Saint Corneille, élu pape en
juin 250 ou 251, seize mois après la mort de
saint Fabien, était romain de naissance, et avait déjà gouverné l'
Eglise pendant la vacance occasionnée par la pesécution de l'empereur Dèce. Une pureté virginale, une retenue et une fermeté singulières caractérisaient
saint Corneille, qui n'avait ni désiré ni demandé aucune dignité, et à qui il fallut faire violence pour lui conférer l'
épiscopat. Cette grande vertu fut mise à de grandes épreuves. Il eut un
ennemi acharné dans la personne de Novatien, qui se déclara contre son élection. Cet homme,
disciple et
sectateur du
prêtre Novat, excita un mouvement contre
saint Corneille, se fit élire en sa place, et mérita ainsi le premier titre d'
antipape. Le schisme ne fut pas de longue durée ; mais la persécution contre les Chrétiens s'étant renouvelée sous l'empereur Gallus, successeur de Dèce,
saint Corneille fut banni à Centumcellae, aujourd'hui Civita-vecchia, où il finit sa vie, le 14 septembre 252, dans les souffrances du bannissement ou de la prison, ce qui l'a fait mettre au nombre des
martyrs. Il mourut après avoir occupé le Saint-Siège pendant 1 an, 3 mois et 16
jours.
On connaît deux lettres de ce pape, parmi celles de saint Cyprien et dans les
Epist. Rom. Pont. de D. Coustant,
Paris, 1721, in-fol. Il y a aussi dans la
Bibliotheca patrum une lettre
attribuée à
saint Corneille, adressées à Pupicinus,
évêque de
Vienne ; mais elle n'est pas de ce pape, non plus que les deux qui se trouvent sous son nom dans les décrétales (Voyez les
Annales de
Baronius et les
Mémoires de Tillemont, t. 3.)
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 9 - Page 223)