Biographie universelle ancienne et moderne Albéron Ier, évêque et prince de Liège, en 1123, n'était pas, comme on le dit communément,
frère de Godefroid le Barbu, fils de Henri II, comte de Louvain, mais fils d'un premier mari d'Adélaïde,
épouse de Henri II. C'était un
prélat recommandable par la pureté de ses murs et la douceur de son caractère.
Son règne n'est remarquable que par la suppression du droit de mainmorte, qu'il abolit dans ses terres longtemps avant Henri III,
duc de
Brabant. Ce droit, dit le laborieux M. Dewez, consistait dans l'obligation de céder au seigneur, quand un père de famille mourait, le plus beau meuble de la maison ; ou, pour le racheter,
il fallait couper la main droite du défunt et la présenter au seigneur. Cette coutume singulière n'est rien moins que prouvée. M. Dewez a copié ces détails dans Desroches, qui, ainsi que l'auteur de la
Bibliothèque des coutumes et Furetière, les a empruntés au
Magnum Chronicon Belgicum, d'où Chapeauville les avait extraits. Mais on n'en trouve aucune trace dans les monuments législatifs. Le savant Moser, dans ses
Patriotisch Fantasien, a prouvé que les serfs seuls n'étaient pas mainmortables, mais que des
évêques même l'étaient à l'égard de l'empereur, des chapitres à l'égard des
évêques, etc. Kluit a fait une dissertation curieuse sur cet objet, touchant lequel on trouve aussi des renseignements dans les
Recherches sur la ville de Gand du chev. Diéricx.
Albéron mourut le 1er
janvier 1128.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 320)