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Roi Arthur / Roi Artus

(? - 542 ?)
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Biographie universelle ancienne et moderne

      La vie de ce fameux prince de la Grande-Bretagne est tellement mêlée de fables, que quelques critiques ont nié jusqu'à son existence ; mais ces fables nombreuses suffisaient elles-mêmes pour prouver qu'il vécut et qu'il fit des exploits mémorables. Voici au reste son histoire, telle que nous l'ont transmise Geoffroi de Montmouth, et d'autres anciens historiens, sans mélange de contes incroyables.

      Arthur était fils d'Igerne, femme de Gorlois, duc de Cornouailles ; mais Uther, pendragon ou dictateur des Bretons, était, dit-on, son père, et pour relever ce commerce adultère, on inventa une histoire semblable à celle de Jupiter et d'Alcmène, et dans laquelle on fit intervenir le pouvoir magique du fameux Merlin. Lorsque Uther mourut, en 516, Arthur lui succéda, et commença, contre les Saxons envahisseurs de l'île, cette suite d'exploits qui ont rendu son nom illustre. Il mit en déroute, sur les bords de la rivière Douglas, dans le Lancashire, une armée combinée de Saxons, d'Ecossais et de Pictes. Il marcha de là sur York et mit le siège devant cette ville ; mais un puissant renfort étant arrivé aux Saxons, il se retira sur Londres, obtint des secours de Hoel, roi de l'Armorique, fils de sa sœur, marcha de nouveau à la rencontre des Saxons, assiégea Lincoln, qu'il prit, et força ce qui restait des défenseurs de la place à se rendre, sous la condition de quitter l'Angleterre. Un autre parti de Saxons débarqua dans l'Ouest, fit de grands ravages, et mit le siège devant Badon ou Bath. cet événement détourna Arthur d'une expédition projetée contre les Ecossais ; il marcha rapidement contre les Saxons, les défit dans un combat sanglant, qui dura deux jours, et tua deux de leurs chefs. Alors il retourna au Nord, avec la même rapidité, pour débloquer son neveu Hoel, que les Ecossais et les Pictes avaient investi dans Dunbritton. Là encore, il fut victorieux ; il obligea l'ennemi, qui fuyait, à capituler, et plaça en Ecosse un souverain de son choix. Revenu à York, il rétablit la foi chrétienne sur les ruines du paganisme, et épousa une femme appelée Guanhumara, élevée dans la famille de Cador, duc de Cornouailles, la même qui, sous le nom de Genièvre, a été le sujet de plusieurs romans en vers, et qui est plus renommée par sa beauté que par sa fidélité conjugale.

      On le représente ensuite comme envahissant l'Irlande, l'assujettissant entièrement, et obtenant le même succès dans l'Islande, la Gothlande et les Iles Orcades ; mais ce ne sont pas là les plus croyables de ses aventures. Pour se reposer de ces travaux, il gouverna son royaume en paix pendant douze ans, et éleva, dit-on, sa cour à un degré de splendeur et de civilisation qui s'accorde mal avec la barbarie du siècle. Il institua son fameux ordre des Chevaliers de la Table Ronde, ces modèles de la chevalerie, devenus si fameux chez les romanciers.

      Le reste de son histoire est mêlé des plus extravagantes fictions. L'orgueil et l'ignorance de quelques anciens écrivains, ses compatriotes, lui font conquérir la Norvège, le Danemark et la France, tuer un géant espagnol et déclarer la guerre à l'empire romain. Selon eux, il était en pleine marche sur Rome, lorsqu'il reçut la nouvelle que son neveu Modred s'était, en son absence, révolté contre lui, et avait épousé sa femme. Arthur, obligé de revenir défendre ses propres Etats, livra tois batailles à Modred, qui avait appelé à son secours les Saxons et les barbares du Nord. Dans la dernière, il fut victorieux ; mais il reçut tant de blessures, qu'il se retira dans l'île d'Avalon, où il mourut, en l'an 542.

      Whitaker est l'écrivain qui a mis le plus de soin à éclaircir cette histoire. Il admet qu'Arthur fut souverain (arth-uir) des Silures, et qu'il combattit sous les ordres d'Ambrosius, pendragon des Bretons, qui l'envoya secourir les Bretons du Nord, opprimés par les Saxons, et qu'ensuite il devint lui-même chef suprême de ses compatriotes. Arthur fut enterré à Glassenbury, et sous le règne de Henry II, vers l'an 1189, son cercueil fut découvert, et on trouva près de son corps une petite croix de plomb, sur laquelle étaient gravés ces mots : Hic jacet sepultus inclytus rex Arturius in insula Avalonia. Après avoir rapporté cette preuve irrécusable de l'existence d'Arthur, on ne peut mieux terminer cet article que par l'observation judicieuse d'un écrivain anglais : « Si ce héros eût été moins célébré par les faiseurs de romans, on n'aurait peut-être pas révoqué en doute la vérité des exploits que de plus graves historiens lui ont attribués. » Le récit des exploits fabuleux d'Arhur peut se lire dans l'Histoire de la poésie anglaise de Warton, dans le Recueil de vieilles romances anglaises d'Ellis, et dans l'Histoire des fictions de Dunlop. L'histoire de sa vie a été écrite par Sharon Turner, Histoire des Anglo-Saxons.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Pages 304-305)



Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Arthur ou Artus, roi de la Grande-Bretagne au VIème siècle, fameux dans les romans de la Table Ronde. La vie de ce personnage est tellement mêlée de fables que son existence même est problématique. Selon les traditions, il était fils naturel d'Uther, pendragon ou chef des Bretons ; il réussit avec l'aide de l'enchanteur Merlin, qui lui donna une épée magique, à se faire reconnaître pour chef vers 516, vainquit les Anglo-Saxons, les Pictes, les Ecossais, soumit l'Irlande, se signala par mille exploits sur le continent même, épousa la belle Ginevra ou Geneviève sa parente ; rétablit le christianisme ; institua l'ordre si célèbre des Chevaliers de la Table Ronde, où brillaient Percecal, Lancelot, Gauriel, Tristan, ses compagnons d'armes, et périt sur un champ de bataille vers 542, après un règne glorieux. L'histoire d'Arthur est racontée dans le roman de Brut, de R. Wace, ouvrage imprimé dès 1485, réimprimé à Londres en 1858, par Wright, 3 vol. in-8. Ce roi a en outre fourni le sujet de plusieurs romans fort anciens, dont les principaux sont : Les vertueux faits et gestes de plusieurs nobles et vaillants chevaliers qui furent au temps du roi Artus, Rouen, 1488 ; Le petit Artus ou le preux et vaillant chevalier Artus de Bretagne, Paris, 1493. Voyez sur ce personnage l'Histoire des Anglo-Saxons, de Turner et l'Histoire des fictions, de Dunlop.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 123.




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