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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
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CHAPITRE VII – LE DEUXIÈME DEGRÉ
Les questions

Nous avons déjà établi un parallèle entre les trois degrés de la Maçonnerie bleue et les trois stades du progrès reconnus par l'Eglise chrétienne primitive. Comme la victoire sur les passions et sur les émotions est exigée pour le premier degré, ce qui correspond à l'idée de purification, de même l'idée d'illumination nous est présentée dans le deuxième degré, car il nous rappelle que son but spécial est de développer les facultés intellectuelles, artistiques et psychiques. Comme le dit notre rituel, le candidat doit, pour ce degré, prouver que dans le premier il a fait les progrès voulus. Dans un chapitre précédent, j'ai mentionné que jadis l'App:. demeurait sept ans au premier degré ; à vrai dire, il y restait quelquefois plus longtemps, car sa conduite journalière était suivie de très près par ses supérieurs qui ne lui permettaient pas d'avancer avant d'être bien certains qu'il eût suffisamment développé les qualités nécessaires. Maintenant, aucune limite de temps ne semble être posée. Cependant, il est spécifié dans la constitution de la Maçonnerie mixte que le candidat doit avoir pris part à un certain nombre de tenues, et aussi à un cours spécial donné à intervalles réguliers pour l'instruction des App:. Il doit aussi pouvoir répéter de mémoire le serm:. du Premier Degré et répondre, dans la Loge ouverte, à quelques interrogations prescrites.

      Nous avons déjà mentionné la première de celles-ci ; elle est importante comme donnant la note tonique de l'ensemble, car à la question « Où avez-vous d'abord été préparé à devenir Franc-Maçon » il doit répondre : « Dans mon cœur », montrant ainsi que la préparation intérieure est jugée plus importante même que l'extérieure. L'App:. doit alors décrire la préparation du plan physique, puis déclarer qu'il est entré par l'initiation dans une Loge juste, parfaite et régulière (34).

      Puis vient l'idée, exprimée en termes singuliers, que le soleil est, en ce qui concerne la Franc-Maçonnerie, toujours à son méridien ; autrement dit, le Logos répand toujours Sa pleine puissance par le canal de chaque Loge maçonnique, quelle que soit l'endroit où elle est située. Il semble avoir existé une période dans l'histoire maçonnique, où l'on avait coutume de diviser la Loge en trois, ou de tenir réunion dans trois salles, dont la plus extérieure était celles des App:. sous la présidence du deuxième Surv:. ; dans la seconde le premier Surv:. présidait les Comp:. ; dans la troisième seulement se tenait le Vén:. chargé des M:. Voilà, dit-on, pourquoi le premier Exp:., après avoir transmis au premier Surv:. les ordres du Vén:., doit attendre que le deuxième Exp:. revienne de la salle extérieure. Selon cette théorie, comme le deuxième Surv:. préside la Loge des App:., et comme il représente le soleil à son méridien, il n'est pas inexact de dire que la cérémonie de l'initiation a lieu figurativement à midi.

      Vient ensuite la curieuse définition que la Franc-Maçonnerie donne d'elle-même : « Un système particulier de moralité, voilé en allégories et illustré par des symboles. » Cette réponse m'a toujours paru se prêter à des erreurs d'interprétation. Ce n'est pas la moralité maçonnique qui est particulière ; elle est identique à celles qu'ont proclamées toutes les religions de ce monde ; mais la Franc-Maçonnerie a peut-être le droit de juger particulièrement heureux la façon dont elle expose le système, et de trouver unique et puissante la méthode de son illustration. La Franc-Maçonnerie est certainement l'une des sociétés secrètes les plus intéressantes et les plus influentes du monde ; elle compte dans ses rangs quelque cinq millions d'hommes qui se sont engagés à respecter les liens de la fraternité ; son cérémonial admirable, les rituels de ses nombreux degrés, ses ordres, chevaleries et rites, renferment des idéaux splendides et une doctrine spirituelle profonde qui présentent un extrême intérêt aux étudiants du côté occulte de la vie.

      Si de nos jours la Maçonnerie ne s'intitule pas une religion, elle a pourtant une origine religieuse, comme nous l'avons déjà constaté, et accomplit une œuvre religieuse en aidant ses initiés et par ceux-ci tout le reste des hommes. Pour beaucoup de FF:., c'est la seule religion véritable qu'ils aient jamais professée, et certainement beaucoup d'entre eux se conforment à ses principes. La Maçonnerie masculine est en effet une prodigieuse organisation charitable, aussi bien qu'un « système de moralité » ; elle fournit en bonté pratique et en fraternité de précieuses occasions de progrès. En Angleterre et dans ses colonies, comme aux Etats-Unis d'Amérique, les institutions charitables maçonniques ont pris des proportions magnifiques ; il s'y trouve un grand nombre d'écoles et d'orphelinats maçonniques bien dirigés. Pour cette raison et à cause de l'excellente réputation de ses membres, la Maçonnerie est très respectée, bien qu'en France et en Italie sa réputation ait souffert de ce qu'elle se soit laissé identifier aux partis anticléricaux. Malheureusement, les Maçons modernes ont tout à fait perdu de vue ce que l'on pourrait nommer la charité intérieure, c'est-à-dire le pouvoir dont ils disposent sur les plans supérieurs. A peine comprendraient-ils si on leur disait : « Vous devriez émettre des courants d'énergie mentale ; cela devrait être l'une de vos formes de charité ». Il est regrettable que cette tâche intérieure soit si souvent ignorée, car pour le bien ses effets sont immenses, et tout F:. peut y prendre part. La charité extérieure dépend de la fortune privée d'un petit nombre de personnes, mais tout Maçon, quelle que soit sa pauvreté, peut donner sa pensée.

      Naturellement, les Loges maçonniques ne se trouvent pas toutes au même niveau intellectuel ; il y en a qui donnent beaucoup trop de temps aux banquets et pas assez à l'étude ; mais il suffit de parcourir la littérature de notre sujet pour constater que, tout au moins dans les pays de langue anglaise, les buts de l'Ordre ont toujours été nobles et édifiants. Notez par exemple ces lignes :

      Le véritable objet de la Franc-Maçonnerie peut se résumer ainsi : effacer parmi les hommes les préjugés de caste, les distinctions conventionnelles de couleur, d'origine, d'opinion, de nationalité ; annihiler le fanatisme et la superstition ; rendre impossible toute discorde nationale et ainsi éteindre le brandon de la guerre ; bref, aboutir par le progrès libre et pacifique à une seule formule, à un seul modèle de droit éternel et universel, en vertu duquel tout être individuel humain sera libre de développer chacune des facultés qu'il se trouve posséder ; de contribuer de tout son cœur et de toutes ses forces au bonheur général ; et ainsi de transformer toute la race humaine en une seule famille de frères, unis par l'affection, la sagesse et le travail (35).
      Le monde entier n'est qu'une seule république, dont chaque nation est une famille et chaque individu l'enfant. La Maçonnerie, sans méconnaître en rien les devoirs divers exigés par la diversité des Etats, tend a créer un peuple nouveau, formé par des hommes de toutes nations et de toutes langues, unis par les liens de la science, de la moralité, de la vertu (36).


      Que les sentiments exprimés ci-dessus ne soient pas demeurés purement théoriques, c'est ce que montre le passage suivant, emprunté aux Arcana of Freemasonry, du Dr Churchward :

      Il y a quelques années à peine, notre pays a traversé une période de grande et sérieuse tension – le danger de voir éclater la guerre entre nous et les Etats-Unis d'Amérique. Ce danger a disparu et ne reviendra jamais sous une forme menaçante.Pourquoi ? Parce que la Confrérie envoya en Angleterre son éminent représentant, Grand Maître de l'Illinois ; j'eus le grand plaisir de le rencontrer à la G. C. Lodge, ou il nous annonça ce message pacifique et fraternel : « Il n'y aura pas de guerre entre les Etats-Unis d'Amérique et l'Angleterre ; nous sommes tous frères et les Francs-Maçons des Etats-Unis ont décidé qu'il n'y aura de guerre, ni aujourd'hui, ni jamais, entre les deux pays. Je suis venu vous le dire, comme délégué représentant plus d'un million de Frères, et vous demande d'affirmer à votre tour qu'il n'y aura pas de guerre (37).

      Voilà qui rend magnifiquement témoignage à la puissance du lien maçonnique Nous déplorons qu'une tentative faite pour empêcher la grande guerre européenne ait échoué ; car les Grandes Loges prussiennes, quand un appel semblable leur fut adressé, refusèrent de s'associer à l'effort entrepris en faveur de la paix.

      La question suivante porte sur les principes servant de base à notre Ordre ; on les appelle en général l'amour fraternel, l'assistance et la vérité. Le rituel de la Maçonnerie masculine insiste avec raison sur ces trois vertus et, dans les conférences officiellement prépares à l'usage de ses loges, elles sont ainsi décrites :

      En pratiquant l'amour fraternel nous apprenons à regarder tout le genre humain comme une seule famille, comprenant les hommes socialement les plus élevés, comme les plus humbles, les riches comme les pauvres, créés par Un seul Etre tout-puissant, et envoyés dans ce monde pour s'aider, se soutenir et se protéger mutuellement. En vertu de ce principe, la Maçonnerie réunit des hommes de tout pays, de toute secte, de toute opinion, et par ses préceptes cultive l'amitié : véritable entre ceux qui, autrement, seraient demeurés éternellement séparés.

      Soulager les malheureux est un devoir pour tous les hommes, particulièrement pour les Maçons qu'assemble le lien unique et indissoluble de l'affection sincère. Par conséquent, soulager les malheureux, leur accorder notre sympathie dans leurs infortunes, notre compassion dans leurs misères et rendre la paix à leurs esprits troublés, voilà notre grand but ; telle est la base de nos amitiés et de nos rapports.

      La vérité est un attribut divin et le fondement de toute vertu maçonnique. Il faut être bon et véridique ; c'est là une leçon qui nous a été enseignée lors de notre initiation ; nous méditons ce grand thème et, par ses prescriptions infaillibles, nous nous efforçons de gouverner nos vies et nos actions. Par suite, l'hypocrisie et la fraude nous sont, ou devraient nous être inconnues ; la sincérité et la rectitude sont nos caractéristiques ; enfin, le cœur et la voie s'unissent à leur avantage commun et pour se réjouir de la prospérité de l'Ordre.

      Les autres questions, bien qu'assez originales, semblent s'expliquer d'elles-mêmes et nous avons examiné déjà les points soulevés par elles.

      L'Att:. et le M:. de P:. sont ensuite donnés au candidat. A ce propos, il est intéressant de noter qu'une gerbe de blé est souvent sculptée sur le siège du premier Surv:. ; c'est son emblème ; sans doute parce qu'un épi de blé était montré à l'aspirant, comme symbole du mystère suprême à Eleusis. Il est peut-être bon de noter que l'Att:., entre les premier et deuxième degrés, indique la nécessité de maîtriser cet emmêlement particulier du mental inférieur dans le réseau du désir, appelé Kama-manas dans la littérature théosophique.


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(34)  Voir p. 62.

(35)  History of Masonry, Rebol, p. 62.

(36)  Morals and Dogma, by Albert Pike, p. 220.

(37)  Op. cit., p. 95.




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