Biographie universelle ancienne et moderne Jacques IV, roi d'Ecosse, « était né brave et généreux, dit Robertson ; il éprouvait fortement toutes les passions qu'une
âme noble peut ressentir dans le
feu de la
jeunesse. Il aimait la magnificence ; il se plaisait à la guerre ; il était avide de se faire un nom. Sous son règne, l'ancienne inimitié, devenue comme héréditaire entre le roi et la noblesse, parut entièrement cessée. » Constamment dévoué aux intérêts de la France, il semblait ne vouloir profiter de la tranquillité intérieure que pour prouver à l'antique alliée de son pays son empressement à combattre leur
ennemi commun, l'Angleterre. Il ne fit néanmoins aucune démonstration hostile durant la guerre éphémère qui éclata en 1492 entre les deux royaumes ; mais, sur la recommandation de Charles VIII, aidée de celle de
Maximilien Ier, il accueillit Perkin, lui fit
épouser Catherine Gordon, fille du comte de Huntley et alliée à la famille royale, leva une armée et entra en Angleterre pour soutenir les prétendus droits de son protégé (voyez Henry VII). Personne, à sa grande surprise, n'ayant remué en faveur de ce dernier, qui avait cependant publié un manifeste, Jacques repassa la frontière, et ensuite écouta les propositions de Henry VII pour faire la paix, refusant néanmoins de livrer l'homme qui était venu implorer sa protection. Il lui conseilla de se retirer pour éviter tout prétexte de guerre, répondit avec une noble fierté aux diverses demandes des Anglais, et finit par conclure une trêve qui ne fut suivie d'une paix réelle qu'en 1505, par le
mariage de Jacques avec Marguerite, fille de Henry.
Cette alliance se négociait depuis trois ans, et le roi d'Angleterre mettait d'autant plus d'empressement à la conclure, qu'il espérait par là voir disparaître à jamais les sujets de
discorde entre les deux royaumes. Sa perspicacité, qui avait prévu bien d'autres avantages de cette union, se trouva pourtant en défaut sur ce point ; car Jacques,
voyant, en 1515, Henry VIII faire des préparatifs pour attaquer la France, se mit en mesure d'opérer une diversion. Indépendamment de la jalousie contre les Anglais, naturelle à la nation écossaise, Jacques céda aussi, dans cette circonstance, aux invitations d'Anne de
Bretagne, femme de
Louis XII. Dans tous les tournois, il s'était déclaré son chevalier ; elle le somma de prendre sa défense : il obéit à cet appel, malgré les remontrances de la reine et de ses plus sages conseillers. Il envoya d'abord une escadre pour défendre les côtes de France ; et ensuite, méprisant l'
excommunication lancée par le pape contre les adhérents de
Louis XII, il rassembla une armée de cinquante mille hommes, avec laquelle il envahit le Northumberland : mais au lieu de poursuivre ses succès avec activité pendant l'absence des
ennemis, il perdit son temps au château de Ford, dont la
dame lui avait inspiré la plus vive passion. Bientôt ses troupes souffrirent de la disette. Le défaut de discipline se fit sentir, un grand nombre de soldats se retirèrent dans leurs foyers. Cependant l'armée anglaise, commandée par le comte de Surrey, s'était avancée jusqu'à la rivière de Till, qu'elle passa : le 9 septembre, on en vint aux mains près de Flowden. Les Ecossais eurent d'abord des succès ; mais le désordre se mit dans leurs rangs, et les Anglais restèrent maîtres du champ de bataille. Le nombre des morts fut à peu près égal des deux côtés, avec cette différence que les Anglais perdirent très peu de personnes de marque, tandis que la
fleur de la noblesse d'Ecosse périt dans cette journée en combattant auprès de son roi, et ce prince lui-même y laissa la vie.
Malgré les recherches les plus exactes, on ne put retrouver son
corps. Les Anglais en rencontrèrent un qui lui ressemblait ; ils le mirent dans un cercueil de plomb et l'envoyèrent à Londres, où l'on n'osa pas l'enterrer, parce que Jacques était mort excommunié. Henry obtint ensuite qu'on lui donnât l'
absolution. Les Ecossais soutinrent que ce
corps était celui du chevalier Elphinston, qu'on avait revêtu d'une armure semblable à celle du roi, afin de faire prendre le change à l'
ennemi. On suppose que ce prince avait été tué au passage de la Tweed, par les
vassaux d'un de ses généraux, lord Home. Le peuple s'imagina que Jacques était parti pour la terre sainte, afin d'accomplir un vu, et qu'il reviendrait prendre possession du trône. Cette idée absurde fut en vogue pendant très longtemps.
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 20 - Pages 491-492)
Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie Jacques IV, roi d'Ecosse, fils de
Jacques III d'Ecosse, né en 1473, roi en 1488, mort en 1513, se montra brave et généreux ; il gagan la confiance et l'amitié des nobles. Allié des Français, il soutint Perkins Warbeck contre Henry VII, et obtint, à la paix de 1503, la main de Marguerite, fille du roi anglais. Il gouverna avec sagesse et intelligence.
En 1513, excité à la guerre par
Louis XII et par Anne de
Bretagne, qui le nommait son chevalier, il envahit l'Angleterre ; il fut complètement vaincu et tué à Flowden.
Louis Grégoire, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, de biographie, de mythologie et de géographie, nouvelle édition (1880), p. 1045.
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Jacques IV, fils de
Jacques III d'Ecosse, lui succéda à 16 ans, en 1488, défit les nobles révoltés, fit la guerre à Henry VII et à Henry VIII, rois d'Angleterre, se ligua avec
Louis XII contre les Anglais, et fut tué à la bataille de Flodden, livrée à Henry VIII (1513).
Il avait épousé en 1503 Marguerite, fille du roi d'Angleterre, Henry VII ; ce
mariage donna naissance aux droits de
Jacques VI d'Ecosse sur la
couronne d'Angleterre.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 945.