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Magnence

(Flavius Magnentius Augustus)
(~303, en Germanie – 11 d'août 353, à Lyon)
Empereur romain de 350 à 353
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Magnence (Flavius Magnentius Augustus), tyran, était né vers l'an 303, dans la Germanie, de parents obscurs (1). Il fut conduit fort jeune prisonnier dans les Gaules, et, ayant embrassé la profession des armes, il parvint rapidement aux premières dignités militaires. Il avait de la valeur, aimait les lettres et parlait avec éloquence ; il était d'ailleurs dissimulé, cruel, avare et ambitieux. Le christianisme n'avait point adouci ses mœurs, ni affaibli les idées superstitieuses que lui avait inspirées, dans son enfance, sa mère, dont le métier était de prédire l'avenir.
      Magnence, promu au rang de capitaine des gardes de l'empereur Constant, sougea bientôt à franchir l'intervalle qui le séparait du trône ; il fit part de son projet au comte Marcellin, intendant des finances, et l'amena facilement à ses vues. Marcellin persuada les soldats qu'il était de leur intérêt de n'obéir qu'à un prince actif et vigilant ; lorsqu'il crut les esprits bien préparés, sous le prétexte de célébrer la naissance de son fils, il donna une fête aux personnages les plus distingués de la cour, qui était alors à Autun. Le repas fut prolongé avec adresse bien avant dans la nuit. Tout à coup Magnence, qui avait feint de se retirer, parut au milieu des convives revêtu de la pourpre et du diadème, et accompagné de ses gardes ; aussitôt mille cris le proclament empereur ; et tous ceux qui étaient présents, effrayés de ses menaces ou séduits par ses promesses, confirment son élection. Magnence donne à l'instant l'ordre de fermer les portes de la ville et de massacrer Constant (2). Le malheureux prince, averti à temps du danger, fuyait déjà vers l'Espagne ; mais il fut atteint avant d'avoir passé les Pyrénées, et périt sous les coups des assassins.

      Magnence, maître de l'empire, songe à raffermir son autorité ; il s'allie avec Vétranien, gouverneur de l'Illyrie, et dont ses soldats avaient fait malgré lui un nouveau César. Il crée Marcellin grand maître du palais, et lui donne le commandement des troupes qu'il envoie contre Népotien, qui s'était emparé de Rome ; il suit bientôt après son heureux lieutenant dans l'ancienne capitale du monde, fait massacrer les principaux citoyens, dont il confisque les biens, et force les autres à racheter leur vie en versant au trésor la moitié de leur fortune ; et cependant, au milieu des massacres et des proscriptions, le peuple lui prodigue les titres de libérateur de Rome et de l'empire, de restaurateur de la liberté. Il crée Césars ses deux frères, Décence et Desiderius, et donne au premier le commandement des légions italiennes dans les Gaules (Voyez Décence). Il pousse l'audace jusqu'à envoyer des ambassadeurs à Constance, retenu en Orient par la guerre contre les Perses, et il lui propose une alliance avec le meurtrier de son frère. Constance rejeta cette proposition avec horreur ; et Magnence, ne pouvant pas méconnaître ses intentions, se disposa à la guerre. Il rassembla une armée considérable, et marcha au-devant de Constance, sur lequel il remporta d'abord quelques avantages. Les deux armées en vinrent aux mains près de Murse sur la Drave, dans l'Illyrie ; la bataille fut longue et sanglante ; Magnence y fit des prodiges de valeur ; mais enfin la fortune se déclara contre lui, et il fut obligé de se retirer. On dit que cette victoire coûta aux Romains plus de 50.000 hommes de leurs meilleures troupes, et que cette perte, qu'ils ne purent jamais réparer, facilita les invasions des barbares.

      Magnence, ayant rassemblé les débris de son armée, passa en Italie ; mais les peuples ayant pris parti contre lui, il se retira dans les Gaules. Atteint par les généraux de Constance dans les défilés des Alpes, il y éprouva une nouvelle défaite, et s'enfuit à Lyon. Voyant ses affaires désespérées, et craignant que ses soldats ne le livrassent au vainqueur avec sa famille, il tua de sa propre main son frère Desiderius et sa mère, et se laissa ensuite tomber sur son épée, le 11 du mois d'août 353. Il avait occupé le trône trois ans et sept mois. Sa veuve, Justine, épousa l'empereur Valentinien. On a de ce tyran des médailles de toutes sortes de métaux.


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(1)  Gibbon conjecture que Magnence avait reçu le jour au milieu d'une de ces colonies de barbares établies dans la Gaule par Constance Chlore (Histoire de la décadence de l'empire, t. 4, chap. 18).

(2)  Constant avait été le bienfaiteur de Magnence ; et on dit que, dans une révolte, ce prince lui avait sauvé la vie en le couvrant de son manteau  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 26 - Pages 44-45)




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