CHAPITRE IV CÉRÉMONIES, PRÉLIMINAIRES
Allumage des flambeaux
Le premier Exp:. est le Lucifer, qui apporte la lumière a ses semblables. Ayant reçu du Vén:. de la précédente année la lumière prise au Feu Sacré, il la porte au Vén:. qui, au moyen d'une petite bougie, allume le grand flambeau placé à sa droite, puis avec un éteignoir éteint la première. Il ne doit pas l'éteindre en soufflant, pour éviter l'idée que le feu sacré a été souillé par l'haleine, qui est impure. Pour la même raison, les Parsis, quelquefois appelés adorateurs du feu parce qu'ils regardent cet élément comme le plus grand symbole ou expression de la vie divine, ne le souilleraient sous aucun prétexte en y jetant des ordures. Le Vén:. dit : « Que la lumière de la sagesse illumine nos Trav:. (ici il allume son flambeau), la sagesse du G:.A:.D:.L:.U:. est infinie ». Le premier Exp:. porte alors la lumière aux premier et deuxième Surv:. qui parlent, en termes appropriés, de la force et de la beauté du G:.A:.D:.L:.U:.
Dans cette cérémonie, le rituel nous rappelle
une fois encore les trois Aspects du G
:.A
:.D
:.L
:.U
:.
symbolisés ici comme passant de l'état inconditionné à
l'état conditionné dans l'ordre successif de sagesse, de puissance
et de beauté ; ceci prépare l'ouverture de la Loge, le commencement
du travail, l'édification du temple. Au début de l'uvre, comme
nous le verrons dans le chapitre prochain, l'ordre est inversé ; mais ici
nous n'en sommes qu'à la préparation : manifestation de la sagesse
qui projette, de la puissance qui exécute, enfin de la beauté qui
orne.
L'emploi du
feu dans les cérémonies ecclésiastiques
ou maçonniques est assez mal compris. L'allumage d'un flambeau avec une
intention
religieuse est analogue à une prière et détermine
toujours une
effusion d'énergie venant d'en haut. Ainsi les trois officiers
principaux, en prononçant ces formules au moment où ils allument
leurs flambeaux, ne se bornent pas à proclamer en
symbole qu'ils représentent
certains Aspects du divin, ils créent vraiment la possibilité d'établir
un lien positif avec ces Aspects, lien qui s'opère en réponse à
leur prière. Les lampes électriques qui remplacent les flambeaux
dans certaines Loges ne produisent pas le même effet ; elles donnent la
lumière mais pas le
feu : aussi le résultat est-il incomplet. Cependant,
la lumière électrique peut être tolérée pour
l'Etoile Flamboyante et pour l'Etoile de l'
Initiation, où action et
symbolisme
se rapportent uniquement à la lumière.
Ce que j'ai dit plus haut de l'assistance que les FF
:.
doivent donner aux officiers trouve ici, au plus haut point, son application. Quand le Vén
:. dit : « Que Sa Sagesse illumine nos Trav
:. », tous devraient se
joindre à lui, dans un effort énergique faisant appel à la sagesse divine, afin que par l'intermédiaire du Vén
:. elle puisse se répandre sur les FF
:. De même quand le premier Surv
:. dit : « Que la lumière de la
force soutienne nos Trav
:. », tous devraient donner une pensée intense à la puissance divine, animés du désir qu'elle puisse par le Surv
:. descendre ici-bas. Enfin, un effort semblable accompagne les mots du deuxième Surv
:. : « Que la lumière de la beauté rende manifestes nos Trav
:. », et la déclaration du Vén
:. de la précédente année : « Sa lumière demeure toujours parmi nous ».
Il ne faut pas attacher à ces pensées la vieille
idée, fausse à mon avis, d'une prière, c'est-à-dire de la nécessité d'obtenir par nos supplications l'attention du G
:.A
:.D
:.L
:.U
:. Nous savons que l'
effusion de Sa
force est continuelle ; à nous de lui ouvrir un canal. Le
symbole du G
:.A
:.D
:.L
:.U
:. est ici-bas le
soleil qui ne cesse de répandre sa lumière, sa vie et sa gloire sans que nous lui demandions de briller. C'est pourquoi en prononçant ces formules, nous ne cherchons qu'à devenir, nous et la Loge, des canaux à
Son service.
La pensée des FF
:. joue un rôle important dans tout cela, mais c'est surtout pendant l'encensement de l'
autel qu'ils devraient la
fixer sur l'
amour divin. Il incombe au Vén
:. de diriger tout le travail, et à chacun des officiers de remplir son devoir particulier, mais le succès total a pour condition la présence d'
esprit et l'
altruisme de chacun des FF
:. présents dans Ia Loge ; autrement, point de véritable vie pour
animer le travail. Il est à craindre que dans beaucoup de Loges maçonniques, malgré toute l'
influence exercée sur leur travail par le noble
idéal de la
Charité, le rayonnement de l'
influence spirituelle reste nul. Elles observent le rituel avec beaucoup de soin et de précision, mais n'ont pas saisi toute l'importance de la pensée qu'on lui donne et de la compréhension de tout ce que le rituel signifie et sous-entend. La
bénédiction du Grand Architecte est invoquée moins par nos formules verbales et par nos actes que par l'
esprit qui préside au travail de la Loge.