Chilpéric II, roi de France, monta sur le trône en 715, après avoir mené longtemps une vie ignorée. Ce prince était le plus jeune des fils de
Childéric II, qui fut assassiné en 673, ainsi que son
épouse et ses
enfants, par des seigneurs qui ne trouvèrent que cet affreux moyen de se venger des injures personnelles qu'ils avaient reçues du roi. Chilpéric échappa au massacre de sa famille, fut élevé dans un
monastère, sous le nom de Daniel, et se fit clerc, c'est-à-dire qu'il se consacra au service de l'
Eglise. On ignore quand il quitta le cloître pour laisser croître sa longue chevelure, signe distinctif des rois de la première race, ni ce qu'il devint jusqu'au
jour où Bainfroi,
maire du palais de
Neustrie après
Pépin le Gros, le proclama roi, au lieu de Thierry, fils unique de
Dagobert II, dont l'extrême
jeunesse ne pouvait convenir à un parti de bons Français, qui, voulant rappeler les héritiers du grand Clovis à toute leur dignité, avaient besoin d'un prince en âge de gouverner par lui-même ; or, Daniel, qui prit le nom royal de
Chilpéric II, était alors âgé de 44 ans. Il parut en effet à la tête des armées, ce qui n'était arrivé à aucun de ses prédécesseurs depuis l'élévation des
maires du palais ; mais il rencontra dans
Charles-Martel, fils de
Pépin le Gros, un
ennemi habile, infatigable, qu'aucune difficulté n'arrêtait. Il obtint cependant d'abord sur lui quelques avantages ; mais, après avoir été battu à Amblet, il finit par tomber entre ses mains.
Charles-Martel lui laissa tous les honneurs de la représentation, l'accabla de respects, et garda pour lui le pouvoir.
Chilpéric II, victime de l'ambition des
maires du palais d'
Austrasie et des
factions depuis longtemps formées par les grands pour secouer le joug de l'autorité, a été confondu à tort parmi les rois fainéants. Il combattit et régna trois ans sans maître, et ne survécut que deux années à l'humiliation d'être dominé, étant mort à
Attigny, en 720. Il fut enterré à
Noyon. Thierry, fils de Dagobert, lui succéda.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 39 - Page 413)