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Alexis V Ducas

(? - 1204, à Constantinople)
Empereur d'Orient en 1204
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Biographie universelle ancienne et moderne

      Alexis V, empereur de Constantinople, surnommé, Murzuphle, à cause de l'épaisseur de ses sourcils, était de l'illlustre famille des Ducas. Son caractère ambitieux et perfide lui fit entrevoir la possibilité de monter sur le trône chancelant de Constantinople, où se succédaient rapidement les faibles empereurs du nom de l'Ange. Alexis IV venait d'y être replacé avec son père Isaac, par les chefs latins de la 4ème croisade. Murzuphle chercha à s'insinuer dans l'esprit du jeune empereur, pour être mieux à portée de le perdre, en profitant de ses fautes. Alexis, placé entre ses avides protecteurs et ses sujets turbulents, dont la haine pour les Latins égalait l'imprudence et la lâcheté, avait lui-même trop de faiblesse et d'indécision pour se tirer d'un pas aussi difficile ; Murzuphle se déclara ouvertement contre les croisés, et engagea Alexis à les irriter par des trahisons ou par des attaques imprévues, que le perfide confident faisait échouer secrètement, et dont il se servait pour décrier l'empereur auprès des Grecs mécontents. Un incendie terrible, qui dévora Constantinople pendant huit jours, en 1203, et dont les Latins furent la première cause, porta l'irritation à son comble ; le 25 janvier 1204, le peuple s'ameuta et força le sénat à déposer l'empereur, et à élire un jeune homme nommé Canabe. Alexis, effrayé, fit, par le conseil de Murzuphle, demander en secret du secours aux croisés ; mais Murzuphle profita de cette démarche pour répandre une alarme générale ; et, lorsque la nuit fut venue, il se rendit au palais, épouvanta l'empereur, afin de le déterminer à sortir par une secrète issue, où l'attendaient des satellites qui saisirent ce prince, et le jetèrent dans un cachot. Le lendemain, Murzuphle se fit couronner ; Canabe, lui fut livré.

      Maître du trône, Alexis Murzuphle songea d'abord à se défaire d'Alexis, et de son père. (Voyez Alexis IV le Jeune.) Ces malheureux princes perdirent la vie ; cependant ils laissèrent des vengeurs inquiétants. Murzuphle employa toute son adresse pour se rendre les croisés favorables ; mais ses ruses furent inutiles ; les chefs latins reçurent ses propositions avec indignation et se préparèrent à attaquer Constantinople, que Murzuphle ne songea plus qu'à bien défendre ; il en fit réparer les foritications ; et, pour se procurer l'argent qui lui manquait, il força à des restitutions tous ceux qui, sous les règnes des l'Ange, avaient commis des dilapidations. Peu sûr cependant de l'affection et du courage des Grecs, il tenta encore d'entamer une négociation avec le doge Dandolo. Celui-ci proposa des conditions que Murzuphle rejeta ; l'une d'elles était la soumission des Grecs à la communion latine. Tout accommodement devenant impossible, les chefs latins convinrent entre eux du partage de l'empire d'Orient, et le 09 avril 1204, ils livrèrent le premier assaut. Les Grecs, animés par Murzuphle, et rassurés par la force de leur murailles, soutinrent vigoureusement l'attaque, et repoussèrent les croisés ; après quelques jours d'incertitude et de découragement, ceux-ci donnèrent un assaut plus furieux encore, et s'emparèrent des murs et des principaux quartiers.

      Murzuphle, réfugié au palais Bucoléon, s'y barricada ; mais, au milieu de la nuit, il s'évada, et sortit de la capitale, emportant avec lui ce que le palais contenait de plus précieux, et accompagné d'Euphrosine, femme du vieil Alexis III l'Ange, et de sa fille Eudocie, que Murzuphle avait épousée, quoiqu'il fut déjà marié deux lois sans avoir été veuf. Il ne s'éloigna de Constantinople que de quatre journées, et tâcha de se former un parti dans la Thrace, où son beau-père Alexis s'était réfugié pareillement. La nécessité rapprocha ces deux misérables ; après quelques pourparlers, auxquels la défiance et la trahison présidaient, Murzuphle se rendit avec ses troupes à Mosynople, dont Alexis III l'Ange était maître. Ce dernier fit à son gendre et à sa fille un accueil bienveillant ; mais, quelques jours après, il les invita à venir prendre le bain, et Murzuphle fut à peine entré, que des soldats se jetèrent sur lui, et lui arrachèrent les yeux, malgré les cris d'Eudocie, qui accablait son père d'imprécation. Murzuphle, abandonné des siens, erra pendant quelque temps, et se disposait à passer en Asie, lorsqu'il fut arrêté et conduit devant Baudouin Ier, empereur français d'Orient, qui le fit juger par ses barons comme coupable du meurtre de son souverain. Murzuphle se défendit avec audace : il n'en fut pas moins condamné être précipité du haut de la colonne que le grand Théodose avait fait élever sur la place du Taurus, à Constantinople. Cet événement eut lieu en 1204.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 451)




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