Grade de Rose-Croix
Le premier Rose-Croix qui parut en France, fut apporté
par le prince Charles-Edouard Stewart, dit le
Prétendant, qui institua
à
Arras, le 15 avril 1747, un
Chapitre primordial d'Ecosse Jacobite
[Note de l'auteur : Nom d'un parti politique, celui de Jacques
II (Jacobus), en Angleterre. Les coptes, qui, d'après Herman,
suivaient la doctrine de Manès, établie en Egypte au sixième
siècle, s'appelaient, dans l'origine, chrétiens jacobites,
secte opposée à la domination romaine. Les officiers anglais et
écossais qui suivaient le prince prodiguaient les grades sur leur passage,
pour lui faire des partisans; Charles Stewart fut reconnu, en 1743, par la Stricte
Observance, Grand Maître des Templiers, sous le caractéristique de
Eques a sole aureo. Il naquit à Rome en 1720 et mourut à
Florence, le 31 janvier 1788. On a remarqué que le président de
ce chapitre jacobite était le père de Robespierre, le conventionnel.], pratiquant quatre
grades : l'
Elu, l'
Ecoassais, le
chevalier d'orient et le
Rose-Croix. Le rituel de ce dernier grade servit de modèle, sauf
des variantes qui n'en altèrent pas le fond, aux fabricateurs des
rites
:
1° D'
Hérédon ou
de
perfection , en 25 grades, dont il est le 18e ;
2° Du
régime français,
en 7 gr., dont il est le dernier ;
3° Ecossais ancien et accepté,
en 33 gr., dont il est le 18e ;
4° De Misraïm, en 90 gr., dont
il est le 46e ;
5° De Memphis, en 94 gr., dont il
est le 18e, etc.
Le rituel, orné de gravures, se termine par la
cène
mystique et par le
banquet figuratif de l'agneau pascal, d'où
l'on se retirait, après avoir fait le signe de la
croix, les génuflexions,
etc.
La
CHAMBRE DES RÉFLEXIONS représente : « les horreurs de la mort et de l'enfer ; elle est
décorée et arrangée de manière à en faire un lieu affreux »
(
Digne de l'intolérance fanatique de l'époque.)
HABILLEMENT.
Chasuble de soie blanche, doublée de blanc, bordée d'un ruban noir large de deux doigts. « Au milieu, devant et derrière, est une
croix de ruban ponceau, aussi riche qu'on veut et qui règne du haut en bas. »
Voici les dernières paroles de la clôture : «
La nouvelle loi (le Nouveau Testament)
doit régner, à
présent, dans les travaux de la francmaçonnerie ; la religion en est le vrai but, la maçonnerie ayant été instituée pour elle. »
Ce grade attribue à
Godefroy de Bouillon (
qui ne s'en doutait guère) l'ordre maçonnique, pour cacher aux Sarrasins,
disent Ramsai et les Jésuites, les mystères de la
religion sous des figures
symboliques.
En résumé, ce grade n'est point de la maçonnerie, c'est de la profanation.
Ainsi, au lieu de présenter une réunion de sages éclairant les hommes et voilant les vérités utiles pour qu'elles survécussent aux persécutions, les auteurs de ce grade
mystique et prétendu
religieux, professaient qu'un Rose-Croix était un chrétien ; c'était presque admettre que tout
prêtre, reçu
dans notre Ordre, était un Rose-Croix né. On devait objecter aux
professeurs de cette étrange doctrine qu'il était plus qu'irraisonnable
de s'assembler secrètement dans un local étroit et obscur pour s'occuper
d'objets sur lesquels on prêche publiquement tous les
jours dans de vastes
églises, et pour pratiquer seuls des cérémonies que les maçons peuvent pratiquer en commun avec leurs concitoyens.