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Robert II, prince de Capoue et comte d'Averse

(? - 1156, à Palerme)
Prince de Capoue et comte d'Averse de 1127 à 1156
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      Robert II, prince de Capoue et comte d'Averse de 1127 à 1156, était neveu de Robert Ier et de Richard II, qui avait consenti à descendre du rang de prince souverain, pour se faire vassal des ducs de Pouille. Deux des frères de Richard, Robert Ier et Jordan II, avaient régné après lui, sans rien exécuter qui fût digne de mémoire. Robert II, fils du dernier, consacra son règne et sa vie à recouvrer l'indépendance que son oncle avait perdue.

      En recevant l'investiture du pape Honorius II, dans les premiers jours de l'année 1128, Robert prit l'engagement de le défendre ou de le venger de Roger II, comte de Sicile, qui avait molesté Bénévent. Ainsi commença l'inimitié de ces deux princes normands, si fatale au premier. Cependant, Roger, occupé de recueillir la succession des ducs de Pouille, s'attachait à se concilier l'affection des princes normands. Il offrit à Robert les conditions les plus avantageuses et conclut la paix avec lui. Lorsqu'en 1130 il prit, par l'autorité de l'antipape, la couronne royale, il fit choix de Robert, prince de Capoue, pour la mettre sur sa tête, comme étant le plus noble et le plus puissant de ses vassaux. Mais à peine Roger fut-il parvenu au terme de son ambition, qu'il se joua de ses promesses et viola tous les privilèges de la noblesse. Robert, rougissant de n'être plus qu'un sujet, trouva parmi les barons de l'Appulie de nombreux associés pour faire la guerre au nouveau roi. De concert avec Rainolfe, comte d'Alife, il remporta sur Roger une sanglante victoire à Scafato, le 24 juillet 1132. L'année suivante, il vint à Rome auprès de Lothaire III, pour s'assurer les secours de cet Empereur contre le roi des Deux-Siciles. Lothaire, trop faible pour donner une armée aux Normands révoltés, chercha cependant à les encourager ; et il contracta avec Robert des liens d'amitié qu'il ne démentit pas dans la suite ; mais les gentilshommes normands, près un effort vigoureux pour leur délivrance, furent bientôt fatigués de la guerre civile. Le roi cédait momentanément à l'orage ; et bientôt après il revenait de Sicile avec des forces supérieures, qui le rendaient maître de la campagne. Robert, abandonnant à Rainolfe, son associé, le soin de ranimer l'ardeur des Normands, se chargea de leur procurer les secours des autres peuples. Il fit plusieurs voyages à Pise et sut déterminer cette puissante république à prendre sous sa protection la liberté expirante dans le Midi. Il réunit aussi sa cause à celle du pape Innocent II, et il gagna ainsi tous les ennemis du schismatique Anaclet. Mais, comme Lothaire, qui avait promis son appui aux barons normands, n'arrivait point encore à leur aide, Robert passa en Allemagne en 1136 pour le solliciter. Enfin, l'année suivante, tant de soins, tant de courses, tant de dangers furent couronnés par le succès. L'Empereur, le pape et les Pisans envahirent de concert l'Italie méridionale. Roger II fut chassé de tous les Etats qu'il possédait en deçà du Phare. Naples fut délivrée du siège et Robert rétabli dans la principauté de ses pères. Ce triomphe, il est vrai, fut de courte durée : à l'approche de l'automne, l'Empereur prit la route de l'Allemagne, les Pisans retournèrent dans leur patrie ; et Roger, rentrant dans la Campanie avec une nombreuse armée de Sarrasins, s'empara de Capoue, qu'il abandonna au pillage et à la férocité de ses soldats. Robert se retira auprès du pape, et le maintint dans les mêmes sentiments jusqu'à la fatale journée de Galluno, le 22 juillet 1139, où Innocent II demeura prisonnier de Roger. Le prince de Capoue échappa encore à cette déroute.

      Il erra longtemps, depuis, de pays en pays pour susciter des ennemis à Roger. Enfin, quand le nouveau roi des Romains, Frédéric Barberousse, fut couronné à Aix-la-Chapelle, le 09 mars 1152, Robert se jeta à ses pieds avec plusieurs barons normands, au milieu de la cérémonie, pour lui demander justice. Frédéric, touché de son malheur, promit solennellement de le rétablir dans ses Etats. Il lui fournit quelques secours lorsqu'il vint à Rome pour y prendre la couronne impériale, et il lui en obtint de plus considérables du pape. Robert, décoré du titre de lieutenant impérial dans l'Appulie, s'avança en 1155 vers son ancien héritage. Roger II était mort l'année précédente ; et Guillaume Ier, son fils, lui avait succédé. Aucune résistance n'était préparée ; et Robert se rendit maître, en peu de temps, de Capoue et de toute sa principauté ; mais l'année suivante, Guillaume remporta près de Brindes une victoire sur les barons rebelles et marcha sur Capoue pour l'assiéger. Robert n'avait point de forces capables de défendre sa capitale ; il prit de nouveau la fuite, et au passage du Garigliano, il fut fait prisonnier par Richard de l'Aquila, comte de Fondi, qui avait été complice de sa rébellion et qui, en le livrant à Roger, voulait acheter son propre pardon. Guillaume fit arracher les yeux à Robert, dès qu'il le tint en sa puissance. Il l'envoya ensuite dans les prisons de Palerme, où ce prince, dernier descendant des comtes d'Averse et des premiers conquérants normands de l'Italie méridionale, finit misérablement ses jours.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 36 - Pages 113-114)


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