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Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie

et des sociétés secrètes anciennes et modernes
François-Timoléon Bègue-Clavel
© France-Spiritualités™






PREMIÈRE PARTIE
Introduction


Cérémonie funèbre

Signes extérieurs de la franc-maçonnerie. – Esprit de prosélytisme des maçons. – Proposition d'un profane. – Le cabinet des réflexions. – Description de la loge. – Places, insignes et fonctions des officiers. – Ouverture des travaux d'apprenti. – Les visiteurs. – Les honneurs maçonniques. – Réception du profane. – Discours de l'orateur : dogmes, morale, règles générales de la franc-maçonnerie, rites, organisation des Grandes-Loges et des Grands-Orients, etc. – Clôture des travaux d'apprenti. – Banquets. – Loges d'adoption. – Mme de Xaintrailles reçue franc-maçon. – Pose de la première pierre et inauguration d'un nouveau temple. – Installation d'une loge et de ses officiers. – Adoption d'un louveteau. – Cérémonie funèbre. – Réception de compagnon. – Réception de maître. – Interprétation des symboles maçonniques. – Les hauts grades. – Carré mystique. – Appendice : statistique universelle de la franc-maçonnerie. – Calendrier. – Alphabet. – Abréviations. – Protocoles. – Explication des gravures.


      En France, les rituels des pompes funèbres maçonniques sont très multipliés ; chaque loge se croit même en droit de régler ce cérémonial selon son caprice. Il n'en est pas de même à l'étranger. Voici, par exemple, comme procèdent invariablement les loges anglaises et américaines.

      On ne rend , dans ces deux pays, les derniers honneurs qu'aux francs-maçons pourvus du grade de maître. Informé du décès et du jour où doivent avoir lieu les obsèques, le vénérable de la loge à laquelle appartenait le défunt adresse à tous les membres de l'atelier, et aux vénérables des loges existant dans la même ville et dans le voisinage, l'invitation d'assister à la cérémonie. En Ecosse et en Amérique, les frères s'y rendent munis de leurs tabliers, de leurs cordons d'offices et de leurs bannières ; en Angleterre, il faut qu'ils soient autorisés par la Grande-Loge à porter ces insignes en public. Réunis à la maison mortuaire, les frères s'y décorent, s'il y a lieu, de leurs ornements et se rangent en ordre. Les plus jeunes frères et les loges le plus récemment constituées se placent aux premiers rangs. Chaque loge forme une division séparée et marche dans l'ordre ci-après : un tuileur, l'épée nue ; les stewards, avec leurs baguettes blanches ; les frères non officiers, deux à deux ; le secrétaire et le trésorier, avec les marques de leurs offices ; les deux surveillants se tenant par la main ; l'ex-vénérable et le vénérable en exercice. A la suite de toutes les loges invitées, s'avance la loge dont le frère décédé faisait partie. Tous les membres portent à la main des fleurs ou des feuillages. Le tuileur est en tête ; après lui, viennent les stewards, les frères de l'harmonie, avec leurs tambours drapés et leurs trompettes garnies de sourdines ; les membres de la loge sans fonctions ; le secrétaire ; le trésorier ; les surveillants ; l'ex-vénérable ; le plus ancien membre de la loge, portant, sur un coussin voilé de deuil, la Bible et les statuts généraux ; le vénérable en exercice ; un chœur de chanteurs ; le chapelain ; le cercueil, sur lequel sont posés le tablier et le cordon du défunt et deux épées en croix ; à droite et à gauche, quatre frères tenant chacun un des coins du drap mortuaire ; et, derrière, les parents du mort. La marche du cortège est fermée par deux stewards et un tuileur.

      Arrivés à la porte du cimetière, les membres de la loge du défunt s'arrêtent jusqu'à ce que les frères invités soient parvenus près de la fosse, et aient formé à l'entour un grand cercle pour les recevoir. Alors ils s'avancent vers la tombe ; le chapelain et les officiers prennent place en tête ; le chœur et l'harmonie des deux côtés, et les parents au pied. Le chapelain récite une prière ; on chante une hymne funèbre, et tous les assistants adressent un triple adieu à la dépouille inanimée de leur frère. Ensuite le cortège se reforme et retourne à la maison mortuaire, où les frères se séparent.

      A quelque temps de là, le vénérable convoque la loge pour rendre au défunt les derniers honneurs maçonniques. Les murs sont tendus de noir ; neuf lampes, dans lesquelles brûlent de l'esprit de vin sont distribuées dans l'enceinte ; au centre, on a dressé un cénotaphe. les travaux s'ouvrent au grade de maître ; une cantate funèbre est exécutée ; puis le vénérable fait entendre une percussion sourde, et s'exprime ainsi :

      – Quel homme vivant ne verra pas la mort ? L'homme marche séduit par de vaines apparences. ll accumule des richesses, et ne peut dire qui en jouira. En mourant, il n'emporte rien ; sa gloire ne le suivra pas au tombeau. Il est arrivé nu sur la terre ; il la quitte dans l'état de nudité. Le Seigneur lui avait accordé la vie ; il la lui a retirée. Que le Seigneur soit béni !

      Quand le vénérable a cessé de parler, la colonne d'harmonie exécute un morceau funèbre. Les frères font le tour du cénotaphe, et jettent en passant des immortelles dans une corbeille placée au pied du monument. Cette cérémonie achevée, le vénérable se saisit du rouleau mystique, qui, de même que le phallus des anciens, dont il se rapproche par la forme, est un emblème de la vie, et fait ouvrir le cercueil.

      – Que je meure, dit-il, de la mort du juste, et que mon dernier moment soit semblable au sien !

      Il place le rouleau dans la tombe, et ajoute :

      – Père tout-puissant, nous remettons entre tes mains l'âme de notre frère bien-aimé.

      Tous les assistants frappent silencieusement trois coups avec la paume de leur main droite sur leur avant-bras gauche.

      – Que la volonté de Dieu soit accomplie ! dit un d'entre eux. Ainsi soit-il.

      Ensuite le vénérable fait une prière, ferme le cercueil et retourne à l'autel. Chacun prend place. Un des membres de la loge prononce l'oraison funèbre du défunt ; le vénérable recommande aux assistants de s'aimer et de vivre en paix pendant leur rapide passage sur la terre, et tous forment la chaîne d'union et se donnent le baiser fraternel.

      Telles sont, sauf de légères variantes, les différentes cérémonies qui se pratiquent généralement dans les loges. Les apprentis ont la faculté d'assister à toutes, même à la dernière, bien que les travaux y soient ouverts et fermés au grade de maître ; on prend seulement la précaution de ne les admettre qu'après l'ouverture des travaux, et on leur fait couvrir le temple, c'est-à-dire qu'on les congédie au moment où on va les fermer.




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