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Sisebut

Flavius Sisebut (? – 621)
21ème roi des Visigoths, de février 612 à 621
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Flavius Sisebut, roi des Visigoths d'Espagne, succéda, en février 612, à Gondemar. Ce prince joignait aux talents d'un capitaine, l'amour des lettres et une piété sincère. Des qualités si rares à cette époque réunirent sur lui tous les suffrages, et si l'on en croit la Chronique d'Isidore de Séville, son élection fut unanime.
      Sisebut justifia toutes les espérances qu'on avait conçues de son règne. Il choisit pour lieutenant Suintila, fils de Recarède Ier, que sa trop grande jeunesse à la mort de son frère Liuva, avait sauvé des fureurs de Witeric, et il le chargea de soumettre les Vascons et les Asturiens révoltés. Dès que cette expédition fut terminée, Sisebut attaqua les Romains, maîtres encore d'une partie de la Bétique et de la Lusitanie, les vainquit dans plusieurs combats, et les força à quitter la Péninsule ou de reconnaître son autorité. L'empereur Héraclius confirma le traité que le gouverneur romain avait fait avec le roi des Visigoths. Suivant le P. Mariana, ce fut à la condition que Sisebut chasserait d'Espagne les Juifs, qu'Héraclius regardait comme la cause de tous les maux qui désolaient l'empire ; mais le zèle de Sisebut n'avait point attendu les ordres de l'empereur pour se manifester. Quatre ans avant la confirmation du traité, il avait par deux édits (1) prescrit des mesures très rigoureuses contre les Juifs, dont quatre-vingt-dix mille avaient reçu le baptême pour échapper aux supplices ou à l'exil. La conduite de Sisebut fut censurée par un concile de Tolède. On ne peut disconvenir, ajoute Mariana, que le roi n'eût fait une chose très opposée à l'esprit de l'Evangile ; car il n'est jamais permis de forcer quelqu'un d'embrasser une religion qu'il ne croit pas véritable. (Histoire d'Espagne, t. 1, p. 597.) Le clergé vit avec plus de peine encore Sisebut prononcer la déposition d'Eusèbe, évêque de Barcelone ; ce prélat avait permis la représentation d'une comédie qui retraçait les usages et les mystères du paganisme. Les autres évêques n'excusaient pas une faute si grave ; mais ils pensèrent que ce n'était point au roi de la punir.

      Affermi sur le trône d'Espagne, Sisebut s'occupa de faire fleurir dans ses Etats la religion, le commerce et les lettres. Il fit tenir, en 619, à Séville, un concile dans lequel fut condamnée l'hérésie des Acéphales, et qui prit différentes mesures de police. Il équipa une flotte, exerça son peuple à la marine, entoura Evora de fortifications, dont on voit encore les ruines, et embellit Tolède d'une église dédiée à sainte Léocadie.
      Ce prince mourut en 621, laissant un fils qui lui succéda sous le nom de Récarède II. Une mort prématurée enleva Récarède au bout de quelques mois ; et tous les suffrages se réunirent alors sur Suintila. On conserve dans les archives des églises de Tolède et d'Oviédo plusieurs Lettres de Sisebut, et quelques-unes ont été publiées par le P. Florez (Espanna sagrada, t. 7). Divers auteurs lui attribuent, mais sans fondement, la Vie de saint Didier, évêque de Vienne, imprimée dans le recueil des bollandistes, 21 mai. Burmann a inséré dans l'Antholía latina, t. 2, p. 322-325, un fragment de soixante-et-un vers d'un poème : De eclipsibus solis et lunæ, dont il paraît que Sisebut est l'auteur (2). Les monnaies de ce prince ont été publiées par Mahudel, à la suite de sa Dissertation sur les médailles espagnoles, pl. 12 (Voyez Mahudel), et par Vélasquez (Conjecturas sobre las medallas de los reyes Godos, page 67 et suivantes).


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(1)  On les trouve dans le Codex legum antiquarum, Francfort., 1613. in-fol., t. 1er, p. 215, et dans le tome 4 des Historiens de France, par dom Bouquet.

(2)  Ce petit poèle, adressé à saint Isidore de Séville à l'occasion d'un petit traité d'astronomie que ce prélat avait composé à la demande de Sisebut, avait déjà été publié, mais d'une manière moins complète, par Pithou, par Scaliger, etc. ; et on l'attribuait à un Fulgentius, d'ailleurs inconnu, ou à Varro Atacinus  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 39 - Page 418)


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