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Carloman, fils de Charles le Chauve

(? - 872, à l'abbaye de St-Aubin)
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      Carloman, fils de Charles le Chauve et d'Ermentrude, naquit vers le milieu du IXème siècle. Son père lui avait donné l'abbaye de Réosmes, au diocèse de Langres, et plusieurs autres bénéfices religieux ; mais la vie monastique convenait peu à Carloman, et ayant vu que son frère Louis le Bègue avait obtenu par la force plusieurs apanages et le titre de roi, il se révolta aussi contre son père en 870. Mais il fut pris, et Charles le Chauve, pour l'empêcher de se révolter de nouveau, le fit ordonner diacre malgré lui et l'enferma à Senlis. Lorsque les légats du pape vinrent la même année trouver le roi à Saint-Denis pour discuter les affaires de Lorraine, ils lui demandèrent de mettre son fils en liberté. Charles le Chauve céda à leurs prières, mais il défendit à Carloman de s'éloigner de la cour. Cette défense fut inutile ; profitant de l'absence de son père qui était allé en Bourgogne combattre Girard de Roussillon, Carloman se souleva de nouveau, ravagea les villes et les châteaux, et dévasta tout le pays qu'il traversa ; puis apprenant le retour de son prère, il lui envoya des messages pour lui offrir sa soumission. Mais, loin de se soumettre, il réunit des soldats belges et des bandits et se dirigea vers Toul en commettant d'horribles cruautés. Hincmar, archevêque de Reims, marcha contre lui et le battit dans plusieurs combats. Le roi à son retour ordonna que l'on mît en jugement ceux qui avaient secondé ou suivi son fils, et ils furent condamnés à mort et leurs biens saisis.

      Etant parvenu à reprendre une seconde fois Carloman, il le fit enfermer dans le château de Senlis. Il assembla ensuite dans cette ville les prélats de la province de Sens, desquels son fils relevait comme diacre de l'église de Meaux, et demanda qu'il fût jugé comme parjure à son père et coupable d'avoir ravagé le royaume. Ce concile lui enleva son titre de diacre et ses dignités ecclésiastiques ; mais cette condamnation ne rendit point Carloman plus sage, et ne servit qu'à encourager davantage ses partisants qui étaient nombreux et disaient qu'étant redevenu laïque, rien ne s'opposait plus à ce qu'il fût chargé de fonctions civiles. Ils fomentèrent des troubles, cherchèrent à trouver des soutiens non seulement en France mais encore à l'étranger, et projetèrent de délivrer Carloman et de le proclamer roi à la place de son père. Le conseil du roi, averti de ce complot, fit traduire de nouveau Carloman devant des juges civils qui le condamnèrent à mort en 872. Son père commua son supplice en celui d'être privé de la vue, « afin, porte la sentence, qu'il ait le temps de faire pénitence. » Cet acte de cruauté mit fin aux projets des ennemis de Charles Chauve et rétablit la paix.

      Quelque temps après, Carloman s'échappa de prison, aidé par deux moines de Corbie, et alla trouver son oncle Louis le Germanique, qui lui fit donner, par l'archevêque de Mayence, une retraite à l'abbaye de St-Aubin, où le fils de Charles le Chauve, qui avait espéré pouvoir monter sur le trône de France, mourut, cinq mois après, de chagrin et d'ennui. (Voyez Flodoard, Hist. Rhemen., tome 3)  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 6 - Page 691)


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