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Thierry Ier

(? - 692)
Roi de Neustrie et de Bourgogne en 673 et de 676 à 692
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      Thierry Ier, roi de France, qui aurait dû être appelé Thierry II, fut le dernier fils de Clovis II, frère de Clotaire III et de Childéric II. Ce prince offre, dans toutes les époques de sa vie, un terrible exemple des désordres qui s'étaient introduits dans le royaume pendant les minorités successives des monarques de la première race. Il fut exclu dès le berceau de la succession de son père, et ne put accuser de cette injustice que les grands de l'Etat, puisque ses frères étaient trop jeunes pour avoir été consultés.

      A la mort de Clotaire III, Ebroïn, maire du palais, homme ambitieux, avare, cruel, en horreur à tous les Français, se hâta de proclamer Thierry roi de Neustrie et de Bourgogne, dans l'unique dessein de régner sous son nom ; mais la haine qu'il inspirait s'étendit sur le roi qu'il avait proclamé ; et Thierry, détrôné par son frère Childéric II, roi d'Austrasie, fut renfermé dans l'abbaye de St-Denis. A la mort de Childéric, qui arriva trois ans après, il sortit de ce monastère pour monter de nouveau sur le trône ; et le royaume du grand Clovis semblait devoir lui revenir tout entier, puisqu'il se trouvait alors seul héritier de Clovis II ; mais un fils de Sigebert, que Grimoald avait fait déporter en Ecosse, en répandant le bruit de sa mort, reparut pour réclamer le royaume d'Austrasie, tandis qu'Ebroïn, furieux de n'être pas appelé par Thierry pour gouverner la France avec le titre de maire du palais, supposait que Clotaire III avait laissé un fils auquel il donnait le nom de Clovis, et, sous ce prétexte, armait les peuples contre leur roi légitime. Ebroïn eut des succès assez grands pour obliger Thierry à traiter avec lui et à lui accorder la mairie du palais. Aussitôt le prétendu fils de Clotaire III disparut, et Ebroïn régna despotiquement sur son maître et sur les Français, jusqu'à ce qu'un seigneur, nommé Ermenfroi, prévînt le tyran qui avait juré sa mort, en l'assassinant au moment où il sortait pour se rendre à l'église. Thierry, débarrassé d'un maire du palais généralement détesté, trouva un ennemi plus dangereux encore dans un maire du palais adoré de la nation entière ; ce fut pépin le Gros, autrement appelé Pépin d'Héristal, qui, sans prendre le titre de roi d'Austrasie, gouvernait ce royaume de sa propre autorité.

      Les victimes de l'ambition et de la cruauté d'Ebroïn avaient cherché un asile à la cour d'Austrasie. Après la mort de ce ministre, ils demandèrent à Thierry d'être remis en possession de leurs biens et de leurs honneurs. Ils éprouvèrent un refus ; et Pépin se chargea de les ramener les armes à la main, unissant ainsi de grands intérêts à la guerre qu'il méditait contre son roi. Cette guerre eut un succès tel que Thierry, après avoir été vaincu à Testri en Vermandois, sans cesse condamné à s'accommoder avec le vainqueur, nomma Pépin le Gros maire du palais du royaume de Neustrie, ce qui étendit sur la France entière la puissance de ce duc. Depuis cette époque, Thierry retomba dans la nullité où il avait vécu sous Ebroïn, et il n'eut de roi que le nom. Renfermé à Maumaques, maison de plaisance sur l'Oise, il n'en sortait que pour se rendre aux assemblées publiques, monté sur un chariot traîné par des bœufs. Il vécut ainsi jusqu'en 692, où il mourut âgé de 40 ans, laissant deux fils, Clovis III et Childebert II, qui régnèrent après lui et comme lui. Il fut enterré dans l'abbaye de St-Waast d'Arras, où l'on voyait encore son épitaphe. Grotilde ou Clotilde, sa femme, y fut placée à côté de lui. Ce prince, malheureux sans l'avoir mérité, fut tour à tour le jouet du caprice et de l'ambition des grands de son royaume. Exclu dès le berceau de la succession du roi son père, renversé du trône par un frère ambitieux, il ne rentra dans ses droits que pour être l'esclave de ceux dont le ciel l'avait fait naître le souverain. On juge cependant à travers l'obscurité de l'histoire, dont les auteurs étaient vendus à la famille de Pépin, qu'il ne fut pas dépourvu de grandes qualités. La confiance dont il honora saint Léger lui fait honneur.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 41 - Page 356)




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