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Le côté occulte de la Franc-Maçonnerie

Charles Webster Leabeater
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CHAPITRE PREMIER – PRÉLIMINAIRE
Témoignages égyptiens

Possédant celui de ma propre expérience, je m'occupai de réunir les données corroboratives ordinaires, celles du plan physique, en les empruntant aux ouvrages alors à ma portée. Le résultat dépassa mes espérances. L'explication du Tableau de la L:. au premier Degré commence par observer qu'il a toujours existé un rapport entre les usages et coutumes parmi les Francs-Maçons et ceux des anciens Egyptiens, mais sans nous donner aucun exemple de cette similarité. Les exemples se trouvent dans les ouvrages si lumineux du F:. Churchward, Signs and Symbols of Primordial Man et The Arcana of Freemasonry ; et encore dans The Arcane Schools, par le F:. John Yarker ; enfin dans Freemasonry and the Ancient Gods, par le F:. J. S. M. Ward. Je vais maintenant résumer, en exprimant aux auteurs ma gratitude, ce que nous enseignent ces volumes. Les Francs-Maçons de divers degrés pourront leur emprunter les détails qui leur rappelleront leurs propres cérémonies.

      D'intéressants dessins reproduisent des bas-reliefs de l'Egypte ancienne, et aussi les vignettes de certains papyrus, particulièrement du Livre des Morts, dont il existe de nombreux textes.

Cubes superposés

      Ces sources permettent d'affirmer qu'en Egypte le temple avait la forme d'un double carré et qu'au centre s'élevaient trois cubes superposés constituant un autel (2) sur lequel étaient posés les livres de la Science sacrée – pas les mêmes que les nôtres, bien entendu, car les nôtres n'avaient pas encore été écrits. Ces cubes représentaient les trois Aspects ou Personnes de la Trinité – Osiris, Isis et Horus –comme l'indiquent les signes qu'ils portent gravés (voyez fig. 1 qui cependant est empruntée non à un autel égyptien mais à l'ouvrage de M. Evans sur la Crète). Plus tard, nous ne trouvons plus que le double cube.

      Deux colonnes s'érigeaient à l'entrée du temple ; elles portaient des rectangles représentant le ciel et la terre (3) ; l'une avait un nom qui signifiait « en force », le nom de l'autre signifiait « établir » (4). La porte était considérée comme donnant accès à l'Amenta, où l'âme s'unissait à l'esprit immortel et où dès lors elle s'établissait pour toujours. A l'entrée de la Loge se tenaient invariablement deux gardiens armés de couteaux ; celui du dehors s'appelait le Veilleur, celui du dedans le Héraut (5). Le candidat, presque nu, entrait la c... au c... et les y... b... ; il était mené à la porte du temple ; là on lui demandait son nom ; il répondait qu'il était Shou, le « suppliant » ou « l'agenouillé » venant des ténèbres et cherchant la lumière. La porte était un triangle équilatéral en pierre qui pivotait sur son propre centre.

      En entrant, le candidat mettait le pied sur l'équerre ; il était alors supposé continuer sa marche et abandonner le quaternaire inférieur ou personnalité de l'homme, afin de développer la triade supérieure, l'égo ou âme. (Dans la Maçonnerie moderne, la même idée se trouve exprimée dans la première allocution, où il est dit que le Maçon vient à la Loge « pour apprendre à gouverner et à dompter ses passions, et pour progresser dans la Maçonnerie ».) On lui faisait suivre de longs couloirs et, après avoir répondu à de nombreuses interrogations, il finissait par être ramené au centre de la Loge où, à la question « Que désirez-vous ? », on lui disait de répondre « la lumière ». Dans tous ces déplacements, il devait s'appliquer à partir du pied gauche. Comme nous l'apprend Le Livre des Morts, si le candidat violait son s... on lui coupait la gorge et on lui arrachait le cœur. Un autre degré se trouve mentionné dans le papyrus de Nesi-Amsou, où il est dit que le corps était coupé en morceaux, puis brûlé et que les cendres étaient jetées à la surface du fleuve et aux quatre vents du ciel.

      Dans le temple de Khnoumou, dans l'île d'Eléphantine, tout près d'Assouan, se trouve un bas-relief offrant deux figures : l'une du Pharaon, l'autre d'un prêtre coiffé de l'ibis attribut de Toth, debout, dans une attitude ressemblant fort à celle des c... p... p... de la Maît:. mais pas identique à notre pratique actuelle (voyez planche II, a). Le bas-relief est destiné à représenter une initiation et le mot donné est « Maat-herou », ce qui signifie « Celui dont la voix est véridique », ou « Celui dont la voix doit être obéie » (6). J'ai vu aussi une peinture dans laquelle quatre personnages faisant escorte au Pharaon sont représentés le saluant avec le S:. p:. d'un Maître en chaire. Le S:. du S:. est souvent trouvé sur les monuments et caractérise Horus. Le marteau était alors de pierre et présentait la forme d'une hache à deux tranchants.

      A cette époque, les tabliers étaient en cuir mais triangulaires. Celui du premier Degré était tout blanc comme aujourd'hui, mais le tablier du M:. Maç:. offrait des couleurs vives ; il était enrichi de pierreries et de glands d'or (voyez planche I). Notre R... de v... c... p... était représenté par une coudée de vingt-cinq pouces. l'Etoile Flamboyante au centre de la Loge existait, mais elle avait huit pointes au lieu de six ou de cinq. Elle s'appelait « l'Etoile de l'aurore » ou « l'Etoile du matin » et signifiait Horus ressuscité. Le dieu était représenté la tête surmontée de l'étoile, ou encore ayant donné l'étoile à ses fidèles.

      L'Eq:. maçonnique était bien connue et s'appelait neka. On la trouve dans de nombreux temples ; elle se remarque aussi dans la grande pyramide. On dit qu'elle servait à équarrir les pierres et, symboliquement, à dégrossir la conduite de l'homme, ce qui ressemble une fois encore à l'interprétation moderne. Bâtir suivant l'Eq:. c'était, suivant la doctrine de l'Egypte ancienne, bâtir pour toujours. Osiris est représenté dans la salle du jugement, assis sur l'équerre, tandis qu'il juge les morts (voyez planche II, b). L'Eq:. en vint ainsi à symboliser le fondement de la loi éternelle (7).

      Les Egyptiens donnaient à la pierre brute et à la pierre polie à peu près le même sens que les Maçons de notre époque (8). Une verge surmontée d'une colombe se trouve représentée non seulement dans l'Egypte ancienne mais aussi dans certains monuments de l'Amérique centrale. Les porteurs de cette verge s'appelaient « conducteurs ». Fait curieux : les nègres de la vallée du Nil qui, à une époque reculée, émigrèrent d'Egypte en Afrique centrale, prêtent serment, quand ils doivent le faire devant un tribunal, avec un geste que tout Franc-Maçon reconnaîtrait, si j'avais le droit de le décrire ici.

      Autre détail qui m'a beaucoup frappé en examinant les reproductions de certaines vignettes du Livre des Morts : le S:. d'A:. du Comp:. est reproduit avec une netteté parfaite ; c'est dans cette attitude que sont représentés des gens adorant le soleil couchant ou lui offrant hommage.

      Ce Livre des Morts (c'est le nom assez malheureux qui lui a été donné) fait partie d'un manuel dont l'ensemble était destiné à servir de guide sur le plan astral ; il contient une série d'instructions s'adressant tant aux défunts qu'aux initiés dans les régions inférieures de ce plan. Les chapitres recueillis dans diverses tombes ne forment pas la totalité de l'ouvrage, mais seulement une de ses parties ; encore le texte en est-il très altéré. L'Egyptien semble avoir eu un grand besoin de formalisme et d'ordre ; il énumérait toutes les entités que pouvait rencontrer le défunt et sans jamais oublier le charme spécial ou formule de pouvoir permettant de vaincre le plus sûrement l'être astral, s'il se montrait hostile ; ne se rendant pas compte, évidemment, que le résultat était dû à sa volonté propre, il attribuait son succès à une sorte de magie. A l'origine, Le Livre des Morts devait rester secret, mais plus tard certains chapitres furent transcrits sur des papyrus et ensevelis avec le mort. L'un des textes s'exprime ainsi : « Ce Livre est le plus grand des mystères. Qu'aucun regard ne se fixe sur lui – ce serait abominable. Il est nommé Le Livre du Maître de la Maison secrète » (9).

      Les Egyptiens anciens reconnaissaient sept âmes ou énergies vitales émanant du Très-Haut. Les étudiants de la philosophie orientale les appellent les Sept Primordiaux ; elles sont mentionnées dans le Livre de Dzyan (10). Six d'entre elles précédèrent le règne humain ; la septième constituait notre humanité et naquit de la vierge Neith. Cette naissance était symbolisée par le pélican qui, suivant la fable, tire de sa propre poitrine le sang destiné à nourrir ses petits. Plus tard le pélican devint un des principaux symboles de la philosophie rosicrucienne qui semble à son tour avoir été empruntée pour une bonne part à la doctrine égyptienne. Les hiéroglyphes égyptiens nous parlent « de l'Un et des Quatre », c'est-à-dire d'Horus et de ses quatre frères. Nous retrouvons la même idée dans les Stances de Dzyan. Celles-ci ont en commun avec les hiéroglyphes une autre expression, « l'unique de l'Œuf ». En Egypte, l'œuf symbolisait le soleil couchant qui souvent prend cette forme au moment de toucher l'horizon. Cet œuf passait dans le monde inférieur ; de là, sa coquille brisée, le jeune soleil sortait le lendemain, plein de vigueur ; on l'appelait « la flamme née de la flamme ». Tout ceci présentait un sens mystique profond expliqué dans les Mystères.

      Quand mourut Osiris, Isis et Nephthys essayèrent successivement de le relever, mais n'y parvinrent pas. Anoubis essaya ensuite et réussit. Osiris revint alors sur la terre, porteur des secrets de l'Amenta – fait significatif et donnant à penser que les secrets en notre possession concernent particulièrement le monde inférieur et la vie posthume.

      Tels sont quelques-uns des témoignages les plus frappants que j'ai pu recueillir ; il y en a bien d'autres mais ils ne peuvent être donnés par écrit. On pourrait en découvrir encore beaucoup, mais les précédents, une fois réunis, rendent impossible aucune théorie basée sur des coïncidences. Nul doute que la Confrérie dont nous avons l'honneur d'être membres aujourd'hui ne soit celle que j'ai connue il y a six mille ans ; à vrai dire on pourrait la faire remonter à une antiquité encore plus haute. Le F:. Churchward assure que certains signes remontent à six cent mille ans. C'est très possible, car le monde est bien vieux et la Franc-Maçonnerie possède un des rituels les plus anciens qui existent. Il faut admettre – cela va sans dire – que la seule présence d'un de nos symboles n'implique pas nécessairement l'existence d'une Loge ; du moins montre-t-elle que, même à une époque aussi reculée, les hommes pensaient un peu comme nous, en essayant d'exprimer leur pensée dans le même langage symbolique encore en usage à notre époque.


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(2)  Churchward, The Arcana of Freemasonry, p. 43.

(3)  Ibid., p. 44.

(4)  Ibid., p. 121.

(5)  Ibid., p. 47.

(6)  Churchward, The Arcana of Freemasonry, p. 49.

(7)  Churchward, The Arcana of Freemasonry, p. 59.

(8)  Ibid., p.60.

(9)  W. Marsham Adams, The Book of the Master, p.96.

(10)  La Doctrine Secrète, par H. P. Blavatsky.




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