Biographie universelle ancienne et moderne Aspar, patrice et général des armées romaines, pendant le règne de Théodose II et de ses successeurs, fit ses premières armes sous la conduite de son père Ardaburius, et partagea bientôt avec lui les honneurs du commandement ; le père et le fils furent chargés, en 425, de passer en Italie, pour défendre Valentinien III et sa mère Placidie, contre le rebelle Jean ;
Aspar devait les conduire par terre en Italie, tandis qu'Ardaburius attaquerait
Ravenne par mer.
Aspar surprit d'abord
Aquilée, mais il eut la douleur d'apprendre que la tempête avait conduit le vaisseau monté par son père dans le port
ennemi, où ce général se trouvait prisonnier. Cependant un avis secret que reçut
Aspar le détermina à marcher vers
Ravenne en toute hâte ; un berger lui indiqua une route inconnue, qui le conduisit au pied des murs ; Ardaburius avait séduit les troupes de Jean, et lorsqu'
Aspar arriva pour attaquer
Ravenne, il trouva les portes sans défense, et fut bientôt maître de la ville et de la personne du tyran, qui fut conduit à
Aquilée, et mis à mort par ordre de Placidie. Trois
jours après,
Aétius, qui avait embrassé le parti de Jean, parut avec une armée de 60.000
Huns.
Aspar lui livra une bataille sanglante, dont le succès fut incertain, mais qui fut suivie de la soumission d'
Aétius.
En 431,
Aspar passa en Afrique, pour secourir le comte Boniface
contre
Genseric, roi des
Vandales ; les Romains furent taillés en pièces,
et
Aspar s'enfuit à Constantinople. Il conserva son crédit et sa puissance sous le règne de
Marcien, et fut soupçonné d'avoir hâté, par le poison, la mort de ce prince vertueux. Ce qui est plus certain, c'est qu'il profita de cet événement pour disposer du sceptre, dont il n'osait s'emparer ouvertement, parce qu'il était
arien. Il plaça sur le trône
Léon, simple tribun, et sa créature, auquel il fit promettre de nommer César un de ses fils. Mais bientôt le nouvel empereur oublia cette promesse ;
Aspar en exigea l'accomplissement, avec une
hauteur qui ne parut point effrayer
Léon. Dans l'horrible
incendie qui dévasta Constantinople en 463,
Aspar montra un courage et une activité dont l'
histoire a fait une mention honorable. Cependant, mécontent de l'empereur, qui s'était affranchi de sa
tyrannie, il forma, de concert avec son fils Ardaburius, plusieurs intrigues pour faire échouer les entreprises de
Léon ; celui-ci, pour se concilier ces hommes dangereux, déclara enfin César Patricius, le second fils d'
Aspar, et lui fiança sa fille Léontie. Mais
Aspar et Ardaburius, peu satisfaits d'avoir fait trembler leur maître, conspirèrent de nouveau ;
Léon en fut instruit, et les manda au palais, où ils furent massacrés par les
eunuques, en 471.
La puissance et le crédit de cet homme ne furent point
anéantis par sa mort ; des officiers
goths voulurent le venger, et excitèrent des troubles violents ; Constantinople fut menacée, les provinces furent ravagées, et l'
esprit séditieux d'
Aspar, du fond de la tombe, fut encore funeste à l'empire qu'il avait si longtemps opprimé.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 2 - Pages 328-329)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Aspar, général et patrice de l'empire d'Orient, Alain ou
Goth de naissance, fut envoyé en Italie par Valentinien contre le rebelle Jean,
qu'il réduisit (435). Six ans après, il fut battu par
Genséric,
roi des
Vandales.
Après la mort de l'
empereur Marcien (457),
Aspar mit la
couronne sur la tête de
Léon le Thrace, et obligea ce prince à donner le titre de césar à son fils Ardaburius ; n'étant pas encore satisfait, il conspira contre la vie de l'empereur ; mais celui-ci en fut instruit et le fit mettre à mort avec son fils (471).
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 127.