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Amaury Ier

(1138 - 1173, à Jérusalem)
roi de Jérusalem de 1165 à 1173
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      Amaury Ier, roi de Jérusalem, succéda à son frère Baudouin III, et fut couronné dans l'église du St-Sépulcre, le 18 février de l'année 1165, à l'âge de 27 ans. Doué d'un génie actif et entreprenant, il avait des vues grandes et souvent gigantesques, pour le chef d'un petit Etat. Vain et fier, il tenait pour le moins autant à l'argent qu'à la gloire, et croyait qu'en politique, tous les moyens sont bons pour arriver à son but.

      Dès les premiers jours de son règne, il eut une guerre à soutenir contre le calife d'Egypte, qui s'était engagé à payer un tribut aux rois de Jérusalem, et qui, pour s'en délivrer, envoya une armée contre la Palestine. Les hostilités étaient déjà commencées, lorsque des troubles s'élevèrent en Egypte, et forcèrent le calife à rappler ses troupes, à demander la paix, et même à solliciter l'alliance d'Amaury contre Nour-Eddyn, sultan d'Alep, qui avait envoyé un de ses lieutenants sur les bords du Nil, pour appuyer le parti des mécontents, et profiter des dissensions, afin d'agrandir ses Etats. Amaury, s'étant rendu aux désirs du calife, qui lui accorda des subsides considérables, entra avec une armée en Egypte, où il battit plusieurs fois les troupes du sultan : il revint ensuite dans son royaume, chargé de présents, et comblé de richesses et de gloire ; mais comme, dans cette expédition, il avait vu la prospérité de l'Egypte, la fertilité de son sol, sa nombreuse population, et la faiblesse de son gouvernement, il forma le projet d'en faire la conquête, et n'eut pas de peine à y faire entrer le grand maître des chevaliers de St-Jean, à qui il promit de céder la ville de Bilbéis, lorsqu'elle serait tombée au pouvoir des chrétiens. Il trouva aussi le moyen d'associer à son entreprise l'empereur de Constantinople, dont il avait épousé la nièce, après avoir répudié Agnès de Courtenay. Il s'occupa pendant plusieurs mois des préparatifs de cette guerre, et rompit tout à coup la paix, en assiégeant Bilbéis, qui ne tarda pas à se rendre, et fut remise à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Amaury marcha ensuite vers le Caire, où l'avait déjà devancé la terreur de ses armes. Le calife et son vizir invoquèrent en vain la foi des traités ; ils proposèrent d'acheter la retraite des chrétiens par des sommes considérables. Amaury, toujours disposé à vendre la paix et la guerre, consentit alors à écouter les prières du calife, et les hostilités firent place aux  négociations. Pendant ce temps, le calife implora le secours du sultan d'Alep, qui envoya une puissante armée en Egypte, pour combattre les chrétiens. Au moment où Amaury se croyait déjà possesseur des trésors du Caire, il fut obligé d'abandonner ses conquêtes, et revint dans son royaume, avec la honte qui suit toujours l'injustice, quand elle n'est pas couronnée par le succès. Cette guerre fut d'autant plus malheureuse pour les chrétiens, que Nour-Eddyn, qui avait, comme Amaury, le projet de s'emparer de l'Egypte, ne laissa pas échapper cette occasion. Ce royaume, troublé au dedans et menacé au dehors, fut réuni aux vastes Etats du sultan d'Alep, et le petit royaume de Jérusalem se trouva environné et menacé de toutes parts par une puissance formidable ; pour comble de malheurs, il s'était élevé, au sein des troubles et des guerres qui désolèrent l'Egypte, un jeune héros, dont le nom devait être un jour redoutable aux chrétiens de la Palestine ; ce héros était Saladin, qui fut d'abord vizir, ou gouverneur de l'Egypte, et qui, après la mort de Nour-Eddyn, recueillit l'immense héritage du sultan d'Alep. Le premier usage qu'il fit de sa puissance fut d'attaquer le royaume de Jérusalem. Amaury, qui redoutait un si dangereux ennemi, implora les armes des chrétiens d'Occident, et se rendit lui-même à Constantinople pour solliciter le secours des Grecs ; mais il n'obint que des promesses, et il ne lui resta plus alors que son courage et ses propres forces, pour arrêter les progrès d'un ennemi dont il avait préparé la puissance. Son royaume était agité par les factions des templiers et des hospitaliers, et les colonies chrétiennes en Asie marchaient rapidement à leur décadence.

      Amaury mourut en 1173, avant de voir éclater les catastrophes dont Jérusalem était menacé, et laissa ce triste héritage à son fils Baudouin IV.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 1 - Page 564)


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