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Nicolas Lémery

(17 novembre 1645, à Rouen - 19 juin 1715)
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      Nicolas Lémery, médecin et chimiste, naquit à Rouen le 17 novembre 1645. Son père était procureur au parlement, et professait la religion réformée. Après avoir fait ses études dans sa patrie, Lémery entra comme élève chez un pharmacien ; mais ne trouvant pas dans son maître des connaissances assez étendues, il vint, en 1666, se mettre en pension chez Glazer, professeur de chimie au jardin du roi. Ce démonstrateur était, pour le temps, un homme fort habile, mais il croyait encore aux rêveries de l'alchimie ; et Lémery, qu'animait un ardent amour pour la vérité, le trouvant trop obscur, le quitta au bout de deux mois et se mit à voyager. Il séjourna trois ans à , étudia la médecine, l'histoire naturelle, la pharmacie, fit son tour de France, et revvint à Paris en 1672.

      A cette époque, plusieurs savants avaient formé des sociétés particulières qui travaillaient aux progrès des connaissances physiques. Ils accueillirent Lémery, lui prêtèrent un laboratoire, et le présentèrent au grand Condé, qui lui demanda des leçons de chimie. Lémery se fit recevoir apothicaire, et ouvrit un cours public, où se rendirent les hommes les plus distingués dans les sciences. Tournefort fut l'un de ses élèves ; quarante Ecossais vinrent exprès à Paris pour l'entendre, tant sa réputation fut rapide et brillante : elle était méritée, car le langage de la chimie était alors inintelligible, et il sut le rendre clair et précis. Les explications des phénomènes étaient tout hypothétiques ; mais Lémery, fondant ses théories sur l'observation, sembla créer une science nouvelle. Il publia, en 1675, son Cours de chimie, qui eut la plus grande vogue, et fut sur-le-champ traduit en latin, en allemand, en anglais et en espagnol.

      Lémery, au milieu des succès les plus flatteurs, fut arrêté dans sa carrière par les troubles religieux qui éclatèrent en 1681. Il était calviniste et ne put échapper à la persécution. On lui retira son diplôme de pharmacien ; et l'électeur de Brandebourg, heureux de pouvoir recueillir dans ses Etats un savant aussi distingué, lui fit proposer de venir occuper à Berlin une chaire de chimie créée pour lui. Ne voulant pas renoncer à sa patrie, Lémery refusa cette offre généreuse, et crut, par ses travaux et sa gloire, obtenir quelque tolérance ; mais il ne put conjurer l'orage, et il passa en Angleterre en 1683. Il présenta la cinquième édition de son livre à Charles II, qui le reçut avec la plus grande distinction et lui témoigna une estime toute particulière. Les temps paraissant plus calmes vers la fin de l'année, il repassa en France, se fit recevoir docteur en médecine à l'université de Caen, et vint exercer à Paris ; mais, deux ans après, la révocation de l'édit de Nantes le replongea dans de nouveaux malheurs. Privé de son état, dépouillé de sa fortune, obligé de se cacher, Lémery, à la sollicitation de sa famille, de ses amis et de ses nombreux élèves, fit abjuration en 1686, et se réunit à l'Eglise catholique. Il reprit l'exercice de la médecine, le professorat, et voulut y joindre le commerce de la pharmacie. Il eut besoin pour cela de lettres patentes du roi, qu'il obtint ; mais la faculté de médecine et les maîtres apothicaires s'opposèrent à leur enregistrement au parlement. Ce procès pouvait réduire Lémery à l'indigence ; ses adversaires sentirent le tort qu'ils se feraient à eux-mêmes en affligeant cet homme célèbre, et ils se désistèrent. L'Académie des Sciences le reçut membre associé le 04 février 1699, et pensionnaire le 28 novembre de la même année, après la mort de Bourdelin.

      Lémery eut deux fils, qui devinrent ses collègues à l'Académie. Il mourut d'une attaque d'apoplexie le 19 juin 1715. Le travail fut la passion favorite de ce savant infatigable. Ses principaux ouvrages sont :

       un Cours de chimie, dont la meilleure édition a été publiée par M. Baron en 1756, in-4° ;

       Pharmacopée universelle, 1697, in-4° ;

       Traité universel des drogues simples, 1697, in-4°;

       Traité de l'antimoine, 1707, in-8°.

      Les volumes de l'Académie renferment plusieurs mémoires de Lémery, à savoir : Observation sur une extinction de voix guérie par des herbes vulnéraires, 1700, II, 43 ; – Observation sur une fontaine pétrifiante de Clermont en Auvergne, 1700, II, 58 ; – Explication physique des feux souterrains, des tremblements de terre, des ouragans, des éclairs et du tonnerre, 1700, II, 51 ; – Examen des eaux de Passy, 1701, II, 62 ; – Observation sur le camphre, 1705, p. 38, II, 59 ; – Du miel et de son analyse chimique, 1706, p. 272, II, 36 ; – De l'urine de vache, de ses effets en médecine et de son analyse chimique, 1707, p. 33 ; – Réflexions sur le sublimé corrosif, 1709, p. 42, II, 34.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 39 - Page 413)




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