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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
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CHAPITRE IV – CÉRÉMONIES, PRÉLIMINAIRES
Cérémonie de l'encensement

Quand tout le monde est placé, commence la cérémonie de l'encensement. Le thuriféraire se rend au plat:. du Vén:. qui met sur le feu préparé dans l'encensoir de l'encens qu'il a préalablement magnétisé ou, mieux encore, il magnétise l'encens qui fond dans l'encensoir, car c'est alors que l'encens se prête le mieux à l'action de l'officiant. La cérémonie étant inconnue dans quelques Loges, j'en emprunte ici la description au rituel de la Maçonnerie Mixte :

      Une musique appropriée accompagne la cérémonie et les FF:. restent debout. Quand tous ont pris leurs places, le thuriféraire se rend au Plat:. du Vén:. qui met sur le feu, dans l'encensoir, de l'encens qu'il a préalablement consacré. Le thuriféraire recule et s'incline devant le Vén:. qui lui rend son salut ; puis il encense le Vén:. de trois coups triples XXX XXX XXX ; il tient les chaînes courtes et élève l'encensoir à hauteur des yeux, mais l'abaisse légèrement après les première et seconde séries de trois coups. Puis l'encensoir, maintenu fermement par les chaînes prises dans la main droite, est balancé à toute longueur (si l'espace disponible le permet), en décrivant la forme d'un V, trois coups longs portés gravement à la droite du Plat:., puis trois à sa gauche. Le bras est alors étendu en avant et l'encensoir décrit sept cercles gradués, les uns au-dessus des autres ; quand est décrit le septième et le plus petit cercle, le bras se trouve aussi élevé que possible. Le thuriféraire s'incline de nouveau devant le Vén:. et se rend directement à l'autel dont il fait le tour, en commençant à l'Orient ; il balance l'encensoir en tenant les chaînes courtes et lui imprime un mouvement circulaire. Il retourne alors au Plat:. du Vén:., s'incline et, traversant la Loge, se rend à celui du deuxième Surv:. où se répète la cérémonie accomplie au Plat:. précédent, sauf que le deuxième Surv:. reçoit cinq coups d'encensoir, une série de trois et deux simples, XXX XX. Une pause doit séparer les coups simples comme aussi les séries de trois. Le thuriféraire passe ensuite au Plat:. du premier Surv:. et l'encense de même, sauf que ce Surv:. reçoit sept coups, deux séries de trois et un simple, XXX XXX X. Le thuriféraire se tourne alors vers le deuxième Exp:., s'incline devant lui et, son salut lui ayant été rendu, l'encense de trois coups simples, XXX ; après un nouvel échange de saluts, le thuriféraire contourne la Loge en équerre et se place devant le premier Exp:., qui est encensé de la même façon, mais de quatre coups, une série de trois et un coup simple, XXX X. Après quoi le thuriféraire encense les visiteurs de marque suivant leur rang, en commençant par les plus élevés (neuf coups pour le 33 ; sept pour le 30, cinq pour le 18 et pour les précédents Vén:. visiteurs – les coups étant espacés comme il a été dit), s'incline en passant devant le Plat:. du Vén:. et encense les précédents Vén:. (celui de l'année passée reçoit sept coups). Il se place ensuite devant le Plat:. du Vén:. en y retournant par le chemin le plus court ; le salue, se retourne, fait face aux FF:., les salue collectivement et (tout en restant lui-même immobile) les encense successivement en commençant par ceux qui sont à sa gauche et en finissant par ceux qui sont à sa droite. Pour cela, il donne une série de coups brefs descendant la Col:. du Sud et remontant la Col:. du Nord, se succédant très rapidement. Les FF:. sont debout, les mains jointes devant la poitrine, les paumes unies, et s'inclinent l'un après l'autre quand le regard du thuriféraire rencontre le leur.
      Ce cérémonial doit être observé avec soin et chaque F:. s'incline un peu après son prédécesseur. Tout officier encensé doit tenir ses mains comme il a été dit. Le thuriféraire contourne la Loge en équerre, se rend au siège du Couvr:. qu'il encense de deux coups, XX, puis il lui remet l'encensoir. Toute la cérémonie doit se faire vivement mais avec dignité. Pas de pauses inutiles. Quand le thuriféraire encense les divers Plat:. les FF:. devraient penser d'un commun accord aux principes que ces Plat:. représentent (Vén:., la sagesse ; premier Surv:., la force ; deuxième Surv:., la beauté). De même quand sont allumés les flambeaux à chaque Plat:. Quand le thuriféraire arrive à l'autel la pensée doit se fixer sur l'Unité dans la fraternité
.

      Ainsi pratiqué, l'encensement des Plat:. génère devant chacun d'eux un cône fortement magnétisé ou forme ayant l'aspect d'une ruche d'abeilles, le candidat se tient debout sans ce cône quand il se présente à l'un quelconque des Plat:.. C'est l'objet même du cône et celui-ci peut s'étendre quand les candidats sont plusieurs, mais s'ils sont trop nombreux il devient un peu ténu. L'encensement des officiers est destiné à les préparer au travail qu'ils ont à faire. Les coups d'encensoir (leur nombre est variable) ne sont pas donnés seulement pour honorer la personne, mais encore pour lui donner la force d'accomplir sa tâche, et c'est l'effet qu'ils produisent, en établissant une ligne de communication avec les énergies des plans intérieurs. Plus est élevé le degré où l'homme est parvenu, plus l'homme peut lui-même donner, proportionnellement à ce qu'il a reçu. Le Vén:. donne plus que personne, mais les colonnes reçoivent plus qu'elles ne donnent ; néanmoins chacune doit s'efforcer, quand le thuriféraire se tourne vers elle, de donner à son tour tout ce qu'elle peut.

      L'emploi de l'encens est parfaitement scientifique. Les étudiants en occultisme savent tous, comme nous le disions dans le chapitre précédent, qu'il n'existe rien qui ressemble à de la matière morte, mais que dans la nature tout corps possède sa vibration ou combinaison de vibrations particulières et que celles-ci rayonnent autour de lui. Ainsi tout élément chimique a sa propre série d'influences, utiles dans certaines directions, inutiles ou même hostiles dans d'autres. Il est donc très possible, par exemple, de mélanger les plus pures et les plus élevées. Par contre, on pourrait avec la même facilité faire un autre mélange dont les vibrations éveilleraient les sentiments les plus indésirables. C'est là un point qui laisse quelques personnes sceptiques, parce que l'humanité traverse en ce moment dans son évolution un stade pendant lequel son développement ne dépasse guère les limites du mental inférieur, furieusement intolérant si l'on veut lui faire admettre ce qu'il n'a pas étudié de manière spéciale. Nous savons tous quelles difficultés a rencontrées, jusqu'à ces derniers temps, la reconnaissance de phénomènes non-physiques, comme ceux de la télépathie ou de la clairvoyance, ou même d'aucun fait dépassant les bornes de la science la plus matérialiste.

      Or, le temps est venu où les hommes commencent à reconnaître que la vie est pleine d'influences invisibles dont les personnes sensitives perçoivent la valeur. L'effet de l'encens se rattache à ce genre de phénomènes ; de même l'emploi de talismans et de certaines pierres précieuses ; chacun d'eux a son taux vibratoire spécial et sa valeur propre. Tout cela ne présente pas en général une importance suffisante pour qu'il faille nous y attarder, mais ces objets ont tous leurs effets spéciaux ; c'est pourquoi les gens avisés en tiennent compte.

      L'encens brûlé dans la Loge tend à purifier cette partie du corps humain parfois appelée le corps astral, car il contient des gommes dégageant une influence purificatrice extrêmement active. A cet égard son effet est analogue à l'aspersion d'un désinfectant qui se répand dans l'atmosphère et détruit les germes pernicieux ; dans le cas présent, il est vrai, l'opération a lieu sur des niveaux supérieurs et dans une matière plus subtile. L'encens a encore pour effet d'attirer les habitants des mondes intérieurs, entités favorables à notre travail, et de mettre en fuite celles qui ne peuvent s'y associer.

      Parmi les éléments constitutifs les plus importants d'un encens pareil et favorisant notre œuvre, citons le benjoin et l'oliban. Le benjoin exerce une influence purificatrice énergique et tend à chasser tous les sentiments et toutes les pensées grossiers ou sensuels. L'oliban joue un rôle absolument différent, mais crée une atmosphère dévotionnelle et paisible et tend à stimuler dans le corps astral les vibrations qui nous disposent à répondre à des influences plus hautes. L'essence de roses est également utile et intensifie beaucoup l'effet produit.

      L'encens est-il magnétisé avec intelligence, sa puissance en est énormément accrue. En soumettant par exemple l'oliban à la volonté énergique de favoriser le calme et la dévotion, son influence peut se trouver centuplée. Voilà pourquoi, dans une église, l'encens est toujours porté au célébrant afin d'être bénit par lui, et aussi pourquoi, dans la Loge l'encens est apporté au Vén:. afin que celui-ci le magnétise et lui communique telle ou telle qualité jugée par lui appropriée au travail du jour. L'aspersion de l'eau bénite dans une église est une autre manière de produire un semblable effet, mais l'encens a l'avantage de s'élever dans l'air et la moindre particule est chargée de purification et de bénédiction.

      En toute circonstance et particulièrement dans la Loge, il est désirable pour favoriser le travai, que les FF:. n'admettent dans leur mental qu'un petit nombre de vibrations émotionnelles et intellectuelles nettes et énergiques. Au lieu de cela, ils peuvent donner quelquefois le spectacle de quarante ou cinquante petits tourbillons d'activité sentimentale et mentale, qui se mettent immédiatement en mouvement ; or, chaque tourbillon représente un tracas, un souci, un désir insignifiants. Tant qu'ils règnent, il est difficile pour une personne présente d'accomplir un bon travail et à peu près impossible de faire des progrès véritables dans l'évolution de la conscience. Fait-elle des efforts pour améliorer sa condition émotionnelle et mentale, l'encens lui offre un courant de vibrations roboratives qui l'aideront beaucoup à imposer l'ordre et à faire naître le calme et l'équilibre.

      Nous constatons parfois qu'il existe beaucoup de préjugés concernant l'emploi de l'encens ; il est supposé appartenir exclusivement aux cérémonies de l'Eglise romaine, car c'est uniquement là et dans certaines églises anglicanes supérieures qu'en Occident on le voit pratiqué. Il suffit d'avoir voyagé en Orient ou de s'intéresser à l'étude des autres religions pour savoir qu'en somme toutes les religions du monde font usage de l'encens, sous une forme ou sous une autre. Il fume dans les temples des Hindous, des Zoroastriens, des Jaïns et dans le Shinto de la Chine et du Japon. Il servait en Grèce, à Rome, en Perse et dans les cérémonies de Mithra. Tous, et les Catholiques romains comme eux, se gardent de le négliger, car ils en connaissent l'utilité. Pourquoi ne pas faire comme eux ?

      Une vague puritaine très violente s'éleva en Angleterre peu après la Réformation ; elle détermina l'assassinat du roi Charles, le Commonwealth et la dictature de Cromwell. Sans doute il y eut une réaction au temps de la Restauration, mais le sentiment puritain semble avoir été des plus intenses ; il en reste des vestiges en Angleterre, dont certains prennent la forme de préjugés inouïs et irraisonnés.

      Ce sentiment a quelquefois pénétré dans les cercles maçonniques et l'on a voulu obtenir de la Grande Loge qu'elle limitât la définition du Grand Architecte, afin d'exclure la possibilité d'une association entre la Maçonnerie et les croyances non-protestantes Mais, très libéralement, la Grande Loge a refusé de créer aucune limitation de ce genre. Dans l'obédience de la Grande Loge d'Angleterre, l'encens est prescrit pour la cérémonie de la Consécration d'une Loge (26) ; l'officier consécrateur et les Surveillants sont encensés, sans que le nombre de coups dus à chacun soit indiqué. On fait également usage de l'encens dans la consécration d'un chapitre de la Sainte Arche Royale, sous le Grand Chapitre Suprême d'Angleterre ; de même dans le cérémonial de nombreux degrés supérieurs ; son introduction dans les Loges de la Maçonnerie Mixte n'est donc en rien une innovation ; elle s'accorde absolument avec les usages maçonniques.

      Le nombre de coups d'encensoir donnés à chaque F:. non officiant indique son rang particulier dans l'Ordre, car dans la Maçonnerie Mixte on tient compte du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Chacun reçoit ainsi l'influence dont il a besoin et la force lui est donnée pour la tâche que son rang lui confère. Chaque F:., lorsqu'il est encensé, s'incline avec respect, comme pour affirmer qu'il dédie toute la force dont il dispose au G:.A:.D:.L:.U:.


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(26)  Voir The Chaplain's and Organist's Work, par le Rév. J. T. Lawrence.




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