Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du bas latin ruptura, culture de la terre]
L'état d'une personne ou d'un héritage qui n'est pas noble.
Etre né dans la
roture.
Terre en
roture. Biens en
roture.
Depuis que la vraie philosophie a remis à leur rang les vertus, les talents,
l'instruction, on peut s'ennoblir de sa
roture. (Boiste)
Roture :
Ce mot a été employé figurément par un poète moderne, en parlant de la greffe.
La tige s'anoblit, dépouille sa roture ;
Et c'est ici que l'art fait mieux que la nature.
(
Lalanne)
Roture : Collectivement
Se dit des
roturiers. En France, la
roture était sujette à la taille.
Par le mérite, on voit la
roture ennoblie. (Lemonnier)
Autant l'opulence acquise n'aspire plus qu'à s'ennoblir et secouer les taches ou les
ignobles saletés de son origine, autant une noblesse obérée
par son faste vaniteux et imprévoyant, se courbe, non sans honte, pour recueillir, en vendant ses titres ou en mésalliant son nom, l'or de la
roture. (
Virey)
Quelle est la
roture un peu heureuse et établie à qui il manque des armes ? (La
Bruyère)
On peut dire que la fierté, qui d'ordinaire est le vice des grands, ne devrait être que comme la triste ressource de la
roture et de l'obscurité. (Mass.)
... La roture quelquefois
En vertu passe la noblesse.
(Le Brun)
Mourir de faim est, selon moi,
La roture la plus parfaite.
(Aubert)
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 1225.