Thierry Ier ou Théodoric, fils aîné de Clovis, n'est pas compté parmi les rois de France, les
historiens, pour se tirer autant que possible de l'embarras que cause le partage continuel du royaume, ayant pris l'habitude de ne mettre de ce nombre que les rois qui ont régné à
Paris. Clovis avait laissé quatre fils : ses conquêtes furent dviisées en quatre parts et tirées au sort ; et Thierry, quoique né d'une concubine, eut en partage l'
Austrasie, dont la ville de
Metz était la capitale, et par préciput l'Auvergne, le Rouergue et d'autres provinces. L'
histoire le désigne sous le nom de roi d'
Austrasie ou roi de
Metz. Ce mot
Austrasie s'appliquait à la partie orientale de la France, comme le mot
Neustrie signifiait la partie occidentale. Ces deux grandes
divisions étaient subdivisées selon le nombre des
enfants que laissait le monarque à sa mort, et même selon les royaumes qu'il créait de son vivant en faveur de ses fils. Il faut donc suivre de règne en règne les changements qui s'opèrent, pour connaître les provinces dont se somposaient ces divers Etats ; et si l'on n'oublie pas que les murs des
Francs les portaient sans cesse à envahir ; que les princes de la maison de Clovis étaient tous guerriers ; qu'ils étaient toujours disposés à attaquer leurs voisins et à se
battre entre eux, on sentira que l'étendue de leurs royaumes variait autant par les victoires et les défaites que par les héritages. L'union entre des
frères, rois, rivaux et successeurs les uns des autres, était impossible ; aussi, sur un
faux bruit de la mort de Thierry, son
frère Childebert courut s'emparer de l'Auvergne, qui faisait partie du royaume d'
Austrasie ; et lorsqu'il apprit que Thierry revenait victorieux, il se retira et chercha d'autres contrées à envahir, car le repos était insupportable aux
Francs. Thierry, aidé de ses
frères, détruisit le royaume de
Thuringe ;
Hermenfroi, qui gouvernait cette contrée, fut précipité du haut des murs de Tolbiac, malgré les promesses données pour l'engager à quitter l'asile où il s'était réfugié après sa retraite. Des Danois, qui avaient fait une descente sur les terres de la domination de Thierry et qui s'en retournaient chargés d'un riche butin et avec un grand nombre de captifs, furent poursuivis et massacrés par Théodebert, fils de ce prince, qui commença ainsi à dix-huit ans une brillant carrière (voyez
Théodebert Ier).
Thierry mourut en 534, âgé de 51 ans, après avoir régné vingt-trois, et fut enterré à
Metz. Il passe pour avoir le premier donné aux peuples de Bavière un code de lois, qu'il fit rédiger par d'habiles jurisconsultes ; mais on doit toujours se défier de l'origine de ces législations, placées à une époque où les murs étaient si grossières et les intérêts si peu compliqués, que tout se décidait bien plus par les coutumes et par les armes que par l'autorité des lois.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 41 - Page 356)