Biographie universelle ancienne et moderne Josselin de Courtenay, d'une des plus
illustres et des plus anciennes maisons de France, prit la
croix en 1101, et suivit Etienne de
Blois dans la
Palestine. Baudouin, comte d'Edesse, son cousin, lui abandonna la souveraineté de plusieurs villes sur les bords de l'
Euphrate, et il se réunit aux autres princes francs pour attaquer Charan dans la Mésopotamie. La mésintelligence des chefs fit échouer cette expédition, et
Josselin, resté au pouvoir des Sarrasins, fut mené captif à Mossoul : il ne parvint qu'au bout de cinq ans à s'échapper de prison, et il revint dans ses Etats, où ses sujets le revirent avec une grande joie. Mais l'amitié que Baudouin lui avait témoignée jusqu'alors ne tarda pas à se refroidir, et il fut forcé de se réfugier dans le
royaume de Jérusalem, où il obtint, en 1115, la principauté de Tibériade. Il fit taire le ressentiment qui l'animait contre le comte d'Edesse, et détermina les
barons à reconnaître celui-ci pour le successeur de Baudouin Ier, roi de Jérusalem. Le comte, par reconnaissance, lui transmit ses droits sur la ville d'Edesse et ses dépendances.
Josselin, quelque temps après, attaqué par
les Turcs, tomba en leur pouvoir ; le roi de Jérusalem, en volant à
son secours, éprouva le même sort : mais
Josselin ayant brisé
ses fers, courut à Jéusalem, rassembla des troupes, battit les infidèles,
et eut le bonheur de faire rendre la
liberté à Baudouin. Il se signala
dès lors par une foule d'exploits brillants, et, tant qu'il vécut,
l'
Euphrate fut une barrière que les Turcs ne franchirent pas impunément.
Tandis que
Josselin pressait le siège d'un château
près d'
Alep, une tour, en s'écroulant à côté
de lui, le couvrit de ses ruines : le vieux guerrier fut transporté mourant
à Edesse ; mais quelques
jours après on vint lui annoncer que le
sultan d'
Iconium, instruit du danger qu'il courait, assiégeait une de ses
places fortes.
Josselin, sur-le-champ, ordonna à son fils d'aller repousser
l'
ennemi, et
voyant qu'il balançait de lui obéir, il se fit porter
à la tête de ses soldats dans une litière. En approchant de
la ville assiégée, il apprit que les Turcs venaient de se retirer,
et alors, levant les yeux au
ciel comme pour le remercier de la fuite des Sarrasins,
il expira au milieu de ses fidèles guerriers, en l'an 1131 (Voyez l'
Histoire des Croisades, par Michaud, t. 2, p. 101).
(Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 21 - Page 217)
Dictionnaire universel d'histoire et de géographie de Bouillet Josselin, sire de Courtenay, accompagna en
Palestine Baudouin II, son cousin, reçut de lui la principauté de Tibériade (1115) et lui succéda dans le comté d'Edesse (1118).
Il mourut en 1131, après s'être signalé par une foule d'actions héroïques.
Marie-Nicolas Bouillet, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 20ème édition (1866), p. 969.