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Zénon de Citium

(v. 335 av. J.-C., à Citium, Chypre - v. 264 av. J.-C., à Athènes)
Philosophe grec, fondateur du stoïcisme
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Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet

      Zénon, fondateur du stoïcisme, né à Citium en Chypre vers l'an 360 av. J.-C., était fils d'un riche marchand, et se livra d'abord lui-même au commerce ; mais il y renonça après avoir éprouvé une perte considérable. Entrant par hasard chez un libraire d'Athènes, il y rencontra les Mémoires de Xénophon sur Socrate, et conçut dès lors un goût si vif pour la philosophie qu'il voulut s'y livrer tout entier. Il entendit le cynique Cratès, le mégarique Stilpon, les académiciens Xénocrate et Polémon, puis se fit un système propre, et, vers l'âge de 40 ans (300 av. J.-C), ouvrit une école sous un célèbre portique d'Athènes, le Pécile : c'est de là que cette école est nommée le Portique ou Ecole stoïcienne (du grec stoa, portique). L'éclat de ses leçons, l'élévation de sa morale, et plus encore les beaux exemples qu'il offrait dans sa conduite attirèrent auprès de lui de nombreux disciples : on comptait parmi ses auditeurs Antigone Gonatas, roi de Macédoine. Il mourut dans une extrême vieillesse, entouré de la vénération universelle, vers 263 av. J.-C.

      Zénon s'était surtout proposé de rétablir dans toute leur autorité la vertu, ébranlée par les Epicuriens, et la vérité, attaquée par les Sceptiques. Il divise la science en 3 parties : Logique, Physiologie (science de la nature) et Morale ; mais chez lui, les deux premières ne font guère que préparer à la troisième. Dans la Logique, il s'attache surtout à déterminer le criterium de la vérité : il le place dans les perceptions des sens approuvées par la raison, et proclame que toutes nos idées ont leur première source dans les sens : Nihil est in intellectu quin prius fuerit in sensu. Dans la Science de la nature, il distingue, pour le monde comme pour l'homme, deux principes : l'un passif, la matière, le corps ; l'autre actif et vivifiant, Dieu et l'âme humaine. Néanmoins, il fait de l'âme un air ardent, une espèce de feu, et conçoit de même Dieu comme un principe igné universellement répandu, qui par son action anime chaque chose, et qui par sa providence dirige tous les êtres selon les lois immuables de l'ordre ou de la raison. En Morale, il prescrit de se conformer à ce même ordre, qui est la loi de Dieu, et donne pour règle de suivre la nature (sequi naturam) ou la droite raison. Il n'admet d'autre bien que la vertu, d'autre mal que le vice, et trace du vrai sage un portrait idéal qui le place presque au-dessus de l'humanité : il le proclame seul libre, seul riche, seul beau, seul heureux, tombant ainsi dans d'insoutenables paradoxes ; il condamne toutes les passions comme autant de faiblesses et de maladies de l'âme, recommandant une insensibilité contre nature, une vertu farouche et pleine d'obstentation. Il n'admettait pas l'immortalité individuelle de l'âme et semblait absorber Dieu dans le monde.

      On ne possède aujourd'hui que les titres de quelques-uns de ses ouvrages : De la Vie selon la nature, du Devoir, de la Nature humaine, des Passions, des Mots, etc. On ne connaît ses opinions que par les écrits de Cicéron (Questions académiques, des Biens et des Maux, des Devoirs, Paradoxes, etc.), de Sénèque, de Plutarque, et de Diogène Laërce, qui a donné sa Vie. Voyez Stoïciens.  Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 2035.




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