Dom Antoine-Joseph Pernéty Les
jours des Chymistes
Hermétiques se comptent différemment et ne sont pas les mêmes que les
jours ordinaires. Leur année, selon Pline, est d'un mois seulement, quelques-uns disent que c'est d'un mois commun, d'autres disent d'un mois lunaire, d'autres d'un mois à la manière de compter des anciens Egyptiens. La preuve que leur année n'est pas l'année commune, c'est qu'ils expliquent la durée des voyages d'Isis et de
Bacchus, et celle du temps qu'il fallait aux vaisseaux de Salomon pour aller
chercher et rapporter l'or d'
Ophir, comme d'une même durée, quoique les premiers employassent douze ans pour chaque voyage, et les vaisseaux de Salomon n'étaient absents que trois ans. Michel Maïer dans son livre
Arcana Arcanissima, dit que qui fait combiner et réduire à la même durée ces différents laps de temps, sait compter à la manière des Philosophes
Hermétiques.
Leurs saisons ne s'entendent pas non plus de nos saisons ordinaires. Les leurs se passent dans le vase philosophique. Ils commencent leur opération en
hiver, et la finissent en
automne. Mais leur
hiver est le temps de la putréfaction, ou la matière au noir ; parce qu'elle est alors comme dans un
état de mort, et qu'elle se dispose à la
génération, à peu près comme fait la Nature pendant les frimats et les glaçons.
Leur printemps est le règne de Jupiter, ou lorsque la matière se
dépouille de la
couleur noire, qu'ils appellent tête de
corbeau, écaille du vieil
Dragon, etc. Leur été est le temps de la
blancheur, ou le règne de la
Lune ; et leur
automne est le temps de la
rubification ou de la perfection de l'
élixir ; parce que de même que l'
automne est le temps de cueillir les
fruits, la perfection de l'
élixir est celui où l'Artiste jouit des
fruits de ses travaux.
Dom Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, Edition de 1758 - Français modernisé par France-Spiritualités.