à Philippes, et parcoururent la Grèce en évangélisant. Saint Paul, écrivant à Philémon, témoigne que son disciple coopérait fidèlement à l'œuvre de Dieu. Vers l'an 56, saint Luc fut envoyé à Corinthe par saint Paul. En 61, il le suivit à Rome, quand l'apôtre s'y rendit de Jérusalem, chargé de chaînes. Après le martyre de saint Paul, la légende dit que saint Luc prêcha dans l'Italie, dans la Gaule, dans la Dalmatie et dans la Macédoine, passa par la Bithynie, se rendit en Egypte, et revint dans l'Achaïe, où il finit sa vie par le martyre dans un âge très avancé. L'Eglise latine célèbre sa fête le 18 octobre.

      L'Evangile de saint Luc donne au Christ une généalogie différente de celle qui se trouve dans saint Matthieu ; ce qui peut étonner chez un disciple de saint Paul, lequel dans l'Bible Louis Segond">épître à Timothée s'élève contre les généalogies interminables qui divisaient les chrétiens. Il passe sous silence l'adoration des mages qui se trouve au commencement de l'Evangile de saint Matthieu. Il rapporte presque toujours aux soixante-dix disciples ce que ce dernier Evangile dit des douze. Il ajoute généralement aux traits par lesquels saint Matthieu nous peint l'ignorance et l'incrédulité des apôtres. Il donne des détails sur les actes du Christ que l'on chercherait vainement dans les deux premiers Evangiles. L'ordre des faits adoptés par l'évangile saint Luc est totalement différent de celui que suit saint Matthieu ; il détruit l'ordonnance et enchaînement qu'on observe dans celui-ci. Le style de l'Evangile de saint Luc est clair, élégant, varié. On s'aperçoit que l'écrivain avait reçu une éducation soignée, et avait cultivé les lettres : tous les philologues s'accordent à lui rendre cette justice. Ses pensées et sa diction ont une sublimité qui étonne ; on y admire en même temps cette simplicité qui fait le caractère propre des évangélistes. Il est le plus long de tous, et n'a cependant que vingt-quatre chapitres.

      Les commentaires dont l'évangile de saint Luc a été l'objet n'offrent rien qui doive être cité. Nous dirons seulement qu'il a été traduit en vers français par un anonyme. Richard Simon, dom Calmet, Lardner et Mill lui ont consacré des articles intéressants. La critique allemande s'est beaucoup exercée sur l'Evangile de saint Luc comme sur les autres Evangiles ; il faut citer surtout les travaux de Schleiermacher, Henke, K. Ch. L. Schmidt, Eichhorn, Kuinœl, et L. de Wette. Ed. Zeller dans sa savante Histoire des apôtres (Die Apostelgeschichte), publiée à Stuttgart en 1854, in-8°, a discuté fort au long la question de savoir si saint Luc a ou non composé les Actes des apôtres. Enfin on devra encore consulter E.-A. Schwanbeck, Sur les sources des écrits de saint Luc (en allemand), Darmstadt, 1847, in-8°. Origène et saint Jérôme ont attribué à saint Luc la traduction grecque de l'épître aux Hébreux ; Clément d'Alexandrie lui attribue la Dispute de Jason et de Papisque, ouvrage qui n'existe plus ; mais le tout sans aucun fondement (Voyez dom Calmet Sur la Bible, t. 7, in-folio).  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 25 - Pages 398-399)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Saint Luc, Lucas, évangéliste, était d'Antioche et avait été médecin. Il fut, à ce qu'on croit, converti par saint Paul après la mort de Jésus-Christ, accompagna cet apôtre dans ses voyages en Troade et en Macédoine, en l'an 51 ; alla prêcher seul à Corinthe en l'an 56, partagea en 61 la captivité de saint Paul à Rome, parcourut ensuite plusieurs pays, et fut, dit-on, mis à mort en Achaïe à l'âge de 84 ans.

      On doit à saint Luc l'Evangile qui est ordinairement placé le 3ème dans l'ordre chronologique, et les Actes des Apôtres ; ces deux ouvrages ont été écrits originairement en grec, et sont remarquables par la pureté du style.

      On honore saint Luc le 18 octobre ; on lui donne pour emblème le bœuf. Ce saint fut longtemps en France le patron des médecins. Une tradition erronée, qui n'a d'autre base qu'une confusion de nom (Voyez Santo Luca), attribue à saint Luc le talent de la peinture. Il y eut même à Rome une Académie de peinture, dite de saint Luc, fondée au XVIème siècle par Muziano ; elle a été réunie en 1676 à l'école fondée à Rome par Louis XIV.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 1130.




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