Vous êtes ici : Biographies & portraits | Aétius (? - 454)

Aétius

(? - 454)
© France-Spiritualités™




      Aétius, général romain, naquit à Dorostore, dans la Mœsie. Gaudence, son père, Scythe d'origine, parvint aux premiers emplois militaires, et fut tué dans les Gaules par des soldats mutinés. Aétius, élevé parmi les gardes de l'empereur, et donné bientôt en otage au redoutable Alaric, apprit l'art de la guerre sous ce conquérant , et profita de son séjour chez les barbares pour se faire aimer de ces peuples, qu'il devait un jour avoir alternativement pour ennemis et pour alliés.

      En 424, l'usurpateur Jean ayant voulu s'emparer du sceptre d'Occident, Aétius se chargea de le faire secourir par les Huns ; mais Jean fut vaincu, et son défenseur se soumit aussitôt à Valentinien, qui régnait en Occident, sous la tutelle de Placidie, sa mère. Avide des faveurs de la cour, et jaloux du crédit du comte Boniface, Aétius ourdit contre lui une trame odieuse, dont le résultat fut la révolte de Boniface, qui appela Genseric et les Vandales en Afrique. Une explication tardive entre Boniface et Placidie ne sauva pas l'Afrique ; mais elle fit découvrir l'intrigue d'Aétius qui, dans ce moment, écrasait, dans les Gaules, les Francs et les Bourguignons. Placidie n'osa le punir, mais elle accorda de nouvelles dignités à Boniface. Aétius, furieux, revole en Italie à la tête de quelques troupes, rencontre son rival, lui livre bataille, est vaincu ; mais il blesse de sa propre main Boniface, qui mourut quelque temps après, en 432 ; Placidie voulut venger sa mort.

      Aétius, retiré chez les Huns, revint exiger son pardon à la tête de 60.000 barbares ; l'impératrice lui rendit ses charges et ses honneurs, et Aétius retourna dans les Gaules servir l'Empire, qu'il défendait avec courage lorsque son ambition n'en décidait point autrement. Il battit successivement les peuples qui se partageaient les provinces, et se servit souvent du crédit qu'il avait sur eux pour les ruiner les uns par les autres. Bientôt il eut besoin de les réunir tous pour s'opposer aux hordes barbares conduites par Attila.

      Ce roi des Huns avait passé le Rhin et la Seine, et s'avançait vers Orléans, qu'il assiégea bientôt ; Aétius, dans ce danger, rassemble les Saxons, les Bourguignons, les Francs, entraîne dans cette alliance Théodoric, roi des Visigoths, et marche avec une armée formidable contre son ennemi. Attila avait quitté Orléans, repassé la Seine, et se trouvait près de Châlons en Champagne, dans les champs Catalauniques ; Aétius le joignit et lui présenta la bataille en 451. Cette journée devait décider du sort du monde entier : Attila, le fléau de Dieu et le roi des rois, allait trouver enfin un vainqueur : la mêlée fut affreuse : les deux armées étaient innombrables ; les peuples et les princes alliés rivalisaient de courage ; la nuit vint couvrir la retraite d'Attila, et cacher aux deux partis l'horreur du carnage. S'il faut en croire Jornandès, près de 300.000 morts jonchaient la terre ; Théodoric fut trouvé percé d'un dard. Son fils voulait le venger en attaquant sur-le-champ l'armée d'Attila, affaiblie et effrayée de sa défaite ; il paraît qu'Aétius craignit à son tour de voir ses alliés trop puissants ; il retint leur chage, les persuada de se séparer, et laissa échapper Attila. Ce barbare menaça de nouveau l'Italie, où le nom d'Aétius suffit encore pour l'arrêter, en 452 ; mais la perte de ce dernier se tramait en secret à la cour de Valentinien.

      Ce lâche empereur venait d'outrager la femme du sénateur Maxime, qui méditait d'en tirer vengeance, et qui, redoutant le courage et le dévouement d'Aétius, voulut d'abord priver le trône d'un si solide appui. Il fut facile de rendre ce genéral criminel aux yeux d'un prince ingrat, faible et soupçonneux ; Aétius, mandé au palais avec quelques-uns de ses amis, s'y rend sans défiance ; il s'approche de l'empereur, qui, dans l'instant, tire son épée et la plonge lâchement dans le sein d'Aétius ; de vils eunuques l'achevèrent, et ses amis partagèrent son sort. Le meurtre de ce grand capitaine indigna tout l'empire, et sa mort ne tarda pas à être vengée. (Voyez Valentinien III)

      Aétius était d'une taille moyenne, d'une figure mâle, d'un tempérament robuste, et d'une adresse remarquable aux exercices du corps ; il supportait facilement la fatigue et les privations ; son ambition, déguisée avec adresse, ressemblait quelquefois à la grandeur d'âme. Ses belles actions ont fait oublier les intrigues et les viles manœuvres auxquelles il s'abaissa pour perdre ses rivaux et ses ennemis. Sa mort arriva en 454.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Pages 206-207)


Un lien vers cette page se trouve dans les pages suivantes :



Site et boutique déposés auprès de Copyrightfrance.com - Toute reproduction interdite
© 2000-2024  LB
Tous droits réservés - Reproduction intégrale ou partielle interdite

Taille des
caractères

Interlignes

Cambria


Mot de passe oublié
Créer un compte