Dictionnaire M. Bescherelle
Substantif féminin [Du grec transporter] Rhétorique
Figure de
rhétorique par laquelle on transporte la signification propre d'un mot à une autre signification qui ne lui convient qu'en vertu d'une comparaison qui se fait dans l'
esprit. Toute
métaphore doit être juste, naturelle, sesible au commun des lecteurs ; il faut encore qu'elle soit noble dans le style élevé. La lumière de l'
esprit, la
fleur des ans, la mesure du génie, l'ivresse du plaisir, le
feu de l'
amour, la tendresse du cur, etc., sont autant de
métaphores, parce qu'il y a une sorte de comparaison ou quelque rapport équivalent entre les mots
lumière,
fleur,
mesure,
ivresse,
feu,
tendresse, auxquels on donne un sens
métaphorique, et les noms auxquels on en fait l'application. Dans la tragédie d'
Alzire, Alvarès dit à Gusman :
Votre hymen est le nud qui joindra les deux mondes.
Cette
métaphore présente à l'
esprit une idée frappante, un magnifique spectacle. Le juste peut avec confiance condamner dans les autres ce qu'il s'interdit à lui-même ; ses instructions ne rougissent pas de sa conduite. (Mass.)
Faudra-t-il de sang-froid, et sans être amoureux,
pour quelques Iris en l'air faire le langoureux,
Lui prodiguer les noms de Soleil et d'Aurore,
Et toujours bien mangeant mourir par métaphore ?
(Boileau)
M. Bescherelle, aîné, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française - Volume II (G-Z) (1856), p. 504.